Boa ou python au lieu du bitonal

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Boa ou python au lieu du bitonal

TOURNAI - Certains des nouveaux animaux de compagnie (NAC) peuvent être dangereux pour l'homme. D'où l'importance, pour les services de pompier, de savoir réagir lorsqu'ils se trouvent en présence d'une de ces "bébêtes". De passage à Kain, la « Jungle des reptiles » a ouvert ses portes aux pompiers de l’équipe NAC, qui se chargent de récupérer serpents et autres varans en balade.
Depuis le début de l’année, les pompiers tournaisiens sont intervenus à quatre ou cinq reprises afin de capturer des serpents égarés dans la nature. Soit un peu moins que les années précédentes, même si on reste dans la moyenne : « Cela dépend beaucoup des conditions climatiques extérieures. Ces dernières semaines, les reptiles sont plutôt calmes : ils n’ont pas trop envie de sortir… » explique Fabrice Jérôme, le spécialiste ès rampants de la caserne de Tournai. Celui qui est capable d’identifier les espèces – ce qui est loin d’être toujours évident – et connaît leurs caractéristiques, pour avoir lui-même élevé ou détenu pas mal de spécimens.

Petit serpent deviendra grand

La moitié des situations de capture sont la conséquence d’une évasion due à la négligence du propriétaire. Mais dans de nombreux autres cas, c’est volontairement que le « maître » se sépare de son animal : « A l’achat, il fait quinze centimètres, c’est sympa, mais quand il mesure un mètre et demi, qu’il prend beaucoup de place et réclame des soins, d’aucuns préfèrent s’en débarrasser. »

À Tournai, ils sont une quinzaine d’hommes à avoir suivi la formation NAC (Nouveaux animaux de compagnie) : « La première a été donnée par le conservateur du Musée d’Histoire naturelle, Christophe Remy. Cela se passait encore à la rue Perdue.Puis, nous avons passé une journée au Parc Paradisio pour y recevoir des notions de législation et apprendre comment manipuler les reptiles et les tortues. Enfin, plus récemment, un spécialiste liégeois, qui a créé sa propre ASBL, est venu nous proposer une présentation. »

Les serpents les plus impressionnants capturés par les pompiers tournaisiens sont un python molure et un boa constrictor. Le premier, qui mesurait quelque deux mètres et demi et avait le ventre plein – de quoi se demander s’il n’avait pas avalé un petit chien… comme Milou dans Tintin au Congo ! – avait été abandonné sur le parking de la Carrière de l’Orient ; l’autre a été attrapé du côté de Templeuve.

Mais les hommes du feu ont déjà été appelés également pour récupérer des iguanes, «un singe, une chauve-souris ou un renard ! »

Démystifier la peur du reptile

Passionné de reptiles depuis son plus jeune âge, – il est, dit-il, « né avec les serpents » – Johnny Muller ouvre régulièrement les portes de ses roulottes aux pompiers dans les villes où il présente son exposition. Celle-ci compte une centaine de « bébêtes » (tortues géantes, varans de Komodo, couleuvres, anacondas, pythons, boas…) qui réclament beaucoup d’entretien mais sur lesquelles l’arrière-petit-fils du fakir se montre intarissable.

Il les conseille, répond à leurs questions, leur donne l’occasion de les toucher, de les manipuler…

«Un serpent, ça mue tous les mois» précise-t-il notamment, avant d’évoquer les naissances régulières dans sa ménagerie.

Tous les vingt jours, une firme mouscronnoise lui fournit, partout où il se trouve, cent rats et autant de souris mais aussi des lapins vivants qui serviront de nourriture à ses protégés.

« L’intérêt de ce genre de visite, c’est surtout de démystifier la peur et l’appréhension du reptile », conclut Fabrice Jérôme.¦

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