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Morsure de vipère : les gestes qui sauvent

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Morsure de vipère : les gestes qui sauvent

Les produits antivenin achetés en pharmacie ne servent à rien. En cas de morsure, il faut se rendre d'urgence à l'hôpital.


Comme chacun sait, si les couleuvres sont inoffensives, il n'en est pas de même pour les vipères. Or, faire la différence entre l'une et l'autre ne va pas de soi, comme l'explique Xavier Bonnet, chargé de recherche au CNRS et grand spécialiste des serpents. «Sur le terrain, les seuls critères fiables, comme la pupille verticale des vipères, sont inutilisables. Même chose pour la taille, le coloris, la forme du corps et de la queue : à moins d'être bien entraîné, peu de gens sont capables de différencier ces deux serpents», explique l'herpétologue. Une astuce quand même : en France, les vipères ne dépassent pas un mètre de long et elles ne plongent pas sous l'eau.
En cas de morsure (la vipère a bien des crocs), il est fondamental de savoir si l'on a été envenimé ou pas. Car le serpent peut mordre sans injecter de venin, on parle alors de «morsure blanche». À l'inverse, il arrive souvent que des promeneurs pensent avoir été mordus alors qu'il s'agit seulement de piqûres de ronces… S'il y a bien eu envenimation, «une douleur locale apparaît dans les quatre heures ainsi que des bleus, détaille le Dr Patrick Harry, directeur du centre antipoison d'Angers. Dans ce cas, il ne fait aucun doute que la situation va s'aggraver, il est donc impératif de se rendre à l'hôpital pour se faire examiner et bénéficier éventuellement d'un sérum antivenimeux». Il est de toute façon parfaitement inutile d'utiliser, en automédication, les produits achetés en pharmacie, y compris les pompes à venin, que les promeneurs anxieux emportent avec eux quand ils partent en randonnée. «Ces produits n'ont jamais démontré leur efficacité, ils n'ont aucun intérêt», estime le Dr Harry. «Tous ces appareils ne servent strictement à rien, sauf à détourner les gens des gestes qui sauvent, c'est-à-dire filer aux urgences», ajoute Xavier Bonnet.
Car même si les réactions allergiques graves restent extrêmement rares (moins d'une morsure sur cent), il est important d'être examiné par un médecin le plus vite possible. Une fois à l'hôpital, soit l'œdème reste très localisé et la situation ne risque pas de dégénérer. Soit l'œdème s'étend, ce qui signifie qu'il y a une quantité importante de venin dans le sang. Il est alors nécessaire de procéder à une injection de sérum antivenimeux qui ne se pratique qu'en milieu hospitalier avec un suivi médical.
Être traité le plus tôt possible



Des vomissements, un malaise, des douleurs abdominales sont les signes d'une circulation importante de venin dans le sang pouvant être à l'origine d'une chute de tension, d'un œdème pulmonaire et de troubles de la coagulation. «Avant l'arrivée en France des antivenimeux, ce genre de complications était fréquent. Il n'était alors pas rare de voir des patients mordus par une vipère rester trois mois en réanimation avec des problèmes aux reins. Certains restaient même très longtemps handicapés» , se souvient le Dr Harry. Aujourd'hui, dès que les premiers signes annonciateurs d'une complication apparaissent, les médecins injectent du sérum. Et il est vivement conseillé d'être traité le plus tôt possible. Une injection trois heures après la morsure n'entraîne qu'une journée à une journée et demie d'hospitalisation pour surveiller l'évolution. Vers la quatrième ou cinquième heure, une prise de sang est faite pour vérifier s'il existe des troubles de la coagulation du sang.
Lors de promenades en montagne, en forêt ou dans des marais, il ne sert donc à rien de se croire prévoyant avec des produits en vente libre en pharmacie. En cas de morsure de vipère, il convient d'appeler le centre antipoison le plus proche avant de se rendre rapidement à l'hôpital. Et pour les promeneurs partis en randonnée, il est conseillé de rebrousser chemin. Quoi qu'il en soit, il n'est jamais nécessaire de provoquer une vipère. «Il ne faut pas s'affoler, et partir doucement», préconise Xavier Bonnet qui estime que la peur du serpent «est terriblement exagérée». Les chiens, notamment, sont beaucoup plus dangereux, estime-t-il. Mais là, il n'existe pas de sérum.

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