Aller au contenu
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…
Max|mum-leterrarium

La tortue caouanne, le lamantin et le pélican brun sont très menacés par la marée noire

Messages recommandés

La tortue caouanne, le lamantin et le pélican brun sont très menacés par la marée noire

Sur les quelque 656 espèces que menace la marée noire dans les bayous du golfe du Mexique - 445 poissons, 134 oiseaux, 45 mammifères, 32 amphibiens et reptiles, selon le Département de la vie sauvage et des pêcheries de Louisiane -, trois sont particulièrement fragiles. La tortue caouanne, le lamantin d'Amérique du Nord et le pélican brun sont d'ores et déjà classés sur la liste des espèces en voie de disparition. Et leur dépendance à ce milieu particulier, interface entre la terre et l'océan où domine l'eau douce, est totale.

La tortue caouanne (Caretta caretta). Comme toutes les tortues marines, cette espèce carnivore, qui se nourrit de crustacés et de mollusques, recherche les plages sableuses pour pondre ses oeufs. Que ce soit par la nappe d'hydrocarbures elle-même ou par les activités humaines qui vont en découler, elle pourrait être empêchée d'atteindre la terre ferme au moment de la ponte. Les bébés tortues qui parviendront à éclore devront, quant à eux, traverser le pétrole pour regagner la mer. Un handicap d'autant plus lourd de conséquences que les femelles de la tortue caouanne, sexuellement matures vers l'âge de 10 ans, ne viennent pondre que toutes les deux ou trois saisons.

Le lamantin d'Amérique du Nord(Trichechus manatus). Cet animal herbivore figure parmi les mammifères marins les plus menacés de la planète, en raison notamment de son taux de reproduction très limité : un seul petit par portée, qui reste avec sa mère pendant un à deux ans. L'espèce concernée par la marée noire, la plus grande des trois espèces de lamantins recensées dans le monde, ne vit que dans la mer des Caraïbes et le golfe du Mexique. Se nourrissant des herbiers qui poussent en eau peu profonde, elle remonte à la surface pour s'oxygéner. Elle pourrait donc souffrir rapidement de problèmes respiratoires s'il lui faut traverser une couche d'hydrocarbures avant d'atteindre l'air libre.

Le pélican brun (Pelecanus occidentalis). Emblématique de la Louisiane, cet oiseau, qui a frôlé l'extinction il y a une quarantaine d'années du fait des pesticides et de la chasse, a été retiré en novembre 2009 de la liste des espèces en danger aux Etats-Unis. La marée noire va-t-elle l'y faire revenir ? Résident des eaux côtières chaudes, ce pêcheur risque en tout cas de voir ses ressources alimentaires mazoutées dans les semaines à venir.

Catherine Vincent

Source

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
La marée noire menace un écosystème unique

Associated Press (AP)
Brian Skoloff et John Flesher
04/05/2010 10h23


GULFPORT, Mississippi - La gigantesque marée noire qui touche le Golfe du Mexique, au sud des Etats-Unis, porte un nouveau coup dur à un écosystème unique, déjà fragilisé par des décennies d'activités humaines et de bouleversements naturels.

Vaste étendue d'eau de 1,6 million de kilomètres carrés, le Golfe abrite marais et récifs coralliens, pêcheries commerciales et de loisir et des centaines d'espèces sauvages, dont certaines sont en voie de disparition. La marée noire provoquée par l'explosion d'une plate-forme pétrolière au large de la Louisiane menace les sources d'alimentation de nombreux animaux et les marais où ils se reproduisent.

Il est trop tôt pour évaluer les dégâts que pourraient subir cet écosystème et les animaux. Trente tortues marines ont été retrouvées sur les plages du Mississippi ces derniers jours, mais des analyses réalisées sur cinq d'entre elles n'ont pas permis d'établir que le pétrole était à l'origine de leur mort.

Reste que les biologistes qui étudient les oiseaux et les poissons dans la région sont inquiets. La nappe pourrait notamment frapper Gulfport (Mississippi), qui abrite plusieurs milliers de petites sternes, un oiseau menacé d'extinction.

