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Un champignon infectieux décime les crapauds en vallée d'Aspe

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Un champignon infectieux décime les crapauds en vallée d'Aspe

Le champignon infectieux nommé Chytride touche actuellement un tiers des amphibiens dans le monde entier. Des chercheurs au CNRS ont découvert une soixantaine de crapauds gisant sur le sol dans la vallée d'Aspe. ©️ DR

Une équipe composée de cinq chercheurs au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et à l'Imperial College de Londres, s'est rendue mercredi dans la vallée d'Aspe pour effectuer des prélèvements annuels. Leurs efforts se sont concentrés autour du lac d'Ansabère et du lac de Lhurs. L'objectif était double : constater l'hécatombe et mieux comprendre les raisons de la propagation du champignon qui décime les batraciens. Au cours de sa journée dans la montagne, l'équipe a ainsi constaté la mort d'une soixantaine de crapauds accoucheurs.

Invisible à l'oeil nu, le champignon infectieux appelé Chytride fait continuellement des ravages chez les grenouilles et les autres amphibiens des Pyrénées-Atlantiques depuis 2003.

« En 2003, 10 % des têtards d'alyte, futurs crapauds accoucheurs, étaient infectés par le Chytride. En 2011, 100 % de cette même variété de têtards sont contaminés » explique Dirk Schmeller, de la Station d'écologie expérimentale du CNRS à Moulis. Une mortalité massive dont il est difficile de « déterminer scientifiquement l'origine », poursuit le chercheur.

« Le Chytride évolue dans l'eau »

Mais les scientifiques émettent des hypothèses. D'abord, ce phénomène qui touche un tiers des amphibiens dans le monde entier n'est pas nouveau. Il a notamment été observé en Australie, puis en Amérique latine il y a une dizaine d'années.

Par ailleurs, de nombreux indices montrent que la maladie causée par le Chytride (la chytridiomycosis) aurait été introduite dans l'hémisphère nord par un Xénope, une petite grenouille, originaire d'Afrique du Sud. C'est ensuite la grenouille taureau qui aurait favorisé sa diffusion depuis les États-Unis jusqu'à la France.

Pour le moment, le champignon se développe préférentiellement en altitude, dans les chaînes de montagne. Il s'agit de zones souvent très touristiques où « les gens, en se promenant le long des sentiers et des lacs, peuvent propager l'infection » souligne Dirk Schmeller.

Heureusement, le Chytride, qui évolue dans l'eau, ne peut pas se transmettre entre les espèces animales. L'homme n'est donc pas concerné.

La durée de vie du champignon, hors de son élément, est limitée à trois ou quatre jours. Le risque est seulement, au contact de l'eau, de disperser le champignon dans d'autres espaces.



===> Limiter l'extension du Chytride

À l'heure actuelle, il n'existe aucun traitement contre la chytridiomycose. Seule une prévention active peut empêcher la propagation de cette maladie et sauver les grenouilles, indispensables au maintien de la biodiversité.

Promeneurs, naturalistes, habitants, touristes... chacun doit prendre en compte cette mortalité anormale qui ne trouvera pas de solution « naturellement ». Aux yeux des scientifiques, des gestes simples peuvent ralentir l'épidémie : utiliser un produit pour désinfecter les vêtements ayant été en contact avec les sites aquatiques. Après une journée de pêche par exemple, il faut veiller à bien désinfecter son matériel, comme les bottes ou l'épuisette.

En cas de manipulation d'amphibiens, il est conseillé d'utiliser des gants jetables non poudrés.

Pour aider les scientifiques à lutter efficacement contre le Chytride, il est possible de remplir un questionnaire sur http://www.bd-maps.eu/survey/?lang.fr.



Si vous trouvez un crapaud mort en vallée d'Aspe, merci de contacter Dirk Schmeller à la station d'écologie expérimentale du CNRS au 05 61 04 03 73.

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