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Max|mum-leterrarium

Comprendre l’alimentation des tortues pour mieux les préserver

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Comprendre l’alimentation des tortues pour mieux les préserver


Le hall de Kélonia abrite jusqu’à fin septembre une exposition consacrée à l’alimentation des tortues. Katia Ballorain, chercheur, s’intéresse au sujet depuis 2003. Elle vient d’achever sa thèse. Rencontre.



Passionnée d’écologie, Katia Ballorain a passé plusieurs années à explorer un sujet encore très flou pour la communauté scientifique. Elle s’est ainsi penchée sur l’alimentation de nos reptiles préférés. Plus précisément, elle a concentré son attention sur la tortue verte, une espèce préservée mais menacée à l’échelle mondiale. “Par ce programme de recherche appliquée, j’ai voulu identifier les rôles de tortues dans leur habitat”, éclaire-t-elle. Trois sites ont été privilégiés : la plage de N’Gouja, “unique au monde” et la vasière des Badamiers à Mayotte, puis la côte ouest de la Réunion. Trois méthodes lui ont permis de mener à bien ses recherches : le recensement aérien, pour se faire une idée de la taille des populations, des plongées sous-marines, afin d’obtenir plus de détails sur le fonctionnement de l’animal. Le contenu des balises ou enregistreurs de comportement affine les informations sur les déplacements. D’un recoupement de ces données obtenues grâce aux nouvelles technologies, Katia Ballorain a pu avoir une idée assez précise de la vie des tortues. Et surtout en savoir plus sur leur alimentation : quand, pourquoi, comment, où ?

La tortue favorise la biodiversité

Il est clair désormais “qu’en sélectionnant les espèces d’algues ou d’herbes marines les plus abondantes et accessibles, la tortue limite les pertes d’énergie liées aux déplacements de recherche alimentaire. On le savait. Maintenant, on l’a montré”, explique-t-elle. D’où une différence de régime entre la tortue verte observée à la Réunion qui se nourrit d’algues rouges et celle de Mayotte, qui préfère les herbes marines. L’animal affiche ainsi une capacité d’adaptation surprenante. Autre avancée : l’attachement spatial au large de l’Ile aux parfums est nettement plus fort qu’ici. En outre, les revues scientifiques peuvent mentionner avec certitude qu’une tortue verte broute 2 kg d’herbe par jour. Ces animaux jouent évidemment un rôle majeur dans leur environnement. Mais lequel ? “L’action du broutage favorise le développement de différentes espèces végétales”. Autrement dit, la tortue apparaît tel un garant de la biodiversité. “Elles sont également un bio-indicateur de l’état de santé des océans. Si elles sont en augmentation, c’est bon signe”. Katia Ballorain a mené ces recherches pour qu’elles s’intègrent dans des plans d’action. La logique de gestion intégrée exige la prise en compte de nombreux paramètres influant directement sur le milieu, afin de dresser la feuille de route la plus cohérente possible et la mettre à disposition des décideurs. Ainsi, à La Réunion, les efforts de Kélonia ont déjà porté leurs fruits. Les tortues se multiplient le long de nos côtes. Toujours-est-il que la spécialiste estime que “leur préservation durable nécessite une stratégie à long terme et la gestion des usages sur les habitats d’alimentation où les activités de loisirs se développent avec l’accroissement démographique”. Quant aux Mahorais, ils doivent plus que jamais concilier exigences économiques et préservation des ressources naturelles. Autant de pistes livrées ce week-end à Kélonia lors de deux conférences. En tant que chercheur indépendant, à la tête de son cabinet de recherche appliquée en écologie, Katia Ballorain va s’attacher à approfondir les études entamées. En s’intéressant désormais aux habitudes alimentaires des tortues : “Savoir si elles ont assez pour se nourrir, elles pourraient manquer en quantité et qualité”

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