Jusqu'à 5000 dauphins pourraient mettre bas dans la zone de la nappe de pétrole, selon Moby Solangi, directeur de l'Institut pour les études sur les mammifères marins à Gulfport. «Durant la saison des naissances, ils vont vers des eaux moins profondes pour offrir une protection à leurs petits», explique-t-il. Et de prédire: «Les dauphins vont entrer dans la nappe par simple curiosité.»

Larry Schweiger, président de la Fédération nationale de la faune et de la flore, a fait état lundi d'un grand nombre de méduses mortes sur le rivage d'une île à l'embouchure du Mississippi. Une situation inhabituelle, selon lui, même si «on voit parfois des méduses mortes quand il y a des vents violents».

Autre motif d'inquiétude: les jeunes crevettes, qui sont un maillon essentiel de la chaîne alimentaire marine, se préparent à quitter les estuaires pour migrer vers la mer «au milieu du pétrole dérivant vers le rivage», souligne Chris Dorsett, de l'organisation Ocean Conservancy, basée à Austin, au Texas.

La tortue de Kemp, une espèce menacée d'extinction, fait son nid uniquement sur les plages du Texas et du Mexique, dans le Golfe. «Sa population entière se trouve dans le Golfe du Mexique aujourd'hui», souligne Larry Crowder, biologiste à l'université Duke. «Si les choses tournent vraiment mal» pour cette tortue marine, «elle pourrait disparaître».

Surnommé «la Méditerranée des Amériques», le Golfe est le seul endroit dans l'Atlantique Ouest où se reproduit le thon rouge. Sa partie s'étendant entre la Louisiane et la Floride constitue l'un des «habitats marins les plus variés biologiquement du pays», note Bill Hawkins, directeur du Laboratoire de recherche côtière du Golfe, à Ocean Springs.

Parmi les animaux menacés de disparition vivant dans le Golfe, on recense cinq espèces de tortues marines et sept de baleines. Les pêcheries de la région sont parmi les plus productives au monde grâce à des eaux riches en poissons et fruits de mer.

Malgré sa richesse écologique, le Golfe voit son état se dégrader depuis des années. Les rejets agricoles charriés par le Mississippi sont à l'origine d'une «zone morte» de 20 000 km2, qui se forme chaque année au large de la Louisiane et du Texas. Peu d'animaux aquatiques peuvent survivre dans ces zones, très pauvres en oxygène.

La pression de la pêche a provoqué une baisse des stocks de poissons, et le littoral perd en moyenne 65.000km2 de zones humides par an à cause de l'érosion due aux cyclones et à la construction de digues anti-inondations.

L'Administration nationale pour l'océan et l'atmosphère (NOAA) estime que les côtes de Louisiane pourraient reculer jusqu'à 53 kilomètres à l'intérieur des terres d'ici 2040 à cause de la réduction de ces zones humides, qui jouent un rôle crucial pour la reproduction et l'alimentation de nombreuses espèces marines.

Source

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Les premières îles touchées par le pétrole



Alors qu'un bloc d’acier a été descendu vendredi par 1.500 mètres de fond, afin de colmater la principale fuite de pétrole, les premières îles, et leur réserve naturelle, sont touchées par la marée noire.



D’abord, ce ne sont que des tâches d’huile qui flottent à la surface de l’eau, "comme si l’on avait déchiré des millions de pages de journaux en tout petits morceaux", dit un pêcheur. Puis, au fur et à mesure que progresse le bateau, les tâches se font plus nombreuses, plus compactes pour finalement s’agripper les unes aux autres et former des lignes parallèles, de quelques centimètres de largeur. Puis les lignes s’élargissent tant qu’elles s’unissent, qu’elles disparaissent et laissent place à un lac au milieu de l’océan. Un lac marron ici, orange vif là-bas, à chaque fois immense et répugnant. L’air du large s’est évaporé. A la place, une puanteur faite d’odeurs de poisson pourri, d’eau croupie et d’essence. L’odeur de la marée noire.

