Un mystérieux serpent se glisse parmi les nageurs

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Un mystérieux serpent se glisse parmi les nageurs

C’est le genre de grosse bête qu’on préfère voir derrière les vitres d’un aquarium ou depuis un bateau, les pieds bien au sec. Hier matin, aux alentours de 10h20, ce drôle de serpent à grosse tête s’est pourtant invité parmi les nageurs et véliplanchistes de la plage de Magenta. « Il faisait bien 1,20 m-1,30 m, il avait le corps gris et une tête marron foncée énorme, décrit un homme qui se trouvait sur place. Il avait aussi une queue en forme de nageoire. J’avais jamais vu ça. »

«Ils nous ont conseillé de le laisser partir.»
Prudence. L’animal a provoqué un mini-attroupement sur la plage. « La police nationale était sur les lieux, indique ce témoin. Nous avons aussi appelé les pompiers et l’Aquarium pour savoir si le serpent était dangereux et s’il fallait évacuer la plage. Mais ils nous ont juste conseillé de le laisser partir. » Le reptile n’ayant pu être identifié, la prudence veut de ne pas approcher l’animal. Car certains spécimens, tels que le serpent à tête de dragon, peuvent se révéler très agressifs et leur morsure extrêmement dangereuse pour l’homme.

Espèce. Dès hier aprèsmidi, des photos de la « bête » ont été mises en ligne sur le site d’un internaute, dans l’espoir de pouvoir identifier ce serpent. Selon les premières recherches de cet internaute, il pourrait s’agir d’un Aipysurus laevis, un serpent marin olive que l’on trouve dans nos eaux, celles de Nouvelle- Guinée et d’Australie. Sa taille et sa queue aplatie pourraient corroborer cette hypothèse. Mais tant que l’animal n’aura pas été identifié par un scientifique, mieux vaut rester prudent.

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Le reptile était un serpent à tête olive

La présence de ce serpent marin, observé mercredi matin, sur les rochers de la plage de Magenta, a suscité la curiosité des nageurs et des pêcheurs. Parmi la trentaine de personnes présentes, aucune n’avait encore eu l’occasion de rencontrer ce spécimen. Selon Philippe Borsa, biologiste marin, il s’agit d’un Aipysurus laevis (1), que l’on appelle aussi serpent à tête olive en Calédonie. « Vu l’épaisseur de son ventre, il s’agit soit d’une femelle pleine, soit d’un animal qui a ingéré un poisson assez gros », suppose le chercheur. Ce qui étonne le biologiste marin, en revanche, c’est la présence de ce reptile sur le rivage. « Contrairement aux tricots rayés, qui sont des serpents amphibies, les serpents marins ne vont jamais à terre. Il ne peut vivre longtemps hors de l’eau. »

«Ce reptile est relativement fréquent sur le front du récif.»
Caractéristiques. L’aipysure est le plus grand serpent marin de Nouvelle-Calédonie (2). Son corps massif, sa grande taille (celui-ci mesurait entre 120 et 130 cm), sa couleur grise uniforme, sa tête marron orangé et sa queue large et aplatie le caractérisent.
Ce reptile est « relativement fréquent sur le front du récif », signale le chercheur qui a pu observer des aipysures à plusieurs reprises à la Baie-des-Citrons ou à Boulari, mais par des profondeurs de 25 ou 30 mètres. Malgré sa fréquence dans nos eaux, le reptile est encore peu connu des chercheurs.

Inoffensif. Selon Pierre Laboute et Ivan Ineich, auteurs du livre Les Serpents marins de Nouvelle-Calédonie, ce spécimen peut être dangereux si on tente de le manipuler. Mais il se montre plutôt inoffensif, lorsqu’on le laisse tranquille. Il est même décrit comme un serpent « curieux et placide ». « L’Aipysurus laevis est présent tout autour de la moitié nord de l’Australie jusqu’en Papouasie vers le nord, et vers l’est en Nouvelle-Calédonie », précise Philippe Borsa. Cette espèce peut vivre une quinzaine d’années.

C.C.

(1) Aipysurus signifie queue élevée, en grec et laevis lisse, agile, en latin.
(2) Source : Doris (Données d’observation pour la reconnaissance et l’identification de la faune et de la flore subaquatique).

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