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Nouveau projet de recherche à l'IFM-GEOMAR autour des tortues de mer

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Nouveau projet de recherche à l'IFM-GEOMAR autour des tortues de mer

Dans le cadre d'un nouveau projet de recherche interdisciplinaire, des scientifiques de l'Institut Leibniz des sciences marines, l'IFM-GEOMAR de Kiel (Schleswig-Holstein), étudient les flux de migration et les mécanismes de reproduction de la troisième plus grande population de tortue au monde, les Caretta caretta. Cette espèce de tortue de la famille des Cheloniidae est plus connue sous le nom de Caouanne ou Tortue carette. Grâce à l'utilisation d'émetteurs et de satellites, les chercheurs ont la possibilité de suivre un certain nombre de tortues. Les premières expériences ont débuté il y a quelques semaines, avant que ne commence la période de reproduction en automne.

Les Tortues carette font partie des espèces en voie de disparition sur la Terre. Comme de nombreuses autres espèces, elles sont inscrites sur la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Ces tortues se retrouvent autant menacées par la pêche et la chasse que par la pollution, les changements climatiques et le tourisme. En dépit d'efforts intensifs pour protéger les tortues, la chasse reste malgré tout un problème très sérieux. En 2007, sur l'île de Boavista au Cap-Vert, près de 1150 tortues marines femelles ont été tuées au cours de leur sortie des eaux pour la pondaison dans les sables des plages. Ce qui représente entre 15 et 30% de la population des Caretta caretta vivant au Cap-Vert.

La protection des tortues marines du Cap-Vert n'était pas la seule raison du lancement de ce projet interdisciplinaire. Christophe Eizaguirre, chercheur français à l'Institut IFM-GEOMAR, souhaite quant à lui identifier si les espèces de tortues marines du Cap-Vert sont génétiquement isolées ou si elles présentent des similitudes avec les populations de l'Atlantique et de la Méditerranée. Des échantillons de peau de l'ordre du millimètre de 120 tortues ont permis d'apprendre que la population du Cap-Vert diffère génétiquement des deux autres grands regroupements en Floride et dans la Méditerranée. Christophe Eizaguirre a également découvert que pour faire face à d'éventuels problèmes dus à un manque de diversité génétique, les tortues mettent en place un système d'accouplement très inhabituel. Les analyses génétiques ont montré que les femelles s'accouplaient avec plusieurs mâles, ce qui prévient les risques de consanguinité et de perte de diversité génétique.

En ce qui concerne la seconde phase du projet, Christophe Eizaguirre s'est associé au biochimiste marin Björn Fiedler et à l'océanographe Torsten Kanzo, dans le but de concevoir un tout nouveau programme de surveillance unique au monde. Certaines tortues pourvues d'émetteurs et de capteurs permettront de mesurer un certain nombre de paramètres tels que la profondeur, la température et la salinité des eaux. Ainsi, les tortues serviront de plateforme de recherche multidisciplinaire, présentant des similitudes avec les planeurs déjà utilisés par différents groupes de travail de l'IFM-GEOMAR.

Ces appareils robustes utilisés dans le cadre de ce projet coûtent entre 7.000 et 12.000 euros l'unité. Le financement total du programme a été pris en charge par la Communauté Leibniz.

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