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Max|mum-leterrarium

Un serpent a vaincu le projet de ponton

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Un serpent a vaincu le projet de ponton

Le mois dernier, la justice a débouté un propriétaire de Corseaux qui désirait ériger un débarcadère devant chez lui. Motif: la protection de la couleuvre vipérine, une espèce menacée

Le sujet aurait pu fournir à Jean de La Fontaine une belle trame pour une fable. La mésaventure, qui aurait pu s’intituler Le serpent qui avait vaincu le ponton frappe un citoyen de Corseaux et ne manque, en effet, pas de piquant. Ce dernier, qui ne souhaite pas s’exprimer, envisageait, il y a deux ans, de construire une plate-forme d’embarquement reliant le jardin de sa propriété au lac.

Ce débarcadère devait servir à la baignade et à l’accostage temporaire de bateaux – le propriétaire en possède un, amarré au port de Lutry. Les dimensions de l’ouvrage: 10 m de long sur 1,20 m de large. Une taille acceptable selon l’Etat de Vaud.

C’est la nature de la zone (enrochements au bord de la parcelle et faible profondeur de l’eau) qui a incité le Corsalin à demander une autorisation spéciale. Celle-ci est de surcroît nécessaire pour une construction proche d’un biotope protégé sur domaine public; le littoral de Corseaux abrite en effet une colonie de couleuvres vipérines, une espèce non venimeuse, menacée de disparition au niveau national.

Pro Natura a mis son veto au projet, et malgré le soutien de la Municipalité du village, l’autorisation n’a pas été délivrée par le canton. Pourtant, la propriété ne se trouve qu’à une centaine de mètres du port de la Pichette d’un côté, d’une plage artificielle publique très fréquentée de l’autre, et d’autres pontons à proximité. «Une construction supplémentaire tendrait à réduire et à fragiliser l’habitat, donc l’espace vital, déjà très restreint, de la couleuvre vipérine», estime Michel Bongard, secrétaire exécutif de Pro Natura Vaud.

Le propriétaire a déposé un recours. Celui-ci a été examiné par la Cour de droit administratif et public du canton. Il ressort de l’arrêt, rendu en juillet, que «ce n’est pas tant la présence d’un ponton qui pose problème», mais plus son utilisation (baignade et amarrage) qui dérangerait les reptiles.

Pour les juges, «l’intérêt public à la protection de la rive et à la présence d’une espèce au bord de l’extinction» prédomine. Ils estiment que ce principe «l’emporte largement sur l’intérêt privé» du propriétaire. Ce dernier n’a pas souhaité dire s’il entendait ou non recourir au Tribunal fédéral. Ce qu’il peut faire d’ici au 14 septembre.

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