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Max|mum-leterrarium

Les trafics de coraux et de tortues perdurent

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Les trafics de coraux et de tortues perdurent


Après les armes et les drogues, les espèces protégées
ou menacées d’extinction représentent le troisième trafic illégal le
plus juteux.
A La Réunion, les affaires portent le plus souvent sur les coraux et les
tortues radiata.




C’est souvent plus fort que lui. Le
touriste ne peut s’empêcher de rapporter dans ses valises un souvenir de
vacances piqué à Dame nature. Un petit trophée qui atterrira dans le
salon. Conques des Comores, tortues de Madagascar et ou coraux des
lagons… 1 260 coquillages et coraux ont été saisis par les douanes
françaises en 2009. Tout a un prix. Les trafics transfrontaliers
d’espèces menacées ou protégées sont une préoccupation majeure pour les
douaniers de La Réunion.
Aux frontières de notre île, les coups de filet sont réguliers. Selon
Vincent Hec, directeur adjoint des Douanes à La Réunion, le trafic
serait en baisse d’un point de vue statistique. Preuve selon lui que
“les campagnes d’infirmation et de sensibilisation commenceraient à
porter leurs fruits”.

Alors qu’en 2008, 31 affaires (soit 242 spécimens saisis) avaient été
mises au jour, essentiellement dans les deux aéroports de l’île et
“surtout côté passagers”, en 2009 le nombre d’affaires est tombé à 13
(soit 80 spécimens). Un chiffre à relativiser puisque depuis le début de
l’année 2010, dix infractions (soit 32 spécimens) ont été constatées.

Dans le détail, en 2008, le palmarès des espèces protégées et prisées
avait placé les coraux de La Réunion et de Madagascar en tête : 12
affaires sur 31 les concernaient, soit l’équivalent de 131 unités
saisies. Ensuite, les douaniers avaient déniché deux tentatives de
trafic de tortues. En 2009, on a retrouvé les mêmes. Même si le nombre
d’affaires de prises de coraux est tombé à huit, le nombre d’unités a
augmenté, avec 237 unités saisies. Deux autres affaires de trafic de
tortues avaient été révélées. Depuis le début de l’année la bébête à
carapace attise toujours les convoitises. Il y a trois semaines, un
individu a tenté d’exporter 13 spécimens du genre “radiata”, des tortues
terrestres appréciant la forêt semi-sèche de Tuléar, au Sud-Ouest de
Madagascar. En ce qui concerne les coraux, déjà 35 pièces ont été
saisies.


Une tortue radiata
adulte vaut 5 000 euros


Et pour le reste ? “En ce qui concerne les coquillages, aucune grosse
affaire n’est sortie depuis deux ans”, indique Vincent Hec. Et les
douanes surveillent attentivement les colis postaux transitant par le
centre de tri du Chaudron. En revanche, les douaniers tombent parfois
sur des perles. Cette année, 678 grammes de caviar de Russie non
assortis de la convection Cites* ne finiront pas dans les assiettes des
importateurs. Les deux années précédentes, des ceintures en peau de
crocodile et de l’huile de caïman en provenance de Madagascar avaient
alimenté la rubrique saisie insolite.

Selon le WWF, le Fonds mondial pour la nature, le trafic d’espèces
protégées et menacées d’extinction représenterait la troisième source
illicite de revenus, après le trafic d’armes évalué à près de 900
milliards d’euros par an et le trafic de drogue (près de 300 milliards
d’euros). Si la valeur marchande de coraux reste difficile à évaluer,
une tortue radiata jeune se négocie autour de 800 euros en métropole.
Une fois adulte, un spécimen de l’ordre des Chéloniens peut s’arracher
pour 5 000 euros. Mieux, un couple de tortues Yniphora de Madagascar
pèse 90 000 euros. Sur internet, on trouve aussi des endormis cédés pour
1000 euros.
Les cas de conscience écologique n’arrêtent pas les trafiquants. Ni
l’arsenal répressif. Le plus souvent les douanes optent pour une
transaction. Elles peuvent appliquer des amendes correspondant au double
de la valeur de la marchandise

Yoann Guilloux

* Cites : Convention sur le commerce international des espèces de
faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Cites) réglementant le
commerce de 5 000 espèces animales et de 28 000 espèces végétales.
Selon le cas, celles-ci sont inscrites à l’annexe I (commerce totalement
interdit, notamment pour les grands singes, les éléphants, la plupart
des félins et des cétacés), à l’annexe II (commerce strictement
réglementé et soumis à autorisation) ou à l’annexe III (mesures de
sauvegarde particulières dans un ou plusieurs pays).
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