Max|mum-leterrarium 0 Posté(e) le 16 octobre 2010 Animaux - Gare aux Nac !Le salon Animal Expo, qui s’ouvre à Paris, fait une jolie place aux reptiles. Le marché des « nouveaux animaux de compagnie » vire au délire. Une femme, son mari et son iguane (photo d'illustration) Sipa Où s’arrêtera la folie des « nouveaux animaux de compagnie » ? Alors que l’hyperactif furet – un ancien NAC si l’on peut dire – a été massivement adopté par les Français, au point de gagner la 3e place sur le podium derrière le chien et le chat, l’exotisme fait maintenant une percée. Adopter un python ou un iguane ? C’est une décision que prendront peut-être les visiteurs du salon Animal Expo, qui s’ouvre demain à Paris. A tort ?Espèces contrôléesLe législateur a déjà freiné la domestication de certains animaux. L’acquisition des espèces fragiles, menacées ou dangereuses nécessite une autorisation. Pour autant, on peut se procurer un python tapis par exemple, mais pas un scorpion. Une loi jugée incohérente par les commerçants, qui ne sont pas à un paradoxe près : « Les interdictions trop strictes encouragent le commerce illégal, notamment pour certains animaux très prisés, comme les mygales », regrette tout haut Alain-Xavier Gadoux, patron de Jungle Shop, au motif que « les acheteurs se retrouvent sans informations émanant d’un professionnel, ce qui est néfaste pour eux et pour le bien-être de l’animal ».« Cette mode encourage le trafic d’animaux sauvages »Le négoce illégal, il est vrai, est florissant, via Internet notamment. Estimé à 15 milliards d’euros, le trafic d’animaux est le plus lucratif après ceux de la drogue et des armes. « La mode des NAC encourage ces trafics », déplore aussi Christine Sourd, directrice adjointe des programmes du WWF France.En principe, les NAC proposés dans les animaleries ou lors des salons grand public proviennent d’élevages – européens ou américains – et sont nés en captivité. « C’est le cas notamment des rongeurs et de certains poissons », indique Stéphanie Arlenson, directrice du magazine Minizoo. Quant aux espèces sauvages capturées dans la nature, la convention de Washington fixe un cadre visant à ce qu’elles ne soient pas surexploitées.Les vétérinaires sont de plus en plus sollicités pour soigner ces animaux : « Il faut arrêter cette escalade des pythons, tortues ou mygales. On élève en captivité des animaux dont la seule place est dans la nature », s’inquiète le vétérinaire Pierre Rousselet-Blanc.« Les gens ne savent pas s’en occuper »Les marchands eux-mêmes en conviennent : « Gare à l’iguane de 20 centimètres acheté 15 € en animalerie mais qui peut atteindre 120 centimètres à l’âge adulte ! », alerte Alain-Xavier Gadoux. « Souvent, les gens ne savent pas s’en occuper, alors ils les abandonnent ! », déplore-t-on aussi au Bazar des NAC, association qui recueille les gerbilles, furets et autres lapins béliers en disgrâce.Après les célèbres tortues de Floride (dont l’importation a été finalement interdite en 1997), c’est aujourd’hui l’écureuil de Corée la nouvelle coqueluche dont on se lasse : rejeté dans la nature, il perturbe un écosystème qui n’est pas le sien et peut transmettre une infection bactérienne liée aux tiques.Morsures de serpentsLa mode des mygales, serpents ou autres espèces venimeuses n’est pas sans conséquence non plus. « Dans les années 1980, nous n’avions qu’un cas d’envenimation par an », rapporte le Dr Luc de Haro, toxicologue au centre antipoison de Marseille. « Aujourd’hui, c’est toutes les deux semaines ! Certains venins issus de spécimens rares ou de croisements d’espèces effectués par les amateurs nous sont inconnus, et sont plus difficilement curables. »« Il faut bien comprendre que ces NAC sont des animaux sauvages, ils ne se domestiquent pas ! », martèle Madeline Reynaud, directrice de l’Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas).Moins dangereux et, paraît-il, très tendance : adopter un bernard-l’ermite ou une crevette.Un marché en hausse de 20 % par anOriginalité, petite taille, prix attractifs… Autant de raisons invoquées pour expliquer la folie constamment renouvelée des NAC, présents aujourd’hui dans 5 % des foyers français. « Le marché des NAC augmente de 20 % tous les ans », évalue Karim Daoues, patron de l’animalerie La Ferme tropicale. Les nouvelles tendances ? Délirantes ! Des chevaux nains aux crevettes en passant par les nouveaux furets angora, les reptiles, les hamsters russes, les serpents albinos ou autres grenouilles colorées. Le dernier chic : adopter un bernard-l’ermite…Rongeurs. 3,2 millions (en hausse). Cette hausse est poussée par les lapins nains, qui se retrouvent dans un nombre croissant de foyers.Oiseaux. 3,5 millions (en baisse). Les oiseaux ont beaucoup souffert de la grippe aviaire et des mesures de précaution prises pour éviter la propagation de la maladie.Reptiles (en hausse). Il n’existe aucune statistique disponible sur le nombre exact de reptiles. On peut toutefois estimer qu’environ 2 % des foyers français possèdent un reptile.Furet. 1 million (en hausse). Ce carnivore serait devenu le troisième animal de compagnie des Français, derrière le chien (7,8 millions) et le chat (10,7 millions).Source : Etude 2008 TNS Sofres-Facco (chambre syndicale des Fabricants d’aliments préparés pour chiens, chats, oiseaux et autres animaux familiers) et Etude 2010 Groupe J-Efficience 3.Source Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites