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Max|mum-leterrarium

JUSTICE - Prison ferme pour les braconniers et confiscation des poti marara

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JUSTICE - Prison ferme pour les braconniers et confiscation des poti marara



La justice a frappé un grand coup hier. Quatre braconniers appréhendés mardi en revenant de Tetiaroa en possession de plus de 137 kilos de viande de tortue ont fait l’objet d’une comparution immédiate devant le tribunal correctionnel.

> En 3 points



  • La justice a souhaité lancer un message aux chasseurs de tortues en condamnant trois braconniers à de la prison ferme après qu’ils aient fait l’objet, hier, d’une comparution immédiate.
  • Les deux poti marara utilisés pour commettre leurs forfaits ont été confisqués par le tribunal et les quatre hommes devront payer une amende de plus d’1, 3 million Fcfp.
  • Entre lundi et mardi, ils avaient amassé plus de 137 kilos de viande de ces reptiles proTetiaroa.tégés pêchés à proximité de


L’un d’eux, Moana Y. , était déjà connu des services de la gendarmerie puisqu’il avait été arrêté pour les mêmes motifs le 5 août dernier, ce qui lui avait valu la mise sous main de justice de son embarcation dans l’attente d’être présenté au tribunal.Mais malgré cette épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête, il s’est risqué à nouveau à la pêche illégale en compagnie de deux camarades : Jimmy T. et Christo L. À la barre, ils ont expliqué avoir navigué durant deux jours à proximité de l’atoll de feu Marlon Brando, lieu de ponte réputé, pour “flécher” au fusil sousmarin deux de ces reptiles protégés. Puis ils se sont dirigés vers le large, “à l’abri des regards”, pour dépecer les animaux afin de n’en conserver que la viande ensuite revendue sous le manteau pour “4000 Fcfp le kilo”, selon leurs dires. Mais se sachant surveillé,Moana Y. a fait appel à “un gars sans histoire”, Christian T. , afin que celui-ci les rejoigne sur un autre poti marara pour y transvaser, dans un lieu discret, la marchandise prohibée.

Seul problème, le parquet de Papeete était alerté depuis la veille de leur présence à proximité de Tetiaroa et un important dispositif associant gendarmes et douaniers avait été mis en place. Un poste d’observation avait même été installé en haut du col du Tahara. Face au tribunal, l’un des braconniers a expliqué qu’il était “dans le besoin” et qu’en raison de ses “problèmes financiers” il n’avait pas trouvé d’autre solution pour arrondir ses fins de mois. “Vous avez le même argument que les vendeurs de paka”, l’a alors coupé la présidente Pena.
“Des braconniers qui sont en train de détruire la nature”



Dans son réquisitoire, le procureur André Frémont s’est, pour sa part, ému de la recrudescence de la pêche à la tortue, soulignant que pas moins de 700 kilos de viande avaient été saisis à l’occasion de la derniére Hawaiki Nui et qu’un individu avait été appréhendé il y a quelques jours à peine, sur le récif de Arue alors qu’il s’essayait à cette chasse interdite. “Je croyais que c’était des pêches épisodiques mais l’on s’aperçoit de plus en plus que c’est systématique”, a-t-il déclaré tout en évoquant des faits “relativement graves” perpétrés par “des braconniers qui sont en train de détruire la nature”. “La faune et la flore sont en danger et la Polynésie n’est pas propriétaire des tortues”, a-t-il encore martelé. Même son de cloche du côté de l’avocat de l’association Temana o te moana qui s’est constitué partie civile dans le dossier. Me Jourdainne a fustigé les déclarations récentes “malheureuses” d’un cadre de la direction de l’Environnement laissant à penser que la pêche pourrait être en partie légalisée. “Cela a été un tollé jusqu’aux États-Unis où l’on s’est insurgé (… ) Votre décision aura le mérite d’exemplarité pour d’autres qui souhaiteraient se livrer à des telles activités (… ) pour bien faire comprendre que la réglementation doit s’appliquer”, a-t-il plaidé à l’adresse du tribunal.

Le message a été reçu par la juridiction qui a décidé de condamner Moana Y. à six mois de prison ferme avecmandat de dépôt. Jimmy T. et Christo T. , qui avaient aussi participé à la pêche, ont pour leur part écopé d’un mois ferme et ont aussi été conduits à Nuutania. Quant à Christian T. , il s’en est tiré avec unmois d’emprisonnement assorti du sursis. Les quatre hommes devront également s’acquitter conjointement d’une amende de plus d’1, 3 million Fcfp et verser 1 franc symbolique à l’association Temana o temoana qui protège ces animaux. Pour enfoncer encore un peu plus le clou, la justice a prononcé la confiscation des deux poti marara et de leurs moteurs. Moana Y. comparaîtra à nouveau le 8 février prochain devant le tribunal pour les faits remontant au 5 août dernier.
J-B. C.

De 4000 à 9000 Fcfp le kilo


Selon les membres de l’association Te mana o te moana, la viande de tortue reste très prisée des Polynésiens qui seraient prêts à débourser entre 4000 et 9000 Fcfp pour en acquérir un kilo, sachant qu’un animal de taille adulte peut peser jusqu’à 70 kilos. En moyenne, une seule tortue rapporterait environ 120 000 Fcfp aux braconniers qui agiraient la plupart du temps sur commande. Selon les membres de l’association, entre 80 et 100 tortues seraient ainsi pêchées chaque semaine en Polynésie, particulièrement à cette période où les femelles viennent pondre. Pour obtenir le meilleur rendement possible, les braconniers n’hésiteraient pas à “flécher” une femelle vivante pour la placer à la proue du bateau afin d’attirer les males et ainsi faciliter la pêche.
“On est en train de décimer la population. Il faut en moyenne 20 ans pour qu’une tortue commence à pondre et, durant cette période, elle a dû survivre à la pollution, aux prédateurs…”, déplore un membre de l’association. De multiples îles et atolls feraient l’objet d’un pillage en bonne et due forme, à l’image de Maiao où un “braconnage organisé” serait mis en place par des pêcheurs de Moorea. Si la viande de tortue est un mets particulièrement apprécié localement, il n’est pourtant pas sans risque pour la santé. Selon les spécialistes, on compterait un nombre croissant d’empoisonnements liés à la consommation de ces animaux.
J-B. C.





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