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Max|mum-leterrarium

Ces espèces qui vont disparaître

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Ces espèces qui vont disparaître


L’UICN présentera officiellement sa “liste rouge” des espèces menacées
de la Réunion dans quelques jours. Devant servir à la réalisation d’une
liste nationale, elle classe localement 14 espèces (présentées
ci-dessous) en “danger critique d’extinction”. Au total, ce sont 36
espèces qui sont considérées menacées et 17 comme “quasi menacées”. La
preuve de l’exceptionnelle richesse faunistique de l’île... et de sa
fragilité. Parmi les espèces menacées, 12 n’existent qu’ici dans le
monde. Le fruit d’un travail scientifique rigoureux qui a permis de
réunir sous une même bannière tous les spécialistes locaux afin de mieux
orienter les actions de conservation. Une surprise : si le gecko vert
fait son entrée, le bichique, lui, rétrograde en quelques mois de la
catégorie “menacée” à “quasi menacée”... Ce n’est pas la même chose.


Le gecko vert de Manapany

L’un des derniers reptiles terrestres endémiques de la Réunion. Le
gecko vert de Manapany ne se rencontre plus que dans le sud-est de
l’île, sur une bande littorale longue de 10 km à moins de 200 m
d’altitude, entre Saint-Joseph et Grande Anse. Fortement affecté par la
destruction de son habitat, il est aujourd’hui en situation critique. Au
cours des dix dernières années, plusieurs de ses populations ont
disparu et d’autres ont vu leurs effectifs diminuer dramatiquement.
L’expansion d’espèces végétales introduites, comme le choca vert et le
faux-poivrier, représente une première cause de disparition de son
habitat, ainsi que le développement urbain et la construction
d’infrastructures routières.
Dernière menace : l’apparition du gecko vert de Madagascar à Manapany
(notre édition du 21 juin).
Un plan de conservation est attendu pour protéger et développer les
connaissances sur l’espèce (UICN).


Le pétrel noir de Bourbon

L’un des oiseaux marins les plus rares et énigmatique au monde.
Endémique de la Réunion, le pétrel noir niche sur les massifs montagneux
en altitude.
Mais, la localisation de la colonie reste inconnue malgré de nombreuses
recherches. Estimée à moins de 50 couples, la population semble décliner
inexorablement. Les “contacts sonores” diminuent d’année en année.
Les animaux introduits, comme les chats et les rats, s’attaquent en
particulier aux œufs et aux jeunes dans les terriers. Le pétrel Noir
est également sensible aux éclairages lors de son, envol vers la mer.
Les oiseaux ne survivent généralement pas à ces échouages.
Un réseau de sauvetage a été mis en place par la SEOR. En parallèle, une
campagne de sensibilisation est menée pour inciter les communes à
réduire leurs éclairages nocturnes, ainsi que des campagnes de capture
des chats errants. Un plan de conservation est en cours de rédaction.
L’espèce est menacée d’extinction sous dix ans.


Le Renard volant de Maurice, ou Roussette noire

Espèce endémique des Mascareignes, la Pteropus niger (Roussette
noire) a disparu entre 1772 et 1801 de la Réunion (chasse,
déforestation...) pour survivre uniquement à Maurice. En tout cas
jusqu’en 2007, date du retour d’une toute petite population dans l’Est
de la Réunion.
La colonie reste cependant très fragile compte tenu de ses faibles taux
de reproduction et de population (un seul petit par an) : onze individus
observés au maximum en février 2008, mais seulement quatre depuis
décembre 2009 (nos éditions précédentes). Un seul cyclone pourrait en
venir à bout.
De plus, la Roussette noire reste vulnérable aux dérangements
extérieurs.
Son principal site-dortoir à La Réunion est situé dans une ravine à
proximité d’habitations. Un plan de conservation en cours d’élaboration
est attendu pour renforcer à la fois la protection et les connaissances.
La question de sa réintroduction devrait faire l’objet d’une étude de
faisabilité (UICN).-


La tortue caret ou imbriquée

Si cinq espèces de tortues marines sont présentes à la Réunion,
seules deux le sont de façon régulière : la tortue verte (ou franche),
qui se reproduit à la Réunion et la tortue caret ou imbriquée
(Eretmochelys imbicata). Deux espèces présentes sur l’ensemble de la
zone intertropicale. Déjà classée comme en danger critique d’extinction
(CR) au niveau mondial, elle l’est désormais au niveau local. Aucun
adulte n’a pu être observé depuis une trentaine d’années à la Réunion,
mais seulement des juvéniles. Aucune ponte n’a cependant été observée
localement. À la différence de la tortue verte - classée en danger par
l’UICN - la tortue caret n’a pas fait l’objet d’une étude génétique qui
avait permis pour la première de mettre en avant un capital génétique
différent à la Réunion (possible colonie). La tortue Caret fréquente les
pentes externes des récifs coralliens.


