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Max|mum-leterrarium

Quand les serpents, varans et autres bêtes à écailles se promènent en ville

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Quand les serpents, varans et autres bêtes à écailles se promènent en ville

Diverses captures de reptiles en goguette ont été relatées dans nos colonnes, cet été. Y a-t-il lieu de s’inquiéter de leur multiplication ?

De nombreux reptiles en tout genre ont été capturés ces derniers temps dans le Haut-Rhin, mais le Bas-Rhin n’a pas été épargné non plus. « La presse ne relate que quelques cas isolés, relève Maurice Babilon, éleveur à Lutterbach et expert-consultant pour ce que l’on appelle les nouveaux animaux de compagnie (Nac). Mais la réalité est tout autre. J’ai comptabilisé, dans la période du 18 juin au 9 août, 19 individus autochtones capturés, comprenant des couleuvres à collier, des couleuvres coronelles lisses et des salamandres tachetées ».

Ces espèces locales étant protégées par la Convention de Washington, avec interdictionformelle de les tuer, capturer ou transporter, le ramassage et le transport sont confiés à du personnel habilité comme les gardes champêtres de la Brigade verte, les sapeurs-pompiers, l’herpétologue titulaire d’une capacité comme l’est Maurice Babilon, la police municipale.

Les animaux sont relâchés dans la nature, hors agglomération, dans un biotope qui convient à leur espèce, après un pointage au GPS de leur nouvel habitat. Ces données de géolocalisation sont transmises à l’association de protection et d’étude des amphibiens et reptiles d’Alsace, Bufo, qui établit une cartographie de leur présence et de leur densité en Alsace.

Tout pourrait donc sembler pour le mieux. Mais, s’alarme le spécialiste, « pour les espèces exotiques, cela devient franchement inquiétant, puisque, pour la même période, 16 individus ont été capturés dans des lieux publics comme la rue, des parcs et jardins, la forêt, sur un arbre à dix mètres de hauteur et même dans un véhicule fermé — une quasi épave — en stationnement ! »Parmi ces spécimens : des scorpions, des boas constricteurs et occidentalis, des pythons, de grands lézards comme les iguanes, varans et pogonas.

Hors des terrariums chauffés, la majorité de ces espèces ne survit pas à l’hiver sous nos latitudes. « Mais pas toujours : il y a des sujets qui trouvent un abri confortable et bien isolé et, comme le reptile peut jeûner plusieurs mois. On peut le revoir au printemps », remarque l’herpétologue.

De plus, s’inquiète-t-il, « ces espèces n’ont pas de prédateurs chez nous, et ce sont elles qui deviendront les chasseurs. Elles deviennent alors des espèces invasives capables de s’attaquer à la faune locale et coloniser rapidement de grands secteurs ». Cela s’est vu avec les tortues de Floride, les écrevisses d’Amérique, la grenouille taureau qui ont envahi mares et cours d’eau.

La liste est longue. « Ces espèces peuvent aussi véhiculer et transmettre des germes pathogènes aux animaux locaux. Beaucoup de sortes de reptiles sont également porteuses de salmonelles qui peuvent, dans de mauvaises conditions d’hygiène, être transmises à l’homme ». Pas très rassurant…

LIRE Atlas de répartition des amphibiens et reptiles d’Alsace, collection Atlas de la faune d’Alsace, édité par l’association Bufo, Musée d’histoire naturelle et d’ethnographie, 11 rue de Turenne, à Colmar.

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