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Max|mum-leterrarium

Environnement : Ils viennent de loin

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Environnement : Ils viennent de loin

Les espèces lointaines parviennent à s’implanter en France avec des complicités surprenantes.

La grenouille taureau a pris l’avion

Originaire de Floride, cette grenouille a été introduite en France en 1968 par l’intermédiaire du propriétaire d’un château en Gironde. Fasciné par sa grande taille (40 centimètres), il décide finalement de ramener par avion une dizaine de spécimens pour agrémenter l’étang de son parc. Il n’en fallait pas plus pour que cette grenouille, très vorace en poissons, grenouilles et poules d’eau, colonise les nombreux points d’eau et se répande dans toute la région Aquitaine, et même jusqu’en Sologne.

Le Tamia de Sibérie échappé d’une animalerie

Ce petit écureuil d’Asie est devenu dans les années 1970 un animal de compagnie très populaire. Echappé accidentellement d’une animalerie, il se reproduit aujourd’hui en grand nombre dans nos forêts, notamment dans celles de Picardie et d’Ile-de-France. Cette espèce est aujourd’hui particulièrement nuisible. Elle est responsable de la recrudescence de la maladie de Lyme.

La coccinelle carnivore importée par les scientifiques

En 1982, des scientifiques de l’Inra décident d’implanter cette coccinelle originaire de Chine, de Corée et du Japon dans le cadre de la lutte bio contre les pucerons, en remplacement des pesticides. Grâce à ses capacités de reproduction, elle a aujourd’hui colonisé des régions comme la Loire-Atlantique, Rhône-Alpes, la Franche-Comté… Nos chercheurs ignoraient à l’époque qu’il s’agissait d’un carnivore vorace capable de décimer nos coccinelles locales…

Le frelon asiatique est arrivé en bateau

Alors qu’on le trouve dans le nord de l’Inde et en Chine, ce gros insecte a probablement débarqué en 2004 sur nos rivages, dissimulé dans les conteneurs d’un bateau transportant des poteries chinoises commandées par des producteurs de bonzaïs du Lot-et-Garonne. L’espèce s’est parfaitement acclimatée et prolifère à une vitesse hors norme. Si sa reproduction continue à ce rythme, elle pourrait, à terme, entraîner la ruine de nombreux apiculteurs.

Nos scientifiques plantent des arbres espions en Chine
A plus de 9.000 kilomètres de l’Hexagone, les scientifiques français de l’Institut national de recherche agronomique cherchent la parade aux invasions d’espèces exotiques. « La majorité proviennent d’Asie, et notamment de Chine », justifie Alain Roques, de l’Unité de recherche de zoologie forestière (URZF) à Orléans, qui dirige le projet européen « Pratique » pour détecter les envahisseurs potentiels en Europe. « En général, ces espèces ne font aucun dégât dans leur pays d’origine. On a donc décidé d’implanter nos arbres européens (cyprès, hêtre, charme, chêne…) en Asie. » Cela permet d’observer quelles espèces attaquent nos arbres et disposer ainsi d’un coup d’avance si l’ennemi arrive en France.
Entre 2007 et 2008, deux plantations d’un hectare ont été installées dans les régions de Pékin et de Fuyang. « Grâce à ces “arbres sentinelles”, nous espérons être capables de mettre au point les bons dispositifs pour endiguer leur expansion », poursuit le chercheur. A l’heure actuelle, une centaine d’espèces d’insectes (charançon sur chêne, scarabée de type Hoplotrichia sur charme…), principalement des coléoptères, ont été identifiées comme de potentiels colonisateurs. Cinq d’entre elles sont déjà considérées comme une menace à moyen terme.

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