Max|mum-leterrarium 0 Posté(e) le 11 août 2010 Opération récupération de la tortue américaine Sur la terrasse couverte du Conservatoire du patrimoine naturel de Savoie, au Bourget-du-Lac, trois tortues de Floride, ou tortues à tempes rouges, s’ébattent avec vigueur au fond d’une bassine en plastique. « Ce sont les reines de l’évasion », avertit André Miquet, responsable scientifique au conservatoire, « de véritables acrobates ».Importées par centaines de milliers d’Amérique dans les années 70, ces tortues aquatiques ont été abandonnées dans la nature tout aussi massivement dans les années qui ont suivi. En cause : une taille qui passe d’une pièce d’un euro à la naissance à 15 ou 20 cm pour un poids de 2 ou 3 kg à l’âge adulte. Et si l’on ajoute à cela le fait qu’elles peuvent vivre jusqu’à près de 60 ans, on comprend qu’elles n’ont pas tardé à lasser leurs propriétaires.Mais voilà, cette tortue américaine s’est trop bien adaptée aux conditions de vie sur les rives du lac du Bourget, et menace aujourd’hui le retour d’une tortue qui avait disparu de Savoie il y a quelques décennies, la cistude. Plus petite, moins costaud que son homologue américaine, cette dernière a, depuis sa réintroduction en l’an 2000, bien du mal à faire régner sa loi sur les bords de lac. « C’est une course de vitesse entre les deux espèces », explique le scientifique, « et la tortue de Floride a de l’avance : elle est plus grosse et elle se reproduit plus vite ».Alors, depuis quelques années, le Conservatoire donne un coup de pouce à la cistude en capturant ou récupérant des spécimens à tempes rouges.« Pas facile » explique André Miquet : « on ne les voit que quand elles prennent le soleil. On en capture dix ou vingt chaque année, mais leur nombre ne diminue pas et c’est plutôt inquiétant pour nous ». Quand à l’effectif encore dans la nature, « il est impossible à évaluer, on sait seulement qu’elles sont plus nombreuses et mieux implantées que la cistude. Mais de toute façon on a renoncé à les éradiquer : depuis 2002, elles parviennent à se reproduire en liberté. On ne peut qu’essayer de limiter leur expansion ».D’avril à octobre, le conservatoire invite les propriétaires qui souhaitent se débarrasser de leurs tortues à venir les déposer dans ses locaux. Là, elles sont stockées puis acheminées vers le jardin zoologique du parc de la Tête d’or, à Lyon. Une vingtaine de tortues ont déjà été récupérées cette année.Mais l’organisme de conservation du patrimoine naturel, qui a peu de moyens, souhaite faire plus encore. Et ne désespère pas de trouver des volontaires pour partir à la chasse à la tortue de Floride : « obtenir de l’aide des pêcheurs ce serait l’idéal », conclut André Miquet. Source Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites