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Max|mum-leterrarium

Nos crapauds ont-ils des mycoses ?

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Nos crapauds ont-ils des mycoses ?

Redoutant la propagation d’une mycose chez les crapauds, les spécialistes de l’Office national des forêts (ONF) arpentent la forêt de Sénart pour s’assurer de la bonne santé des batraciens.


Pendant tout le mois, il a parcouru la forêt de Sénart à la tombée de la nuit, son épuisette sous le bras et ses éprouvettes en poche. Mission? Attraper des crapauds et leur faire des prélèvements de peau. « Une mycose des crapauds, grenouilles et salamandres sévit dans les mares et les étangs d’Europe », alerte Claude Lagarde, chef de projet biodiversité à l’Office national des forêts (ONF).

Davantage connue pour d’autres visiteurs nocturnes — elle est un haut lieu de prostitution —, la forêt de Sénart est l’un des 23 sites franciliens arpentés par les sauveurs des crapauds. « On craint une propagation de cette mycose, notamment dans cette forêt, riche en plans d’eau », continue le responsable de l’ONF.

En France, le redoutable champignon — la chytridiomycose de son nom scientifique — s’est déclaré dans le Sud-Ouest. Il s’est propagé avec l’arrivée de la grenouille-taureau — un animal pouvant peser jusqu’à 800 g — importée pour le commerce de ses cuisses. Mais le fléau viendrait à l’origine de Suisse. « En Espagne par exemple, nous avons affaire à une véritable hécatombe, regrette Claude Lagarde. Trois espèces sont touchées dont le crapaud accoucheur et la salamandre tachetée. » Les petites bêtes malades se retrouvent recouvertes de taches brunes. Elles meurent à la fois d’étouffement et d’empoisonnement.

Aujourd’hui, les spécialistes de l’ONF, gantés et équipés comme des agents de la police scientifique, passent au peigne fin et au crépuscule les plans d’eau de 23 sites en Ile-de-France. Dans chaque forêt ou parc, Claude Lagarde et ses collègues attrapent 30 batraciens à l’épuisette : « On leur passe un coton-tige sur le ventre, le cou et à la jonction des pattes et de l’abdomen. Et on glisse le goupillon dans une éprouvette, direction le labo. » Si les petites bêtes sont renvoyées à leur mare, les prélèvements sont, eux, confiés au laboratoire du Muséum d’histoire naturelle de Paris, une référence en mycose de crapauds, et à un laboratoire spécialisé amphibien à Chambéry (Savoie). A ce jour, la transmissibilité à l’homme semble écartée. L’opération de dépistage devrait s’achever en Ile-de-France à la fin avril. « Pour nous, c’est la période idéale pour les attraper, explique le spécialiste en biodiversité. C’est la saison de reproduction. Crapauds et grenouilles sont de sortie la nuit. Ils font les beaux au bord des mares, coassent et chantent… »

L’opération batraciens a un coût : 600 € pour trente bestioles, soit 13800 € pour l’ensemble de l’Ile-de-France. Mais la santé des crapauds n’a pas de prix. « Si la mycose s’est propagée, c’est toute la chaîne alimentaire qui est menacée », prévient Claude Lagarde. Les crapauds mangent des insectes et des vers de terre. Mais les cuisses de nos amis régalent aussi, à leur tour, renards, putois, reptiles et oiseaux.

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