D’ordinaire, ce sont des familles de touristes ou des pêcheurs que Melvin Raymond emmène avec lui dans les îles Chandeleur. Ils partent à cinq ou six pour la journée du port de Biloxi (Mississippi), l’ancienne capitale de la Louisiane française, naviguent une heure et demie et atteignent ce paradis que sont les Chandeleur, classées parc national en 1904 par Theodore Roosevelt. Un tableau resté célèbre montre le président écologiste assis sur le sable, contemplant la mer. Trente-trois espèces d’oiseaux migrateurs fréquentent aujourd’hui ce sanctuaire inhabité, treize y nidifient. Le ciel grouille de mouettes rieuses, goélands, sternes, faucons pèlerins, fous de Bassan et pélicans bruns, réintroduits avec succès après leur disparition complète due à l’usage de DDT.

A l’arrivée, pour impressionner ses clients, Melvin jette souvent des poissons dans l’eau et les requins affluent. Mais à la suite de l’explosion de la plate-forme Deepwater Horizon, le 20 avril dernier, la pêche est interdite dans le golfe du Mexique et les requins ont disparu. Les seuls passagers que transporte désormais Melvin sont des journalistes qui payent cher le prix du voyage vers l’avant-poste de la marée noire. Mardi, l’équipe de CNN n’a rien vu puisque la nappe n’était pas encore arrivée jusque-là. La chaîne d’information la plus célèbre du monde a quand même diffusé son reportage en direct de l’archipel.
Deux jours plus tard, c’est au tour du JDD d’embarquer et de découvrir que, par le jeu capricieux des courants marins, le pétrole est en train de souiller les premières plages de la région, celles de l’île de Freemason, dans l’archipel des Chandeleur. Après deux semaines d’errance en haute mer, la nappe de 200 km sur 110 a fini par toucher la terre ferme. "Des équipes ont confirmé la présence de pétrole sur la plage, à l’extrémité sud des îles Chandeleur, sur l’île de Freemason, déclare Connie Terrell, officier des garde-côtes. C’est la première confirmation de la présence de pétrole sur la côte reçue par le commandement unifié de la lutte antipollution."
Les flotteurs blancs servent d’éponges à pétrole



Jeudi après-midi, tandis que 800.000 litres de pétrole continuent de s’écouler chaque jour du puits fracassé, quatre bateaux approchent de Freemason. Six hommes en sont descendus et progressent vers la plage. Ils y découvrent une flaque de pétrole. A quelques dizaines de mètres de là, les équipages déploient de longs barrages flottants qui bientôt encerclent l’îlot. Les flotteurs orange servent de remparts, les blancs, d’éponges à pétrole. Si la mer reste calme, ils empêcheront la nappe de progresser. "Mais si les vagues arrivent, ils ne serviront à rien", se désole Melvin Raymond. Même le bureau du shérif a reconnu que "dans 90% des cas", les barrages flottants ne servent à rien. De là à imaginer que British Petroleum (BP) n’agit que pour apaiser les esprits et prétendre qu’il fait pour le mieux, il y a un pas que de nombreux habitants n’hésitent plus à franchir.

Les barrages flottants n’empêcheront pas non plus les animaux de mourir. Sur l’île d’à-côté gît au milieu des coquillages déposés par la marée le cadavre d’un petit dauphin, en partie dépecé par les oiseaux. Sur une des plages de Biloxi, rien que jeudi matin, se décomposaient deux oiseaux morts, un raton laveur, plusieurs limures (que les Américains appellent "crabes à fer à cheval"), quelques poissons ainsi qu’une tortue. Trente-quatre autres tortues de mer, dites tortues de Kemp’s Ridley (une espèce menacée) sont mortes depuis le 30 avril le long de la côte, sans que l’on connaisse avec certitude la raison de leur mort.
Quatre biologistes se reposent quelques instants sur un ponton. Ils viennent de passer plusieurs heures à observer la pollution qui frappe désormais les îles Chandeleur. "Il faut admettre que nous ne savons pas grand-chose pour le moment, reconnaît Ioannis Georgiou, de l’université de La Nouvelle-Orléans. Nous ne connaissons pas la direction que va prendre la nappe. Nous ne savons pas si le pétrole est la cause de la mort de tous ces animaux, même si nous pouvons penser que oui. Nous ignorons enfin comment la mer va digérer cette pollution." Certains experts avaient prédit que l’océan jouerait le rôle d’une machine à laver géante et dissoudrait les particules de pétrole. Quand l’eau se fait plus claire et moins profonde, il suffit de se pencher pour voir qu’il n’en est rien. Le pétrole ne se dissout pas. Il se disperse en miettes qui tapissent peu à peu le fond de l’eau, menaçant de tuer la végétation et les poissons à naître ou déjà nés.
"Voilà à quoi nous conduit la cupidité des hommes"



