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Max|mum-leterrarium

Des têtards transgéniques contre la pollution de l'eau !

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Des têtards transgéniques contre la pollution de l'eau !

«C'est une première mondiale ». Marc-Jubault Brégler, élu en charge de l'environnement à l'Agglo, ne masque pas son enthousiasme quand il évoque le sujet des têtards transgéniques. En effet, depuis un an, des échantillons d'eau de la station d'épuration de la collectivité sont testés en laboratoire par des petites larves d'amphibiens qui « s'allument » (par émission de fluorescence), lorsqu'un organe est touché par la pollution. Ce qui permet de mesurer l'effet de substances polluantes présentes dans l'eau. « Jusqu'à présent tout va bien », précise l'élu sur le résultat de ces tests.

Ce projet de recherche et de développement est mené par l'Agglo en partenariat avec Véolia (qui exploite la station) et la société Watchfrog, une jeune entreprise de biotechnologies qui, sous la houlette de son pdg Gégory Lemkine, est spécialisée dans le développement de solutions innovantes pour évaluer le risque environnemental. Et la détection « in vivo » de l'activité d'une grande variété de substances chimiques, pharmaceutiques ou cosmétiques. La société est issue du Muséum national d'histoire naturelle et du Centre national de la recherche scientifique.

Des enjeux colossaux

« Cet amphibien est un organisme vigie très représentatif de l'environnement, explique Grégory Lemkine. Compte tenu de ce qu'on découvre actuellement sur les produits pharmaceutiques et chimiques, nos tests qui permettent de faire le lien entre une exposition et un effet sur la santé environnementale, sont amenés à être de plus en plus employés ». « Les enjeux sont colossaux », confirme Marc Jubault-Bregler. En effet le système permet de tester l'eau des rivières, mais aussi celles provenant des sites industriels, des centrales nucléaires ou des stations d'épuration. Ceci dans un contexte où le règlement européen Reach sur les produits chimiques et la directive sur l'eau visent à un bon état écologique des masses d'eau en 2015. La détection des effets toxiques tend donc à devenir une industrie. Le but de « Watchfrog » étant de développer une petite valise qui serait en fait un laboratoire mobile permettant de travailler directement sur site. Pour l'heure, les échantillons sont envoyés au labo. En attendant, la collectivité paloise se place à la pointe de cette technologie d'avenir. Avec Veolia, EDF, ou encore l'Agence américaine de la protection de l'environnement. « Tout a commencé il y a deux ans, raconte l'élu palois. J'ai rencontré Grégory Lemkine à Pollutec, le salon des techniques de dépollution. Je suis moi-même biologiste moléculaire et j'ai trouvé l'idée super chouette ». L'innovation et l'expérience paloise seront présentées en ouverture des prochaines assises nationales de la biodiversité qui doivent se tenir à Pau les 14 et 15 juin. En présence, en principe, de la ministre de l'Écologie Nathalie Kosciusko-Morizet.



===> Le principe

La société « Watchfrog » propose selon son PDG Grégory Lemkine « un modèle d'évaluation globale de la qualité de l'eau ». Un gène de fluorescence est inoculé à des larves de grenouilles « sentinelles » originaires d'Afrique, des xénopes. Ce gène ne s'active que lorsqu'il est affecté par un polluant. L'entreprise Watchfrog a créé au génopole d'Evry différents modèles de xénopes qui permettent de mesurer l'impact sur l'organisme des métaux lourds ou des molécules chimiques perturbant le système hormonal. Le gène est branché sur une séquence d'ADN construite pour la fluorescence. Un modèle est doté d'une fluorescence rouge qui détecte les impacts sur le nerf optique, le bulbe olfactif, la moëlle épinière et le système nerveux.

Un autre est pourvu d'une fluorescence verte qui cible les effets sur le système musculaire. Plus il y a de polluants, et plus le têtard s'allume. Une technologie similaire a été développée pour les poissons avec de petits alevins au stade larvaire.

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