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Max|mum-leterrarium

Saint-Paulien : un marais en danger

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Saint-Paulien : un marais en danger

Le marais d'Orcenac à St-Paulien abrite pas moins de 36 espèces de libellules et des plantes remarquables comme la gentiane pneumonanthe. Mais le nombre de grenouilles périclite dangereusement. Ce vendredi, le Conseil général a finalisé les travaux de sauvegarde des zones humides. Un investissement nécessaire quand on sait que 50% des lacs et marais du plateau du Devès ont disparu en 20 ans.

Ce vendredi 10 juin 2011 a eu lieu la réception des travaux de sauvegarde et de restauration des zones humides du plateau du Devès sur le site du marais d'Orcenac à Saint-Paulien en présence de Michel Joubert, vice-président du Conseil général en charge du tourisme. Le marais abrite pas moins de 36 espèces de libellules ou des plantes remarquables comme la gentiane pneumonanthe. Mais les populations de grenouilles y sont en nette diminution.


50% des lacs et marais disparus en 20 ans
Le Conseil Général de la Haute-Loire pilote depuis 10 ans un programme de sauvegarde et de restauration des zones humides du plateau du Devès dans le but d'enrayer la dégradation des ces lacs et marais, dont plus de la moitié ont disparu en l'espace de seulement 20 ans, victimes du drainage agricole de l'urbanisation ou de l'enrésinement.


Espèces rares et menacées
Ces sites témoignent d'une grande valeur écologique car ils offrent des aires d'accueil et de reproduction de très nombreuses espèces animales et végétales, souvent rares et menacées, parfois réglementairement protégées. Les accumulations tourbeuses de certains de ces sites nous lèguent la mémoire de plus de 8000 ans d'enregistrements sédimentaires. Par ailleurs, ces éponges naturelles, dont la surface peut atteindre une quarantaine d'hectares, retiennent l'eau lors des fortes précipitations et la restitue progressivement aux cours d'eau permettant ainsi de l'épurer et également de limiter les crues et de soutenir les étiages. D'un point de vue paysager, ces espaces ouverts présentent de belles palettes de couleurs, souvent soulignées par les haies bocagères et les murets de pierres sèches.


Joncs des chaisiers et gentiane pneumonanthe
La plupart de ces zones humides est caractérisée par des ceintures de végétation typiques des milieux humides et encore structurées dans les sites les mieux conservés : carex au centre, puis joncs et graminée en périphérie.
Elles regorgent d'un bon nombre d'espèces remarquables et en voie de régression, à l'instar du Joncs des Chaisiers ou de la Gentiane pneumonanthe.


Grenouille rousse, crapaud calamite...
36 espèces de libellules ont été recensées sur l'ensemble des sites du plateau du Devès, soit le tiers des espèces métropolitaines. Et chose étonnante : des espèces méditerranéennes ont été rencontrées en de nombreux endroits. Leur présence est très variable d'un site à l'autre, conditionnée essentiellement par la présence d'eau en période printanière et au début de la période estivale.
D'autre part, il est constaté une très nette diminution des populations de grenouilles. Certains sites abritent tout de même encore la Grenouille rousse, le Crapaud calamite, le Triton crêté, le Triton palmé …
Quant aux sites les plus favorables aux oiseaux d'eau, il s'agit de ceux dont la surface en eau est permanente tout au long de l'année. La diversité des espèces présentes est également augmentée par le présence de vasières ainsi que par le maintien d'un pâturage autour des sites, favorisant par exemple les limicoles.


Neuf sites restaurés
Après le marais du Lassou à Cerzat en 2006, le Lac de la Ribeyre à Céaux d'Allègre, de Freycenet à Borne et du Pâtural de Lachamp à Landos en 2008, une nouvelle tranche de travaux a démarré début septembre 2010 concernant cinq nouvelles zones humides : le marais de Collanges à Loudes, la Gimberte à Borne, le Pratement à Vernassal, le Pérouzes à Saint-Paulien et le Péchey ou marais de Lair à Siaugues-Sainte-Marie.
Ces travaux ont pour objectif de favoriser la diversité biologique, particulièrement la petite faune, comme les libellules et les amphibiens, ainsi que l'avifaune nicheuse, migratrice ou sédentaire, en renforçant la présence de l'eau dans ces sites.
Ainsi, les zones les plus humides et donc les plus riches font l'objet de creusements de petite taille, par exemple 250 m² au marais de la Gimberte. Les plus "sèches" sont recreusées sur des surfaces un peu plus étendues : 800 m² sur le marais de Collanges et 1000 m² au marais de Pratement.


Le plus grand chantier à Orcenac
Les travaux les plus importants ont été réalisés sur le marais des Pérouzes, près du village d'Orcenac, sur la commune de Saint-Paulien. Cette petite zone de 0,8 ha, en cours d'atterrissement, connaît de longs assecs répétitifs très préjudiciables à l'ensemble de son écosystème. Seuls quelques rares têtards de grenouilles vertes et de crapauds calamite ont été trouvés lors des derniers inventaires réalisés au printemps dernier.
Côté flore, aucune espèce remarquable n'a pu être inventoriée. Partant de ce constat, il a été décidé en étroite concertation avec la commune de Saint Paulien et l'agriculteur concerné de réaliser un surcreusement important d'environ 3400 m² et d'une profondeur maximale d'un mètre, la couche imperméable d'argile ayant une profondeur de 1,60 m à 2 m.


De tels travaux dans une zone humide, même très dégradée, peuvent surprendre. Il sont le résultat d'études approfondies et se fondent sur des expériences jugées « très positives » de ces dernières années, comme au Pâtural de Lachamp à Landos. La période automnale des travaux étant la moins préjudiciable pour la faune qui a achevé son cycle de reproduction, une "cicatrisation" naturelle s'opère très rapidement dans ce type de milieu humide.
L'ensemble de l'opération – incluant la maîtrise d'œuvre du bureau d'études Riparia et les travaux par l'entreprise Vacher de Polignac – pour les cinq sites, s'élève à 117 625 euros hors taxe, financés pour moitié par la taxe départementale pour les espaces naturels sensibles, ainsi que par le Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural (FEADER) à hauteur de 50% également.


Pâturage, plantation de haies et pose de panneaux
L'ensemble de ces sites bénéficient de plan de gestion dont la mise en œuvre régulière est assurée par le service environnement du Conseil général. Cela se traduit, par exemple, par un suivi de l'entretien des sites par le pâturage, un suivi des niveaux d'eau, un suivi scientifique des espèces animales et végétales ainsi que la mise en œuvre de petits travaux, telles que la plantation de haies en bordure des sites ou la pose de panneaux de présentation.

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