Melvin Raymond enrage. "La Terre se vide de son sang. Bientôt il n’y aura plus rien, plus de ressources naturelles, plus de nature, plus de vie. Voilà à quoi nous conduit la cupidité des hommes." Comme tant d’autres habitants de Biloxi, il ignore de quoi demain sera fait. Sa femme et lui ont tout perdu il y a cinq ans, lorsque l’ouragan Katrina a frappé la côte et tué 53 habitants de cette ville qui en compte 50.000. "On avait emmené ce qui comptait le plus pour nous, mais une vague de 8 mètres de haut a tout emporté."

Avec ses maisons et ses hôtels du bord de mer flambant neufs, Biloxi donne l’impression d’un patient à peine remis d’une longue convalescence. Considérée comme le Las Vegas du Sud, la ville s’est relevée avec peine des vents de 280 km/h qui l’ont pulvérisée. Echappera-t-elle à la ruine en cas de marée noire? Sur le port déserté, Nick Suraem, pêcheur retraité, fils, petit-fils et père de pêcheur, redoute l’avenir: "Biloxi était le paradis sur Terre pour la pêche. Qu’allons-nous devenir? Que va faire mon fils? Ici il n’y a que deux possibilités, soit tu travailles dans les casinos, soit tu vis de la mer. Que vont faire les pêcheurs? Ouvrir un bar, reprendre une station-service? Ce qui nous arrive est une honte!" Sur la plage, un loueur de scooters des mers prétend qu’il gagnait 800 dollars (630 €) par jour avant la catastrophe. "Depuis la marée noire, c’est zéro."

"BP will pay", "BP paiera", a clamé la semaine dernière Barack Obama. Décidés à profiter de l’occasion pour s’enrichir, les avocats d’affaires ratissent la côte pour proposer aux habitants d’attaquer British Petroleum. Un cabinet s’est offert des publicités à la télévision. Les Davis & Crump, Giddens Law Firm, James Clayton Gardner Law Firm ont acheté des parutions dans le journal local, le Sun Herald: "Un entretien gratuit vous est offert si vous ou votre famille êtes impliqués dans la culture des huîtres, la pêche, si vous êtes propriétaire d’un bateau dans la marina, commerçant ou restaurateur du bord de mer, promet sur une page entière James Clayton Gardner. Sachez que vous êtes susceptibles de toucher des dommages et intérêts substantiels!"

Dans le même temps, le pétrolier britannique multiplie les réunions publiques pour tenter d’enrôler des marins volontaires et calmer le jeu. Mercredi, jeudi, hier encore : à chaque jour son rendez-vous entre la population et BP. Selon la taille du bateau, BP peut proposer jusqu’à 2.000 dollars (1.580 euros) par jour à un équipage pour aider à installer et surveiller les barrages flottants. Les habitants se déchirent. La mort dans l’âme, la plupart d’entre eux acceptent. A Biloxi, Manuel Lumpkin a dit oui: "ça nous fera du bien de travailler en équipe." Randy Lesson a dit non: "Ce n’est pas ça qui va nous redonner du travail à long terme." Le jargon juridique du document que BP lui a demandé de signer a rebuté le pêcheur, qui s’en est remis à son avocat. Histoire de vérifier si le texte contient, comme le dit la rumeur, des clauses excluant toute poursuite contre BP…

Melvin Raymond n’a pas eu le temps d’assister à ces réunions. Il n’a pas non plus été démarché par British Petroleum. S’il l’est, acceptera-t-il l’argent du pétrolier pollueur? "Ce n’est pas de cette façon que j’aime gagner ma vie. Mais voilà, cet argent, même s’il vient de BP, vaut mieux que pas d’argent du tout." L’argent n’a pas d’odeur, dit-on. Sur le sable pas encore souillé de la plage de Biloxi, un passant a pourtant écrit ces deux mots: "BP stinks", "BP pue".



