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Max|mum-leterrarium

Hécatombe chez le crapaud accoucheur pyrénéen

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Hécatombe chez le crapaud accoucheur pyrénéen

D'Amérique en Australie, crapauds et grenouilles du monde entier succombent en masse à un champignon qui sévit à présent dans les Pyrénées. Parmi les dernières victimes : les crapauds accoucheurs, espèce protégée pyrénéenne ainsi nommée parce que les mâles transportent les œufs pondus par les femelles et leur accordent une attention toute maternelle jusqu'à l'éclosion. Au lac d'Arlet, à près de 2 000 m d'altitude, « on a découvert en un seul jour 350 cadavres », relate Eric Sourp, responsable du service scientifique du parc national des Pyrénées. Dans un autre secteur, celui de Néouvielle, « 95 % de la population a été anéantie », ajoute-t-il, très inquiet. Des hécatombes illustrées par des images de corps livides entassés sur le rocher (photo).

Les batraciens sont exterminés par les effets dévastateurs de la chytridiomycose, maladie causée par un champignon, le Batrachochytrium dendrobatidis (Bd).

La maladie, identifiée pour la première fois en Europe à la fin des années 1990 dans le parc naturel de Peñalara (Espagne), est apparue au début des années 2000 dans les Pyrénées occidentales, où elle provoque désormais des mortalités importantes en haute altitude, explique Dirk Schmeller, chercheur au CNRS de Moulis en Ariège. « Des phénomènes d'extinction en masse » de ce petit crapaud de cinq centimètres ont été notés à Ibon de Acherito, côté espagnol et, côté français, dans les secteurs du lac d'Arlet, d'Ansabère et de Néouvielle. La chytridiomycose a déjà fait des ravages en Amérique centrale, en Australie ou aux Etats-Unis.



Tests de grossesse
Ses origines ne sont pas scientifiquement établies. Mais le premier cas de Bd identifié l'a été sur un spécimen de xenope laevis, grenouille sud-africaine naturalisée en 1938. Or les xenopes sud-africaines, qui semblent cohabiter sans trop de dommages avec le champignon, ont été « exportées par milliers dans le monde » pour servir à la recherche en laboratoire, mais aussi « de tests de grossesse vivants ». La technique, inventée dans les années 30 et développée jusqu'au début des années 60 dans les pays occidentaux, consistait à injecter l'urine d'une femme sous la peau d'une xenope femelle. Si la femme était enceinte, la grenouille pondait des œufs sous l'effet de l'hormone de grossesse et un mâle émettait des spermatozoïdes. « Les xenopes sont des porteurs sains et personne n'a réalisé qu'il y avait des problèmes de sécurité », assure le chercheur.

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