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Max|mum-leterrarium

En Europe aussi il y a des crotales!

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En Europe aussi il y a des crotales!


Pas besoin d'aller à l'autre bout du monde pour croiser des serpents dangereux. En tout, près de trente espèces toxiques peuplent l'Europe, des steppes russes au pourtour méditerranéen. Pour la première fois en Suisse, le Vivarium de Lausanne en présente une quinzaine. Gros plan sur quelques-uns de ces animaux à sang froid avec le responsable de l'exposition

Ces serpents ont beau vivre en Europe, dans leurs crochets coule du venin. «On estime entre 500 et 700 le nombre de serpents venimeux à travers le monde, dont près d'une trentaine sur le Vieux-Continent, presque exclusivement des vipères, explique Julien Regamey, responsable de l'exposition «Les serpents venimeux d'Europe», présentée, en première Suisse, au Vivarium de Lausanne. Chez nous, on peut en croiser deux: la vipère aspic, qui apprécie les milieux secs, comme les vignobles, et la vipère péliade, qui aime les endroits où il y a un grand écart de température entre le jour et la nuit, à l'image des Alpes ou de la vallée de Joux.» Ce venin, qui ne se régénère totalement que quelques jours après la dernière morsure, leur permet d'immobiliser leurs proies (des petits mammifères, voire des lapins selon la taille du serpent), mais aussi de liquéfier les organes internes et les tissus pour mieux les digérer. Il représente accessoirement un moyen de défense contre l'homme, même si l'on sait qu'en termes de toxicité, le venin d'un mamba, serpent très répandu en Afrique, ou d'un cobra est plus puissant que celui d'une vipère européenne.
Les conséquences dépendent surtout de la quantité injectée et de la réaction propre à chaque individu, mais presque toutes les morsures de serpents venimeux sont potentiellement mortelles, et peuvent provoquer des nécroses conduisant à l'amputation. Il ne faut donc jamais les négliger. Quant à la douleur ressentie lors de la morsure, elle équivaut à celle que l'on ressent quand on se coince violemment les doigts dans une porte!
Rencontre avec trois des quinze espèces présentées au Vivarium de Lausanne...
Le crotale européen
Saviez-vous que l'on trouve aussi des crotales en Europe? Il faut se rendre dans les steppes russes pour découvrir l'Agkistrodon glodius halys, un serpent nocturne d'une soixantaine de centimètres. Cette espèce repère ses proies grâce à deux fossettes thermosensibles situées sous ses narines, en obtient une image thermique, au millième de degré près, qui lui permet de les identifier et de les attaquer par la partie antérieure, plus vulnérable. Le couple que présente le Vivarium de Lausanne est de couleur brune, mouchetée de gris, mais la gamme de couleurs est très large. L'animal étant très rare en captivité, seul le parc du Dählhölzli, à Berne, présente d'autres individus de cette espèce.
La vipère ammodyte ou vipère cornue
Cette vipère trapue, longue de 60 à 80 centimètres en moyenne, possède le venin le plus puissant d'Europe si on le rapporte à sa taille. La vipère ammodyte (Vipera ammodytes) arbore une bande foncée en zigzag ou ondulée sur le dos, mais sa particularité réside dans une petite corne de 5 millimètres située à l'extrémité de son museau (particularité qu'elle ne partage qu'avec la vipère de Lataste que l'on trouve sur la péninsule Ibérique), bien utile pour l'identifier sous nos latitudes. Une chance, car il est difficile de se fier à sa couleur, qui varie beaucoup d'un individu à l'autre, et peut aller du gris à des teintes sable ou rougeâtres. Commune en Europe, on la rencontre - la nuit pendant les mois chauds et la journée pendant les mois froids - avant tout dans les pays balkaniques. Hormis ce nez pointu, le spécimen exposé à Lausanne ressemble beaucoup à notre vipère aspic.
La couleuvre de Montpellier
Qui a dit que les couleuvres ne sont pas venimeuses? La couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus), serpent diurne généralement brun grisâtre ou verdâtre dont la taille peut dépasser les 2 mètres, nous prouve le contraire... «En Suisse, les couleuvres - que l'on reconnaît à leurs pupilles rondes et aux neuf écailles qu'elles ont sur la tête - ne représentent aucun danger. Mais à l'étranger, cette règle n'est plus vraie», explique Julien Regamey.
La couleuvre de Montpellier, que l'on rencontre sur tout le pourtour méditerranéen, n'est cependant que peu dangereuse. Comme ses petits crochets sont placés à l'arrière de sa mâchoire, elle n'est pas en mesure de nous injecter des doses mortelles de venin. C'est aussi pour cette raison qu'elle achève ses proies en les écrasant contre une branche tombée à terre ou un rocher. Voir cette espèce au Vivarium de Lausanne est une occasion unique, car elle est si véloce qu'on ne la croise pas facilement dans la nature.

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