Source

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Des
milliers de tortues évacuées pour échapper à la marée noire



Face à la marée
noire du Golfe du Mexique, un plan d’évacuation sans précédent se
prépare aux Etats-Unis: 70.000 œufs de tortue seront déplacés juste
avant l’éclosion.



Un plan d’une ampleur inédite se met en place en Floride et en
Alabama pour sauver des tortues de la marée noire qui pollue le Golfe du
Mexique. Pour éviter que des milliers de petites tortues se jettent
dans les eaux souillées par les hydrocarbures, les services fédéraux
américains (US Fish and Wildlife Service) ont décidé de déplacer le
contenu de 800 nids de tortues marines. Soit un nombre estimé de 70.000
œufs de tortues luth, tortues vertes, et même quelques œufs de tortues
de Kemp, pondus comme chaque année sur les plages de Floride et
d’Alabama. Les opérations doivent commencer dans quelques jours.
50.000 éclosions attendues


Après une période d’incubation de soixante jours passés bien à l’abri
dans le sable, les jeunes tortues cassent leur coquille et foncent vers
la mer. Environ 50.000 éclosions sont attendues pour juillet 2010. Les
tortues luths sorties de l’œuf passent quelques mois près de la côte
avant de rejoindre les grands courants océaniques, comme le loop current qui les emmène vers l’océan
Atlantique. Mais cette année elles ont de fortes chances de rencontrer
sur leur route le pétrole qui s’échappent depuis fin avril de l’ancien
puits de Deepwater Horizon.

Le plan de sauvetage prévoit donc de prélever les œufs avant l’éclosion,
de les déposer dans des boîtes de polystyrène, bien calés dans du
sable, et de les transporter par avion jusqu’à la côte Atlantique de la
Floride. Les boîtes à œufs seront placées sous bonne garde dans un
bâtiment incubateur. Dès qu’elles casseront leur coquille, les tortues
seront lâchées pour gagner le rivage d’une mer propre.
FRAGILE


Ce n’est pas la première fois que des équipes scientifiques déplacent
des nids de tortues pour les mettre à l’abri de prédateurs ou pour
tenter de réinstaller une espèce sur un site. Cependant l’ampleur de
cette opération est inédite. Et ce n’est rien de dire que les
organisateurs marchent sur des œufs.

La collecte et le transport devront se faire avec des précautions
immenses afin de ne pas modifier l’orientation des œufs. Le plan prévoit
en effet de ne déplacer les œufs qu’au bout de 50 jours d’incubation et
non pas tout de suite après la ponte. Or à ce stade l’embryon est relié
à une membrane fragile dont dépend son oxygénation. La rupture de cette
membrane signifie la perte de l’embryon.

Le choix de ce délai a été fait pour laisser la détermination
sexuelle se faire naturellement (elle dépend de la température de
l’œuf), ainsi que pour laisser une chance aux embryons de mémoriser leur
lieu de naissance. Les tortues reviennent en effet à l’âge adulte
pondre sur les plages où elles sont sorties de leurs œufs. Une
incertitude demeure sur la période à laquelle les tortues mémorisent ce
lieu: est-ce dès l’incubation ou au moment de l’éclosion? Les tortues
déplacées sur la côte Atlantique reviendront-elles sur les plages du
Golfe?

