Max|mum-leterrarium 0 Posté(e) le 3 avril 2011 Emmanuel Lemagnen ou la passion tortueVoilà plus de trente ans qu’Emmanuel Lemagnen voue une véritable passion pour les tortues, iguanes, serpent et lézards. Une passion non dénuée de raison qu’il nourrit chez lui, du côté de La Ressource, sur les hauteurs de Sainte-Marie.epuis petit, j’attrape des papillons, des coléoptères, j’élève des lézards, je capture des vipères… Je construisais des petites cages dans l’atelier de papa pour y capturer des petits animaux que je nourrissais avec des insectes”. Entre Emmanuel Lemagnen et les animaux, l’histoire d’amour dure depuis toujours. Il a la cheloniophilie, autrement dit, l’amour des tortues. “J’ai une soixantaine d’espèces différentes”, annonce celui qui est président de la Société cheloniophile de Bourbon, forte de plus de 2 000 adhérents. Ses tortues de terre (20 espèces) et d’eau douce (40 espèces) viennent du Brésil, d’Australie, de Chine, ou encore de Méditerranée. La plus vieille a 118 ans.C’est son père Roger qui lui a transmis le sens mystérieux des animaux. “L’une de nos spécialités est que nous arrivons à nous mettre à la place des animaux. Par exemple je sens quand il va y avoir bientôt une éclosion, quand une de mes tortues va tomber malade ou quand il va y avoir une ponte”, confie l’éleveur. Dans son jardin entièrement aménagé afin de respecter au mieux les biotopes en matière végétale, des bassins accueillent les différentes tortues. Elles sont dix-sept espèces à s’y reproduire régulièrement dont la tortue “Hermann”. Des naissances qui ont de quoi surprendre les scientifiques qui affirment que “la reproduction est impossible sans hibernation”. Emmanuel Lemagnen démontre le contraire depuis de nombreuses années… Il place les œufs de ses pensionnaires dans une couveuse afin d’éviter leur destruction par les fourmis. Le cheptel est rigoureusement répertorié et doté d’une puce électronique. Une puce qui lui a permis de retrouver rapidement ses compagnons lors de vols. Sa collection compte notamment des spécimens géants. La plus impressionnante espèce est sans aucun doute la tortue alligator dont le bec tranche comme une lame de rasoir. Emmanuel Lemagnen attrape d’ailleurs la belle bête par la queue pour nous la montrer. “Je ne mets jamais la main dans son parc”, souligne-t-il. Il y a également la tortue jaune (Trionyx ferox albinos), la tortue léopard d’Afrique (Stigmocholys pardalis), la tortue à ventre rouge d’Australie (Emydura susglobosa) ou la tortue géante (Dypsochelys dussumieri).“La tortue n’est pas un jouet”Son grand regret : “A ce jour, il n’y a jamais eu de thèse sur la tortue Radiata alors qu’elle est en voie de disparition dans son pays d’origine, Madagascar”. Le message est lancé aux étudiants... Une chose est sûre : Emmanuel Lemagnen sera une source intarissable d’informations. “La tortue n’est pas un jouet, un cadeau de Noël. Ce n’est pas un animal qu’on met dans la chambre à coucher. Il doit être maintenu sans intervention humaine”, dit-il.Et même s’il n’a pas donné de petit nom à ses compagnons, il leur doit de sacrées émotions : “Chaque tortue qui sort de l’œuf, c’est quelque chose, surtout quand c’est une espèce peu courante. L’accouplement des tortues géantes, c’est un phénomène. C’est la préhistoire qui vous cause...”, souligne-t-il.Le bestiaire d’Emmanuel Lemagnen compte aussi des serpents, des souris kangourous d’Egypte, des lézards, un iguane et le plus gros mille-pattes du monde. Fruits, légumes, liane de patate-à-durand, salades, mais aussi blattes nourrissent ce petit monde.Emmanuel Lemagnen voue une plus vieille passion à l’entomologie. Sa collection personnelle se renforce au fil des jours. Ce grand amoureux des petites bêtes est fier d’y compter un coléoptère endémique de la Réunion qui porte son nom : “le syzygops lemagneni”. Mais çà, c’est une autre histoire... d’amour.Source Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites