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Max|mum-leterrarium

Faire face aux piqûres d'insectes ou de serpents

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Faire face aux piqûres d'insectes ou de serpents

Une bonne information réduit le risque d'allergies aux différents venins.

Avec l'arrivée de l'été et de la chaleur, surgissent les premiers frelons, guêpes, abeilles ou diverses vipères avec le risque de piqûre, de morsure et d'allergie grave. Que faire? «Se calmer pour commencer , explique le Dr Catherine Quequet (allergologue), car pour faire une réaction allergique à ces venins, il faut déjà avoir été sensibilisé et donc piqué ou mordu au moins une fois auparavant.» De plus, quand on fait des tests pour le venin d'hyménoptères dans la population générale, on s'aperçoit qu'environ 20% des Français sont sensibilisés, alors que très peu risquent de présenter une réaction allergique grave. On déplore pourtant une vingtaine de décès annuels par réaction allergique grave au venin d'hyménoptère.

«Beaucoup de personnes se croient allergiques et donc en danger, parce qu'elles réagissent par un œdème local, parfois important, à une piqûre de moustique ou de taon ou parce que l'endroit piqué ou mordu gonfle de plusieurs centimètres. Mais tant que cela reste localisé, il n'y a vraiment pas de quoi s'inquiéter», rassure le Dr François Lavaud (pneumo-allergologue au CHU de Reims). La réaction est déjà plus préoccupante quand elle s'étend sur plus de dix centimètres et touche l'articulation la plus proche (on parle alors de réaction locale étendue). Ou, bien sûr, lorsqu'il s'agit d'une réaction généralisée -urticaire géante, œdème à distance de la piqûre, bronchospasme, voire choc anaphylactique avec malaise, accélération de la fréquence cardiaque, chute de la tension artérielle et perte de connaissance, qui justifie l'appel du Samu au 15.

«En cas de réaction locale extensive, on prescrit une crème dermocorticoïde à appliquer immédiatement sur la piqûre, ainsi qu'un antihistaminique oral à prendre pendant quelques jours», précise le Dr Lavaud. «Mais après une réaction généralisée, un bilan allergologique est indispensable», insiste le Dr Ponvert.

Des tests cutanés avec des extraits de venin et, si besoin, un dosage sanguin des anticorps (IgE) spécifiques permettent de confirmer le diagnostic. «Outre les conseils habituels pour prévenir les piqûres, en cas de réaction généralisée, on prescrit de l'adrénaline injectable (Anapen®️) à porter sur soi 24 heures sur 24». Il faut l'utiliser dès l'apparition des signes respiratoires et/ou du malaise, en piquant dans la face externe de la cuisse, en maintenant le stylo en place pendant une dizaine de secondes, puis en massant légèrement pendant une dizaine de secondes après retrait.

Recourir à la désensibilisation
«Un nouveau stylo, avec un dosage plus fort que ceux actuellement sur le marché (0,50 mg au lieu de 0,15 mg pour les nourrissons et 0,30 mg pour les enfants et les adultes) est attendu. De quoi rendre encore plus efficace ce traitement d'urgence», souligne le Dr Claude Ponvert (département de pédiatrie & allergologie de l'hôpital Necker-Enfants malades, Paris).

«Attention, même si l'on va mieux après, il faut prévenir les secours d'urgence, car ce type d'accident grave nécessite une hospitalisation d'au moins douze à vingt-quatre heures. Et dans un second temps, une désensibilisation dans un service spécialisé doit être envisagée», remarque le Dr Quequet. «Sur le moment, l'adrénaline sauve des vies. Mais ensuite, c'est la désensibilisation qui évite de courir, à nouveau, pareil risque. Elle dure trois à cinq ans et les injections initiales doivent être réalisées à l'hôpital. C'est un peu contraignant, mais les résultats sont bons: jusqu'à 98% d'efficacité pour les allergies aux guêpes et aux frelons et de l'ordre de 90% pour les allergies aux abeilles», conclut le Dr Lavaud.

Au Sri Lanka, où les morsures de serpents restent fréquentes et les sérums antivenin de qualité moyenne, une nouvelle étude portant sur plus de 1000 patients, conclut sur l'intérêt de donner de l'adrénaline en prévention, par voie sous-cutanée et à dose faible, juste après une morsure de serpent, afin de réduire les risques de réaction allergique grave au sérum antivenimeux.

Une telle mesure est-elle envisageable en France, où l'adrénaline est seulement employée à titre curatif? «Surtout pas!», répondent d'une seule voix les Drs Ponvert, Lavaud et Quequet. Deux raisons à cela: «Déjà, contrairement à des pays comme le Sri Lanka, les réactions allergiques aux morsures de vipères sont exceptionnelles chez nous. Le dernier cas européen a été rapporté dans la littérature en Pologne en 2007», souligne le Dr Ponvert. Ensuite, en ce qui concerne les réactions allergiques aux piqûres d'hyménoptères, les bénéfices escomptés de l'adrénaline administrée en prévention -éviter une vingtaine de décès annuels- sont inférieurs aux risques encourus: en effet, l'adrénaline peut aggraver une pathologie cardio-vasculaire sous-jacente et, parmi les nombreuses personnes piquées par des hyménoptères chaque année, beaucoup sont concernées.


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