Max|mum-leterrarium 0 Posté(e) le 17 juillet 2011 Consensus pour la protection des tortues marinesRéunion du groupe de travail Te Puna HonuLe groupe de réflexion et de travail Te Puna Honu, qui rassemble plusieurs associations de protection de l’environnement et de pêcheurs, a organisé un rendez-vous, mardi, sur la plage du PK 24, à Tiarei, avec le maire de Hitia’a o te Ra, Henri Flohr, et le maire délégué de la commune associée, Dauphin Domingo. En vue, la protection d’un site de ponte de tortues marines repéré en début d’année, pour lequel celles-ci souhaitent impliquer les élus et la population.Cette réunion fait suite à la découverte, fin 2010, d’un nid découvert par Rainui Pitia, par un jeune de Tiarei. Une centaine d’œufs de tortues vertes pondus sur cette même plage avait alors été confiée par la Direction de l’environnement (DIREN) à l’association Tamarii Pointe des Pêcheurs de Punaauia. Après deux mois d’incubation, sous la surveillance du biologiste Benoît Tchepidjian, une trentaine de juvéniles avaient été remis à l’eau sur le lieu même de leur naissance. Cette opération de sauvetage qui visait à éviter que les œufs ne soient dévorés par des chiens ou subtilisés par des amateurs indélicats avait permis d’identifier comme tel l’un des rares lieux de ponte, à Tahiti, de cette espèce protégée. Aujourd’hui, la mise en place d’un balisage et d’une surveillance du site est à l’ordre du jour, dans le cadre d’une réflexion globale de préservation de ces reptiles marins. Analyser le problème dans toutes ses dimensionsConscientes que la protection de cette espèce protégée requiert un consensus, en accord avec les populations concernées, plusieurs associations de protection de l’environnement et de pêcheurs ont fait le choix du regroupement, en travaillant de concert avec la DIREN. L’un de leurs objectifs est d’analyser le problème dans toutes ses dimensions, écologiques, culturelles et économiques… afin de modifier une réglementation qui, à l’évidence, n’est pas efficace et qui a mené des pêcheurs récalcitrants à goûter à quelques mois de prison. Un autre est de sensibiliser la population à l’importance de participer à la sauvegarde de cet animal, symbolique à plus d’un sens, dans la culture polynésienne. Avec les maires, les représentants de ce collectif ont examinés la possibilité de mettre en place, sur ce lieu de ponte, des panneaux explicatifs et pédagogiques permettant aux riverains d’être acteurs de la sauvegarde d’une des richesses de la commune. Modifier une réglementation inefficaceUn constat négatif est à l’origine de la création de ce groupe de travail. Force est de remarquer que, depuis la loi du 13 juillet 1990, aucun progrès n’a été réellement enregistré quant à la protection des tortues marines en Polynésie française, pourtant classée sur la liste rouge des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Il n’est pas rare de retrouver des animaux blessés par harpon, même quand ils ne sont pas comestibles... Quant à la consommation, même illégale, elle se porte toujours bien alors que la loi de 1990 stipule bien que sont interdits “le transport, la détention, la collecte des œufs de tortues marines, la capture à terre ou en mer, la taxidermie, la commercialisation, l’importation et l’exportation de toute tortue marine…”. Les sanctions encourues en cas de non-respect de la réglementation sont pourtant sévères : un emprisonnement de 1 an maximum et une amende de 980 000 Fcfp, sans compter la saisie du bateau…Mais leur application stricte est du domaine de l’irréalisable, vu le nombre d’îles et leur étalement sur une surface maritime aussi vaste que l’Europe.Face au braconnage, qu’il est difficile de contrôler, il avait été question en octobre 2010 de modifier la réglementation en cours pour faire de l’exception un principe élargi à toute la population : le droit de chasser la tortue, a priori uniquement à des fins de consommation personnelles, selon des quotas fixés par le gouvernement. Cette hypothèse avait provoqué une levée de boucliers, notamment des associations de protection de l’environnement.Initié par la DIREN, ce groupe de travail qu’est Te Puna Honu se réunit environ toutes les trois semaines afin de progresser dans la progression du phénomène tortue en Polynésie française et des moyens de sauvegarder cet animal en proposant les termes d’une législation applicable et équitable.Menacées de toutes partsConsidérées comme l’émanation des dieux de l’océan, les tortues marines tenaient une place importante dans la société polynésienne d’autrefois. Considérées comme tapu, elles pouvaient néanmoins être consommées par certaines catégories de population, selon des rites particuliers. Après l’arrivée des missionnaires européens, dans la deuxième moitié du XIXe siècle, le tapu a été levé par Pomare V. Des techniques plus productives que les techniques traditionnelles ont été dès lors utilisées pour pêcher ces animaux qui représentaient une source de protéine non négligeable. Depuis plus de 30 ans, la chasse à la tortue et sa commercialisation, sont certes fortement réglementées en Polynésie française. Mais cela n’empêche pas le braconnage et la consommation de viande de tortue de continuer à large échelle. Or, aujourd’hui, ces pratiques se rajoutent aux autres menaces dues aux activités humaines dont est victime la tortue (perte de leur habitat, pollution, collisions avec les embarcations…), ainsi qu’aux menaces naturelles (prédation, variation du climat,...). L’une des conclusions du 1er Symposium international sur les tortues marines en Polynésie française, qui s’est tenu en octobre 2010 à Moorea, signifiait la nécessité “d’intégrer dans les plans de conservation les dimensions culturelles et traditionnelles, afin de partager les expériences et les idées qui devraient guider les choix pour élaborer un cadre prospère au renouvellement à la sauvegarde des tortues marines”.Source Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites