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Max|mum-leterrarium

Un petit qui résiste, mais jusqu’à quand ?

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Un petit qui résiste, mais jusqu’à quand ?

L’orangé de sa face ventrale le signale à l’œil du randonneur botaniste. « C’est une parade pour décourager un éventuel prédateur », indique Olivier Walurzelle, garde moniteur du Parc national des Écrins. Mis à part les truites et ombles chevaliers qui peuplent, artificiellement, les lacs de montagne, le triton alpestre n’intéresse guère les prédateurs. Son goût, sans doute, « mauvais. »
L’alevinage, que la fédération de pêche des Hautes-Alpes s’est engagée à ne pratiquer que dans les lacs du Pétarel, Leauthier et Lauzon, lui a fait déserter ces lacs d’altitude pour les petites mares et pierriers alentours, un milieu accueillant pour cet amphibien d’une dizaine de centimètres. Là, il voisine avec la libellule, la grenouille rousse et des dizaines d’espèces d’insectes. « Il y a une biodiversité très intéressante », témoigne Olivier.
La capacité de se reproduire à l’état larvaire


Reste que le triton alpestre, pourtant pas regardant sur son alimentation, - « il est ubiquiste, c’est-à-dire qu’il se nourrit de tout » -, survit difficilement. Il s’est pourtant adapté aux rigoureuses conditions climatiques des Alpes.
C’est d’elles d’ailleurs qu’il tire son qualificatif d’alpestre. Parce que, comme son nom ne l’indique pas, le triton alpestre vit aussi en Belgique et au nord de la Loire. Il est absent des Pyrénées mais vient de faire l’objet d’une réintroduction en Aveyron.
Localisé en Vanoise, dans le Mercantour et bien sûr dans le Massif des Écrins, - « il est surtout présent dans le Champsaur et le Valgaudemar » -, Triturus alpestus a, en altitude, la capacité de se reproduire à l’état larvaire.
Les scientifiques appellent cela “la pédogénèse”. « Vu les conditions extrêmes, l’espèce met plus de temps pour arriver à maturité sexuelle », explique Olivier Walurzelle.
Une espèce en déclin


Mais programmée pour se reproduire, elle se reproduit coûte que coûte.
Le temps des amours venu, le mâle déploie un ballet d’ondulations avec sa queue recourbée, bombardant ainsi la femelle de phéromones, plus prosaïquement des informations olfactives très ciblées. C’est dire la rage de Triturus alpestus de résister à l’adversité.
Les lacs et mares d’altitude sont devenus son « milieu refuge. Son corps, peu sensible, fait avec les conditions du milieu ».
Il aime ces eaux jeunes donc peu abondantes en nourriture. Il y plonge pour s’y reproduire mais se balade surtout autour de la mare ou se prélasse sur une pierre.
« Quand il est présent, il est assez facile à voir. Il est là comme en pose, avec les quatre pattes écartées. »
À la fois terrestre et aquatique, il témoigne des origines de la vie. Avec lui, on se sent comme au premier matin du monde. « On est presqu’au début de chaîne », alors que l’espèce s’est remarquablement adaptée.
Pourtant, avec la disparition de son biotope et la pollution, elle « décline ». Aussi fait-elle l’objet d’une surveillance attentive.


par Marie-Noëlle CACHERAT le 23/08/2010 à 05:00

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