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Max|mum-leterrarium

Un gros lézard chez les geckos

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Un gros lézard chez les geckos

L’UICN vient de publier sa liste rouge des espèces menacées dans le monde. Avec 88 espèces inscrites, soit deux tiers des spécimens répertoriés, les reptiles calédoniens y font une entrée en force.

Le verdict est tombé hier. Deux tiers des reptiles inventoriés en Nouvelle-Calédonie sont menacés d’extinction. Le gecko rayé des plaines, le joli bavayia ou encore le scinque nain de Manauté font dorénavant partie des 88 reptiles calédoniens inscrits sur la liste rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (IUCN). Jusque-là, seules trois espèces de reptiles (deux tortues marines et un scinque) étaient prises en compte dans cette liste.

Evaluation. A l’initiative de l’organisation non gouvernementale Conservation International et des provinces Sud et Nord, un collège d’experts locaux épaulés par deux spécialistes internationaux (Tony Whitaker de Nouvelle-Zélande et Ross Sadlier de l’Australian Museum) a été réuni en janvier 2010 pour réaliser un important travail de synthèse des données existantes concernant les reptiles terrestres de Nouvelle-Calédonie et évaluer le risque d’extinction de chaque espèce.

Une attention particulière a été portée sur aux 83 lézards endémiques, qui constituent 90 % de la faune reptilienne du pays. « Cet état des lieux, qui est une première, s’inscrit dans une initiative conduite depuis plusieurs années par l’UICN, visant à évaluer l’ensemble des espèces de reptiles de la planète », explique Florian Kirchner chargé de programme Espèces pour le comité français de l’UICN.

Et le constat est sévère : 67 % des reptiles de Nouvelle-Calédonie sont considérés comme menacés d’extinction, selon la classification de l’IUCN. « C’est une situation très préoccupante. On obtient rarement une proportion d’espèces menacées aussi élevée, d’autant que nombre d’entre elles sont endémiques. Leur disparition de l’archipel signifierait leur extinction pure et simple de la planète » poursuit Florian Kirchner.

Mines. Dans la liste établie, quatorze espèces ont même été classées en danger critique extinction. « Elles sont donc susceptibles de disparaître rapidement si aucune action de conservation n’est entreprise pour les protéger », assure Anne-Claire Goarant responsable des milieux terrestres à la Direction de l’environnement de la province Sud.

La plupart des espèces les plus menacées sont présentes dans un seul site, en général un massif montagneux. Elles subissent de plein fouet la dégradation des habitats, liée principalement aux projets miniers. « Les espèces introduites envahissantes (fourmi électrique, cerf rusa, chats et rats) ont été identifiées comme l’autre menace principale, commune à toutes les populations de reptiles », poursuit Anne-Claire Goarant.

Toutefois « nous n’avions jusqu’à présent aucune reconnaissance internationale de la richesse des reptiles de Nouvelle-Calédonie. C’est dorénavant chose faite mais ce n’est qu’une première étape. Nous disposons désormais d’arguments scientifiques solides pour planifier des actions de conservation, interdire les trafics internationaux, identifier les sites à protéger prioritairement », conclut la responsable des milieux terrestres de la province Sud.

19 265
C’est le nombre d’animaux menacés inscrits sur la nouvelle liste rouge de l’UICN. A ce jour, 59 508 espèces animales ont été inventoriées et classées. Chez les vertébrés, les groupes des reptiles et des amphibiens font partie de ceux qui sont le plus en mauvaise posture puisque respectivement 28 % et 30 % de leurs espèces étaient déclarées menacées (contre 20 % pour les mammifères et 12,4 % pour les oiseaux) en 2010.

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