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Max|mum-leterrarium

À la découverte des reptiles

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À la découverte des reptiles



En l'espace d'une heure, une dizaine de pompiers du département a été formée à l'approche de reptiles. Que ce soit des serpents ou encore des tortues, une formation est nécessaire pour attraper ces animaux venus d'ailleurs
Certains pompiers sortent l'appareil photo. D'autres préfèrent reculer.
Il faut dire qu'ils sont impressionnants. Très impressionnants même.

Quand on sait que leur puissance équivaut à une pression de quatre tonnes... Les reptiles sortis tout droit de Terrario Center sont bien sûr inoffensifs. À condition de savoir les manipuler. « Quand j'entends ce que racontent certains de mes clients, ça fait froid dans le dos, explique Nicolas Delattre, gérant du magasin de reptiles à Lens. Que ce soit des serpents ou des rongeurs, il y a certaines règles à ne pas transgresser. Si on fait n'importe quoi, l'animal peut avoir une mauvaise réaction. » C'est pourquoi une dizaine de sapeurs-pompiers du département a suivi une formation, mercredi 17 novembre, au magasin lensois. Objectif : comprendre les reptiles et savoir les manipuler. Ce qui n'était pas gagné d'avance quand on connaît la dangerosité de certains serpents. « Ce module fait partie de la formation de caporal, mais c'est juste de la théorie, souligne Stéphane Delvalez, sergent-chef au centre d'Avion, et passionné par les reptiles.
D'habitude, on leur passe un document sur Power Point qui dure une heure, c'est tout. Ici, on apprend à les manipuler, à les toucher. Et si certains ont une question à poser, des professionnels sont là pour leur répondre. »
Développement important des NAC
Auparavant, c'était Stéphane Delvalez en personne qui s'occupait de la formation des reptiles. Ce propriétaire de douze serpents se chargeait d'en ramener quelques-uns à la caserne pour informer les collègues. « Mais ce n'est pas toujours évident car il faut les conditionner avant, pendant et après la formation. En plus, à la caserne, on fait sous un hangar, dans un environnement qui n'est pas celui des serpents. Au Terrario Center, on est au chaud, avec des professionnels. » Avec le développement des Nouveaux animaux de compagnie (Nac, voir ci-dessous), les pompiers sont désormais obligés d'adapter leur formation. Fini les chats coincés dans les arbres ou encore les ruches d'abeilles dans un bâtiment public, aujourd'hui, il faut de former aux reptiles. Parmi les Nac venimeux, les plus dangereux sont les serpents venimeux exotiques. Les accidents restent peu fréquents mais leur nombre augmente régulièrement. En France, on recensait un à deux cas annuels d'envenimation dus à des serpents exotiques au début des années 80. Aujourd'hui, chaque centre de secours recense au moins deux cas par an. Les antivenins permettant de traiter les patients envenimés ne sont pas beaucoup disponibles en France et le corps médical français n'est pas formé pour prendre en charge des patients envenimés par des animaux exotiques. Alors aujourd'hui, on prend le problème à bras le corps. « C'est une réelle chance de pouvoir se former ici, insiste Arnaud Bibloque, sergent-chef à Avion. Là, on a des repères visuels pour savoir attraper la bête en cas de danger. Les conseils sont justes et précis. »

Une pression
de quatre tonnes

Arrivés à 8h15 sur les lieux, les sapeurs-pompiers ont d'abord suivi une approche théorique des serpents. C'est Stéphane, le spécialiste des reptiles du magasin, qui s'est chargé de leur expliquer les dangers du serpent. Ensuite, c'est au tour de la partie pratique. Et pour former les pompiers, les responsables de Terrario Center n'ont pas fait les choses à moitié. Après avoir obtenu une autorisation préfectorale jusqu'à 10h, ils ont sorti deux serpents très dangereux. Enfermés dans de grandes boîtes métalliques, les deux serpents n'inspirent pas trop confiance chez les pompiers. Lorsque Stéphane sort le premier reptile, on sent de la fascination chez certains. Et de la peur chez d'autres. « Si celui-ci commence à vous attrapez, vous n'avez qu'une solution : le tuer, explique froidement Stéphane. Il peut atteindre une pression d'une tonne et à ce moment-là, il ne faut pas chercher à comprendre.
» Dès lors les questions fusent : Comment fait-on pour le tuer ? Peut-on trouver ce genre d'animal dans le secteur ? Est-il venimeux ? Autant de questions auxquelles les responsables du magasin se font un plaisir de répondre. « Il ne vous piquera pas, non. Mais il va vous broyer les os, c'est sûr.
Face à cet animal, il faut être nombreux et se dire : c'est lui ou moi. En règle générale, tous les serpents que vous retrouverez au domicile des particuliers seront dans des terrariums. Mais c'est en général... » À peine le temps de faire une photo souvenir avec ce serpent de 6 mètres qu'il faut déjà le ranger dans sa boîte. C'est maintenant au tour du second serpent de sortir. Tout de suite, Nicolas et Stéphane mettent en garde les pompiers : « Celui-ci est beaucoup plus dangereux. C'est un jeune mais il peut atteindre une pression de quatre tonnes. Lorsqu'il dort et qu'on le réveille, il vous attaque. Il n'a pas encore vu sa proie qu'il est déjà agressif. »
À peine sorti de son nid que le serpent se montre très vif. Alors la première question est lancée : Comment l'attraper ? « Je le répète, mais si vous êtes face à ce genre d'animal, il faut le couper et le tuer. Un collègue se met à cheval sur le serpent et lui bloque la tête. L'autre doit maintenir sa queue. Si l'un des deux fait un faux pas, ça peut être fatal. » Un discours fort qui cherche à mettre en alerte les pompiers face à ce genre d'animal. « On va essayer de multiplier ce genre de formations, avance Nicolas Delattre, gérant du magasin. En France, les serpents dangereux sont bien évidemment interdits à la vente. Mais le danger, c'est la Belgique. Ils vendent par exemple des pythons molures sans avertir leurs clients. Et dans 99,99 % des cas, ils ne sont pas déclarés. Des clients peuvent alors se faire surpasser par leur animal car ils sont mal informés. Une fois, un client m'a dit que ces serpents étaient trop agressifs, mais il leur donnait à manger une fois par mois au lieu d'une fois par semaine. Que voulez-vous faire ? »
A. J.

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