Le cabot noir

Les deux espèces de cabot noir présentes dans l’île sont menacées :
“en danger critique” pour l’Eleotris mauritianus, “en danger” pour
l’Eleotris fusca. Les deux espèces sont soumises aux mêmes pressions,
mais la taille de la population reproductrice est estimée dix fois moins
importante chez le premier : 2 393 individus contre 27 657 chez
Eleotris fusca, et en diminution (2007).
Pour protéger l’un, il faut donc protéger l’autre, très ressemblant, par
la mise en place d’actions de sensibilisation et de protection forte
principalement contre le braconnage, dans la lignée des pistes
envisagées pour les deux anguilles.


Les anguilles du Mozambique et bicolore

Fréquente dans l’ouest de l’océan Indien, l’anguille du Mozambique a
vu sa population d’adultes reproducteurs poursuivre son déclin, ce qui
lui vaut un statut de “en danger critique”. Le même statut donné à
l’anguille bicolore. Deux des quatre espèces présentes dans l’île sont
donc menacées de disparition. La survie de ces espèces dépend de leur
libre circulation entre le milieu d’eau douce et le milieu marin. Les
deux espèces font également l’objet d’une forte pression de pêche de la
part d’abord des braconniers (trois fois plus nombreux que les porteurs
d’une carte de pêche). Plusieurs pistes sont à l’étude pour réduire la
pression de pêche sans l’interdire : modification des périodes de pêche,
du nombre de jours, de la taille des prises... Des mesures
insuffisantes si elles ne s’accompagnent pas d’une réglementation dans
les embouchures pour permettre la libre circulation des espèces.


Le tuit-tuit

Classé dès 1994 dans la catégorie “en danger”, l’échenilleur de la
Réunion ou tuit-tuit (Coracina newtoni) a basculé en 2008 dans celle de
“en danger critique”. Les derniers comptages de la SEOR portent sur une
population (2010) de 27 femelles et 54 mâles. Des données prouvant
l’extrême fragilité de l’espèce, basée sur un territoire de seulement
12,5 ha (et non 18 ha) à la Roche Ecrite. Un simple feu de forêt ou une
tempête suffirait à remettre en question la survie de cette espèce
endémique. Les premières actions de conservation menées depuis 2004 ont
permis de stabiliser la population au bout de deux ans puis de la faire
progresser : en 2007, on estimait le nombre de mâles à 40 individus. En
un an, la progression a été de 15%. La chute était catastrophique : en
1990, le nombre de couples était estimé entre 120 et 150 par
l’ornithologue Jean-Michel Probst ! Outre la connaissance, l’action de
protection porte principalement sur des campagnes de piégeage contre les
rongeurs menées par la Séor.


La loche

La loche est interdite de pêche depuis janvier 2010. Elle rejoint la
chevrette des mascarins (ou écrevisse), elle interdite de pêche depuis
2004 (mais également le cabot bouche-ronde adulte). Le faible nombre
d’adultes reproducteurs (38 400 en 2007), associé aux fortes
fluctuations de taille que connaît cette population (baisse de 88% des
densités moyennes observées sur les stations de veille écologique entre
2000 et 2007) ont motivé son classement.
Un fort déclin est observé sur l’ensemble de l’île avec une densité
moyenne des adultes en baisse de 91% sur les stations de suivi entre
2000 et 2008.


Le Scinque de Bouton

Petit lézard très fin (entre 58 et 67 mm), le Scinque de Bouton
(Cryptoblepharus butonii), endémique de Maurice et de la Réunion, fut
redécouvert en 1999 par Jean-Michel Probst après 130 ans de recherche !
Il n’a malheureusement plus été observé depuis 1999. Il semble désormais
isolé dans un seul site marginal de type falaise maritime. Il
fréquentait pourtant probablement tout le pourtour de l’île autrefois.
Encore bien présent à Maurice, le reptile a vu sa population fortement
diminuer à la suite de l’introduction des rats, chats et autres agames,
voire d’autres Scinque d’un diamètre plus imposant.


Le phasme du Palmiste rouge

L’Apterogreffea reunionensis ou Phasme du Palmiste rouge n’a été
observée pour la première fois qu’en 2000. C’est une espèce endémique de
la Réunion. Sans ailes et strictement nocturne, l’insecte de couleur
vert pâle (juvénile) et brun rouge (adulte) est inféodé au Palmiste
rouge : il lui sert à la fois de nourriture et d’hôte pour la ponte et
la croissance des larves. De par la raréfaction à l’état sauvage du
Palmiste, le phasme est classé “en danger critique”. Les cultures de
palmistes, si elles permettent de préserver l’espèce, ne sont pas un
habitat de substitution favorable pour l’insecte.
Seule la restauration du palmiste dans son milieu naturel pourra sauver
cette espèce unique au monde...
À noter qu’un second phasme, l’Heterophasma multispinosum (endémique),
est également classée en “danger critique” par l’UICN.


La chevrette des Mascarins

Espèce endémique des Mascareignes, la chevrette des Mascarins, ou
écrevisse, est déjà interdite de pêche depuis 2004. Des doutes
subsistent quant à sa survie sur l’île : aucun individu n’a été observé
depuis les années 80. Pour rappel, une absence d’observations pendant
cinquante ans est nécessaire avant de déclarer une espèce officiellement
disparue.
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