Max|mum-leterrarium 0 Posté(e) le 6 novembre 2010 Colombie : la tradition cède la place à la préservationLe constat est alarmant : six des sept espèces de tortues marines sont en danger d’extinction. Pourtant partie intégrante de leur culture, les indigènes colombiens ont décidé d’y renoncer. Dorénavant, non seulement ils n’en mangent plus mais ils éduquent même leurs comparses à en faire autant. Quand rompre avec la tradition devient synonyme de préservation de la biodiversité…L’affect. Concernant la préservation de la biodiversité, l’affect joue un rôle essentiel. Qui, parmi nous, n’est pas révolté à l’idée qu’un éléphant d’Afrique, un tigre blanc ou un grand panda, soit massacré… pour rien ? A priori, personne ! Ces grands animaux sauvages font écho à l’enfant qui sommeille en chacun de nous, en appellent à notre sensibilité. Tant de majesté, de grâce, de puissance, l’Homme s’y retrouve très certainement. Mais comme tout ceci ne le concerne pas, rien de plus facile que de s’indigner devant ces crimes perpétrés contre le vivant.Par contre, quand il s’agit de s’offusquer devant l’horreur commise en abattoirs, pour que vaches, cochons, moutons, agneaux garnissent nos assiettes de carnivores insensibles… plus personne ne pleure, plus personne ne prend la parole, plus personne n’hurle. L’homme est aveugle, il préfère ne pas voir que le steak bien saignant dans lequel il mord avec délectation est issu de la vache à qui il criait « meuh » quand il était enfant, émerveillé devant un animal si robuste et bienveillant. L’affect, vous dis-je, disparaît dès lors que la loi de proximité entre en jeu. On voudrait croire le contraire. Mais rien n’y fait. On refuse que l’animal soit tué dans d’atroces souffrances, on refuse de l’entendre agoniser. Par contre, si c’est pour en faire un bon civet, c’est autre chose, les cris deviennent inaudibles, le sang ne coule plus, l’horreur n’existe plus. Ni viande ni œufs de tortueDans le nord de la Colombie, à 1 000 km de Bogota, une communauté d’autochtones a décidé de mettre un terme à la barbarie. D’autant plus admirable que le sujet en question constituait leur mets favori, depuis des générations. Chez les wayuu, ethnie composée de pêcheurs et de bergers, la tortue ne sera donc plus au menu. « C’est une lutte contre la culture de mes ancêtres. J’ai grandi en mangeant de la tortue et j’ai élevé mes enfants avec l’argent que j’obtenais en les chassant. Désormais, elles se font de plus en plus rares. Les filets reviennent vides. Il est temps de les sauvegarder pour nous sauver aussi », confesse Olegario Choles, l’un des dirigeants de l’ethnie, au micro de l’AFP.Ces nouveaux défenseurs de la cause des tortues, dont seulement 1 % atteint l’âge de la reproduction, ont réussi à convaincre restaurateurs, cuisiniers et chasseurs de ne plus s’attaquer à l’espèce en voie d’extinction. En contrepartie, l’entreprise minière Cerrejon s’engage à verser aux chasseurs la moitié de la somme qu’ils auraient touchée s’ils avaient revendu la viande et les œufs de tortue aux restaurateurs. Des volontaires arpentent même les plages pour s’assurer que les œufs ne soient la proie d’aucun prédateur et que les petites tortues atteignent l’eau sans encombre. Un récit bien réel que l’on voudrait voir perpétuer ailleurs. Et si en France, les chasseurs du dimanche se mettaient à arpenter les forêts pour protéger sangliers et biches ?Source Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites