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Max|mum-leterrarium

Spectaculaire : un homme mordu par un serpent venimeux

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Spectaculaire : un homme mordu par un serpent venimeux

Une mésaventure vécue, que nous ne souhaitons pas à nos fermiers de la Ferme Célébrités...
Il est 18h, la nuit doucement enveloppe le petit village de Kébou. Aboudou marche sur l'étroite piste qui mène de son champ vers sa maison. Une forme allongée surgit des herbes et traverse le chemin. Aboudou ne peut l'éviter et son pied se pose sur l'animal qui aussitôt se retourne et le mord à la cheville.
L'animal qui vient d'attaquer ce paisible paysan est une bitis arietans, également appelée vipère heurtante. Très commune en Afrique de l'ouest, c'est une petite vipère qui ne dépasse pas 1 mètre de long. Les serpents sont de très anciens habitants de la Terre et on retrouve leurs traces il y a 75 millions d'années.
La morsure est très douloureuse et Aboudou sait que l'animal qui vient de l'attaquer lui a inoculé une grande quantité de venin. Paniqué, il se hâte vers le village. Le venin qui se répand dans son organisme est hémorragipare et nécrosant. Les serpents inoculent le venin grâce à des dents modifiées qui permettent une injection sous pression. Selon l'espèce, le venin sera neurotoxique ou hémorragique.
A Kébou, il n'y a pas de dispensaire et encore moins de sérum anti-venin. La famille étant pauvre, Aboudou sera soigné par le tradithérapeute. En cas de morsure, la létalité est située entre 1% et 30% en l'absence de traitement car l'injection du venin n'est pas obligatoirement une suite de la morsure. Les décès interviennent dans un délai de 12h à 6 jours pour une morsure de vipéridae et entre 3h et 8h pour une morsure d'elapidae (cobra, mamba..). Il est important de ne jamais faire de garrot, de ne jamais sucer la plaie ni de l'inciser soi-même.
Un traitement traditionnel est administré à Aboudou. Il est essentiellement à base de plantes. En Afrique, 80% des victimes ont recours en première intention à ce type de soins. Si l'efficacité reste encore à démontrer, il n'est pas moins vrai que certaines plantes ont des effets antitoxiques, antalgiques, hémostatiques et antiseptiques. Malheureusement pour Aboudou, l'injection de venin a été massive et profonde.Il y a d'abord eu l'inflammation locale et la terrible douleur qui ne le lâche pas, puis les vomissements, une douleur abdominale et la diarrhée. Des cloques sont apparues, importantes et remplies de sérosités sanglantes, les gencives saignent ainsi que les pourtours de la plaie. Il est en hypotension, c'est à dire en état de choc. Au bout de quelques heures une nécrose humide, suintante est bien visible qui sera suivie rapidement par un début de gangrène.La fièvre fait trembler tout son corps.
Finalement, Aboudou sera transporté à l'hôpital où il faudra amputer en urgence sa jambe. Il survivra à sa terrible rencontre et passera de longues semaines en soins intensifs. Dans son malheur, Aboudou a eu de la chance. En Afrique, les serpents venimeux, véritable problème de santé publique, sont à l'origine d'un million de morsures chaque année, provoquant 600
000 envenimations qui donnent lieu à 250 000 traitements médicaux et à 20 000 décès. Mais il faut savoir que ces chiffres sont certainement très en-dessous de la réalité car aucunes mesures précises ne sont disponibles. Les attaques ne sont pas localisées uniquement en brousse, elles surviennent aussi en ville mais sont 10 fois moins nombreuses.
Histoires de pays en voie de développement me direz-vous ? En France la possession de serpents venimeux est très réglementée. Outre le fait que de plus en plus d'amateurs en possèdent et que les morsures se sont multipliées, certains cas résultent tout simplement de l'importation de produits exotiques ( bois, plantes, fruits etc...) Rappelez-vous, cet été le témoignage d'un particulier persuadé d'avoir croisé un cobra royal dans les rues d'une ville de France a defrayé la chronique. Nos hôpitaux permettent une prise en charge rapide et efficace. La banque des venins d'Angers possède les antidotes pour au moins 40 espèces différentes. Malgré tout, avec l'hybridation des espèces, il devient difficile de soigner certains patients. On peut également penser que le réchauffement du climat va bénéficier à la reproduction des serpents européens et notamment aux nombreuses vipères du sud de l'Europe. Il est alors à craindre que dans quelques décennies, les problèmes d'envenimation soient de plus en plus fréquent dans la vieille Europe.
Si vous êtes amateur de serpents venimeux, soyez très prudents à la fois pour vous et pour votre entourage.
E.F



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