671 mygales et 19 scorpions saisis chez un particulier

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671 mygales et 19 scorpions saisis chez un particulier.

BROUCKERQUE L'homme se présente comme un éleveur


Les gendarmes de Bourbourg ont fait une découverte stupéfiante alors qu'ils intervenaient dans un pavillon individuel à la suite d'un cambriolage

Spiderman aurait-il délaissé les hauteurs d'Hollywood pour venir tisser sa toile à Brouckerque ?
L'affaire, qui prête à sourire, est on ne peut plus sérieuse.

Fin juillet à Brouckerque, des cambrioleurs déclenchaient l'alarme d'un pavillon individuel - dont les habitants vivent entre la région parisienne et la Flandre maritime - et par voie de conséquence l'intervention des gendarmes de Bourbourg.
Mais en guise de monte-en-l'air, les gendarmes en pénétrant dans l'habitation découvraient... des centaines d'arachnides, ainsi que quelques spécimens de scorpion.
« Il y avait exactement 671 mygales adultes, représentant 157 espèces différentes, toutes classées dangereuses voire potentiellement mortelle pour l'une d'elles, et environ 150 mygalons (bébés mygales) ainsi que 19 scorpions d'une même espèce », confirmait Jean-Pierre Pasternak, chef du service départemental de l'office national de la chasse et de la faune sauvage du Nord (ONCF).
Une fois la découverte réalisée, les gendarmes ont averti le Parquet de Dunkerque, qui a ordonné la saisie des animaux après avoir requis la compétence de l'ONCF.
« Dans le cadre de nos missions, nous sommes chargés de veiller au respect de la convention de Washington - qui régit le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction - et nous procédons également au contrôle des animaleries, des élevages, des zoos ou encore des cirques... » Appelés à intervenir à Brouckerque, les agents de l'ONCF ont à leur tour découvert les conditions de détention, parfois sommaires, des arachnides.
« Pour conserver les animaux, il y avait de tout. De beaux terrariums mais aussi de moins beaux... Des boîtes en plastique ainsi que des bocaux du genre de ceux distribués en pharmacie pour effectuer des analyses », témoignait Jean-Pierre Pasternak.

Culture de blattes
Les conditions semblaient toutefois réunies pour permettre aux araignées et autres scorpions de vivre.
« Nous n'avons pas trouvé d'araignées mortes, ni dans les terrariums et les bocaux ni ailleurs. » Pour nourrir cette colonie, une culture de blattes américaines avait été mise sur pied.
La saisie judiciaire des insectes a été principalement motivée par le fait que le propriétaire des araignées ne disposait pas des autorisations administratives indispensables à la détention hautement encadrée de ces nouveaux animaux de compagnie (NAC). « Nous ne disposons d'aucun élément de preuve tendant à démontrer l'existence d'un trafic. Nous avons lancé une procédure judiciaire à partir du moment où nous avons constaté que le propriétaire ne disposait pas de son certificat de capacité. » Conditionnés dans des boîtes, mygales et scorpions ont été saisis le 19 août et emmené (le jour même) dans un insectarium du Morbihan ouvert au public.
« Il nous fallait trouver un établissement agréé et capable d'accueillir autant d'animaux en si peu de temps. » De son côté, le Brouckerquois qui se présente comme un éleveur et un passionné, a manifesté son intention de récupérer son cheptel et indiqué qu'il avait l'intention de déposer prochainement un dossier de demande de délivrance du fameux certificat de capacité.
Membre du groupe d'étude des arachnides (GEA), une association d'envergure nationale et dont le président à lui-même accueilli les araignées saisies, l'éleveur brouckerquois présenterait néanmoins des connaissances significatives et certaines garanties qui pourraient lui valoir un avis favorable de la commission chargée d'approuver la délivrance par le préfet des certificats de capacité.
Reste que les démarches n'ont pas été faites dans le bon timing et que la détention illégale d'espèces protégées est un délit puni d'une amende allant jusqu'à 15 000 euros et d'un an d'emprisonnement.

Damien ENGRAND

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