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Max|mum-leterrarium

Caïman et anaconda en démonstration dans un bar

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Caïman et anaconda en démonstration dans un bar

SAINT-QUENTIN (Aisne). Kévin a trouvé dans la compagnie des reptiles un appui pour se construire. Mais posséder un caïman ou un anaconda est illégal, sauf à posséder un certificat de capacité.

KÉVIN a la passion des reptiles depuis tout petit, il a commencé dès l’âge de 8 ans. Il aurait voulu en faire son métier, mais la vie en a décidé autrement. Le jeune homme âgé de 26 ans, bien inséré socialement, ne comprend pas pourquoi il n’a pas pu garder ses animaux. Hier à la barre, il était poursuivi pour avoir présenté dans un lieu public, le bar « Le Pulp », un caïman à lunettes, un anaconda jaune et une mygale. Les deux premiers animaux non domestiques, il les a acquis légalement voici quelques années, le troisième lui a été donné.
Mais depuis cet achat, la législation a évolué, un arrêté du 10 août 2004 interdit la possession de ce type d’animaux non domestiques dangereux à toute personne ne possédant pas un certificat de capacité.
Pour Kévin, la séparation d’avec « ses bébés » aurait été trop douloureuse. Il les a donc conservés dans cet aménagement qu’il a lui-même réalisé chez lui et qui fait sa fierté.
Ce soir-là, le 11 juillet 2010, il prend toutes les précautions nécessaires pour une sortie « en public » des animaux, attendus au bar « Le Pulp ». Son avocate Me Anne-Sophie Baert le raconte pour lui : « Il est arrivé à l’avance dans le bar, pour les calmer et les refroidir. » Kévin se justifie : « Cela huit ou dix ans que je les ai. J’ai bien les pieds sur terre. Je connais leurs comportements. »
L’agent de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage, présent à l’audience, tente de discuter.
Aujourd’hui, tout ce qui intéresse Kévin, c’est de savoir comment obtenir ce certificat de capacité qui lui permettrait de récupérer ces animaux, placés dans des zoos ou centres spécialisés. Son conseil renchérit : « La sanction pour lui est déjà tombée quand on les lui a pris ».

Débat juridique

Poursuivie, elle aussi, dans cette affaire, la gérante du bar précise que les photographies qui ont été diffusées sur un site Internet l’ont été à sa demande.
On y voit des clients photographiés avec les animaux, « c’est eux qui l’ont demandé », ajoute-t-elle encore. Kévin avait accepté cette démonstration pour « faire un coup de pub au bar ».
Me Baert pour Kévin et Me Antonini pour la gérante du bar replaceront le débat sur le plan du droit, écartant ainsi toute réaction épidermique ressentie par beaucoup à la seule vue des animaux en photos.
Ils plaideront la relaxe. L’arrêté invoqué pour retenir l’infraction n’a pas, selon eux, force de loi et aux termes des textes invoqués, Kévin ne peut être poursuivi pour « ouverture non autorisée d’établissement pour animaux non domestiques ».
Il n’a détenu qu’un seul spécimen de chaque espèce. Si au vu de l’arrêté, cette seule détention suffit à retenir la notion « d’élevage », au regard de la loi, les avocats récusent cette notion. Le tribunal s’est donné le temps de la réflexion et a mis l’affaire en délibéré au 15 février.

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