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Max|mum-leterrarium

Une salamandre

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Une salamandre qui se transforme en végétal !

Une salamandre dont les cellules abritent des algues vertes a été découverte. C'est le premier cas d'une telle endosymbiose chez un vertébré.

Certains animaux, par exemple les anémones de mer Condylactis gigantea, abritent dans leurs cellules des algues photosynthétiques (des zooxanthelles), celles-ci procurant à leur hôte des molécules organiques. Ce type de relation – une endosymbiose – entre une algue et un animal est répandu chez certains groupes, tels les anémones, mais aussi les coraux et les éponges. En revanche, chez les animaux plus complexes, les cas sont rares voire inexistants. Aussi, celui découvert par Ryan Kerney, de l'Université Dalhousie, à Halifax, au Canada, et ses collègues est-il particulièrement étonnant, car l'animal en question est un vertébré : une salamandre.

Les salamandres passent la période de reproduction en groupe dans des points d'eau où les femelles pondent. On connaissait depuis longtemps l'association entre la salamandre maculée Ambystoma maculatum et les algues vertes Oophila amblystomatis, mais on l'imaginait « superficielle », ces dernières étant parfois présentes à la surface des embryons de l'amphibien. En outre, on supposait que ce rapprochement cessait avec l'éclosion des œufs. Le bénéfice est réciproque : le végétal (le genre de l'algue, Oophila, signifie d'ailleurs « qui aime les œufs ») profite des déchets azotés de l'embryon en développement, celui-ci recevant un surcroît d'oxygène produit par l'organisme photosynthétique.

Les liens qui unissent les deux espèces sont plus intimes qu'on ne le pensait. En effet, les travaux des biologistes (étude de la fluorescence de la chlorophylle intracellulaire et analyses de séquences d'ADN) ont montré que les algues pénètrent à l'intérieur des cellules embryonnaires jusqu'à un stade avancé du développement larvaire. Plus encore, on détecte le végétal, sous forme de kystes, dans les œufs à des stades très précoces, avant que des algues venues de l'extérieur n'aient pu s'y glisser : l'algue était déjà là au moment de la ponte. Enfin, des traces d'algues ont été repérées dans le système reproducteur des salamandres adultes. R. Kerney en déduit que les algues sont aussi transmises d'une génération d'amphibiens à la suivante et s'installeraient de façon stable dans les cellules animales ! Le végétal échappe donc au système immunitaire de l'hôte (sans doute en envahissant les cellules avant qu'il ne se mette en place), système dont l'efficacité expliquerait la rareté des endosymbioses chez les vertébrés.

L'endosymbiose a joué un rôle crucial dans le monde vivant. Par exemple, la lignée des végétaux terrestres est issue d'une cellule qui a internalisé une cyanobactérie photosynthétique, devenue un plaste (un organite cellulaire) qui assure la fonction photosynthétique. La salamandre est-elle en train de quitter le royaume animal pour rejoindre le monde végétal ?

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