Eclosion
d'une tortue luth. Pendant leur course jusqu'à l'eau, ces petites
tortues sont la cible de prédateurs, notamment des oiseaux.(Mark Conlin
KCA/SUPERSTOCK/SIPA)

Chaîne alimentaire polluée


Entre les risques liés à ce déménagement inédit et les dangers que
courent les tortues avec la marée noire, «nous sommes entre le marteau
et l’enclume» commente le biologiste Michael Salmon, spécialiste des
tortues à l’Université de Floride, interrogé par la revue Nature.

De son côté, la revue Science se fait l’écho de deux
études en cours montrant que la chaîne alimentaire marine commence à
être souillée par la marée noire. Deux équipes indépendantes ont en
effet constaté que des larves de crabes bleus ou de crabes violonistes
prélevées dans les estuaires du Golfe sont chargées en hydrocarbures.
Cette pollution peut être néfaste pour les crabes mais aussi pour tous
les animaux de la chaîne alimentaire qui les consomment.

La
marée noire déclenchée par l’explosion du puits sous-marin Deepwater Horizon
le 21 avril est la plus grave catastrophe pétrolière de l’histoire
des États-Unis.

Cécile Dumas
Sciences et
Avenir.fr

05/07/10
Source

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

  1. Marée noire: des défenseurs des animaux accusent BP de brûler les
    tortues



WASHINGTON - Plusieurs organisations de défense des animaux qui accusent
BP de tuer les tortues protégées en brûlant le pétrole de la marée
noire à la surface de l'eau dans le golfe du Mexique, ont déposé plainte
contre le pétrolier devant un tribunal fédéral mercredi.L'organisation
Animal Welfare Institute (AWI) ainsi que l'Animal Legal Defense Fund et
le Center for Biological Diversity ont déposé une plainte affirmant
qu'en brûlant les nappes de pétrole qui s'échappent de la fuite, BP
enfreint la loi sur les espèces protégées."Que ces innocentes
créatures dont l'habitat a déjà été dévasté par la marée noire soient
maintenant brûlées vives, c'est épouvantable", a affirmé dans un
communiqué la présidente d'AWI, Cathy Liss. "Ces tortues sont des
espèces en danger et doivent être protégées", ajoute-t-elle.Les
associations, qui ont déposé plainte devant un tribunal fédéral de
Louisiane, ont demandé une injonction provisoire pour faire cesser les
feux.Dans ses efforts pour limiter les dégâts de la nappe de
pétrole qui s'échappe d'un puits depuis l'explosion le 20 avril d'une
plateforme pétrolière dans le Golfe du Mexique, BP a allumé des feux
contrôlés de la nappe de brut tout en contenant celle-ci dans des
barrages flottants."Les tortues de mer protégées, dont la tortue
de Kemp, une des plus rares tortues marines sur la planète, sont prises
au piège dans la nappe et incapables de s'enfuir quand le pétrole est
incendié", écrit l'organisation de défense des animaux.Selon la
plainte, quelque 430 tortues appartenant à des espèces protégées ont
déjà été tuées par la marée noire."BP pourrait organiser ses feux
contrôlés sans tuer ni menacer les tortues de mer. Cela demanderait de
consacrer des ressources à retirer les tortures des zones concernées
avant de les brûler", affirment les défenseurs des animaux dans leur
plainte.(©️AFP / 30 juin 2010 23h54)

Source

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
La faune a (relativement) peu souffert de la marée noire

Plus de peur que de mal, pourrait-on dire à la lecture du dernier bilan « faunistique » de la marée noire qui frappe le golfe du Mexique depuis le 20 avril. Publié le 9 août, il s’appuie sur les recensements réalisés en Alabama, Floride, Louisiane, Mississipi, Texas, et en mer, par l’U.S. Fish and Wildlife Service (USFWS) et la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA).
Bien évidemment, il ne concerne que les espèces visibles ou ceux dont les corps ont été récupérés. L’impact sur l’ichtyofaune ne sera peut-être jamais réalisé, pas plus que celui sur les méduses, les crustacés ou les planctons.

Quoi qu’il en soit, 5.771 oiseaux, 1.020 tortues, 76 mammifères marins et 2 reptiles ont été récupérés par les sauveteurs. Sur le lot, 1.869 oiseaux, 503 tortues, 5 mammifères marins et 1 reptile étaient vivants. Ces miraculés ne sont pas encore prêts à revoir leur milieu. Moins de 800 oiseaux ont été relâchés, contre 127 tortues marines et 1 mammifère. Le reptile rescapé se morfond encore dans son vivarium.

Pour mémoire, la catastrophe de l’Exxon Valdez (1989) a provoqué la mort de plusieurs milliers de mammifères (loutres, cétacés, phoques), et de plus de 300.000 oiseaux. Au voisinage de la pollution, invertébrés et crustacés disparurent. Ainsi que plusieurs milliers de poissons.

Source

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
23000 œufs de tortues de mer déplacés pour un programme de conservation

Un plan de conservation vise à récupérer les œufs de tortues sur la côte de l'Alabama pour relâcher les nouveaux-nés dans l'Atlantique, rapporte le site Solve Climate. La marée noire dans le Golfe du Mexique avait suscité des craintes pour la survie des jeunes tortues. L'association Share my beach, qui a lancé l'initiative, a jusqu'à présent récupéré 23 000 œufs. Ces derniers sont transportés vers le centre spatial Kennedy en Floride dans lequel ils sont préservés dans des conditions similaires à celles de leur nid d'origine. Les tortues y restent jusqu'à leur éclosion avant d'être relâchés dans l'océan. Trois espèces sont concernées par ce plan de conservation: la tortue verte, la tortue de Kemp et la tortue carette.

Source

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Déménagement réussi pour les tortues du Golfe





Aux Etats-Unis, le sauvetage délicat et controversé de milliers de tortues du Golfe du Mexique, afin qu'elles échappent à la mare noire, a donné des résultats positifs, selon des chercheurs américains.


Près de 15.000 tortues auraient été sauvées par le déménagement sans précédent de milliers d’œufs des plages du Golfe du Mexique aux côtes de la Floride. Craignant que le pétrole échappé du puits accidenté de Deepwater Horizon entraîne la mort de nombreuses jeunes tortues à peine sorties de l’œuf, les services fédéraux ont décidé de ramasser les œufs et de les transférer vers la Floride.
Plus de 27.000 oeufs ramassés


L’opération était risquée et délicate. Les scientifiques du FWS (Fish and Wildlife Service) ont décidé de ne déplacer les œufs que 50 jours après la ponte, afin de ne pas perturber la détermination sexuelle de l’embryon. Du coup l’œuf est plus délicat à manier, il ne faut pas modifier son orientation (lire Des milliers de tortues évacuées).

Entre le 25 juin et le 18 août, plus de 27.000 œufs ont été déplacés des plages longeant le Golfe du Mexique au centre spatial Kennedy (Nasa), en Floride, où les précieuses caisses de polystyrène remplies d’œufs étaient entreposées, rapporte la revue Nature sur son site internet. Les tortues ont été déposées sur la plage dès l’éclosion, afin qu’elles rejoignent la mer. Près de 15.000 tortues ont été relâchées, majoritairement des tortues caouannes (Caretta caretta). Au final, le taux de survie entre la ponte et l’éclosion est de plus de 50%, proche de ce qui se passe naturellement, selon le FWS.

Souvenir de la naissance


Ce vaste déménagement n’est pas allé jusqu’au bout : 300 nids sont restés sur leur lieu de ponte suite à l’amélioration de la situation dans le Golfe du Mexique après le colmatage du puits sous-marin.

Si les œufs ont été ramassés à un stade avancé d l’incubation, c’est aussi pour laisser plus de temps aux futures tortues de mémoriser leur lieu de naissance. C’est en effet sur la plage de leur éclosion que les tortues adultes reviennent pour se reproduire. Des recherches ont suggéré que cette connaissance était en grande partie génétique. Les biologistes du FWS espèrent donc que les tortues lâchées en Floride retourneront bien sur les côtes du Golfe du Mexique pour pondre à leur tour. Affaire à suivre.

C.D.
Sciences et Avenir.fr

15/10/10


Source

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...