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Métatron : un laboratoire pour mesurer les effets du réchauffement climatique sur les espèces

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Métatron : un laboratoire pour mesurer les effets du réchauffement climatique sur les espèces

Le Métatron. Un nom religieux (NDLR : dans la culture judaïque, le Métatron est l’ange portant la voix de Dieu, qu’il est le seul à avoir pu voir) pour un laboratoire unique au monde basé dans la plaine de Caumont, à quelques kilomètres de Moulis (Ariège), qui s’étend sur quatre hectares et qui, vu de l’hélicoptère de Yann Arthus-Bertrand, ressemble à un vaste dédale…

C’est dans cette zone rurale qu’a été implantée la seule structure au monde capable d’assurer la reproduction en milieu d’élevage du protée, une espèce d’amphibien qui a fait son apparition sur Terre il y a… 1,6 million d’années.

Une structure qui n’a longtemps pas bénéficié du soutien qu’elle aurait mérité, est devenue station d’écologie expérimentale début 2007 et abrite depuis cet été quarante-huit enclos destinés à accueillir des « méta-populations » de vertébrés, d’insectes et de plantes. « Chaque cage est constituée d’une première partie pour le maintien en captivité des lézards, reptiles, amphibiens et d’une seconde pour celui d’insectes comme les papillons ou les araignées. Ce système reproduit pratiquement à l’égale la biodiversité et nous permet d’étudier le phénomène de dispersion, jusque là trop peu observé », décrypte Olivier Guillaume, chercheur au laboratoire de Moulis. À noter également que chaque cage a été conçue et aménagée par des artisans locaux et qu’un système de gestion informatisée autorise leur gestion au cas par cas.

Directeur de recherche sur place interrogé par nos confrères de La Dépêche du Midi, Jean Clobert a conçu, porte et développe ce remarquable projet qui associe une quinzaine de scientifiques et « une centaine d’autres agrégés dans le monde ». Leur but ? Mieux connaître l’évolution des espèces et leur capacité de survie face au réchauffement climatique. C’est dire l’importance de ce laboratoire étant donné le nombre de celles qui sont actuellement menacées d’extinction, le rétrécissement probable d’une grande quantité d’animaux et la hausse perpétuelle du thermomètre mondial.

« Il est urgent d’apporter des réponses aux gestions locales des écosystèmes et à l’aménagement du territoire »

« La planète se réchauffe deux fois plus vite depuis trente ans. Cela devrait continuer de progresser de 1,5 à 4,5 degrés celsius dans les cinquante ans qui viennent », rappelle M. Clobert, pour qui « il est urgent d’apporter des réponses aux gestions locales des écosystèmes et à l’aménagement du territoire », en d’autres termes d’aiguiller la politique des espèces des décideurs.

Le temps ne joue évidemment pas pour les experts mais M. Clobert reste optimiste, d’autant que « la recherche n’a pas de temps imparti pour donner des réponses à toutes les questions qu’elle se pose ». Ça n’empêche : les investigations devront rapidement porter leurs fruits, les stocks de lézards, pour ne citer que cet exemple-là, accusant déjà une diminution très préoccupante précisément à cause de l’augmentation des températures.

Les travaux des troupes de M. Clobert ne sont pas sans rappeler ceux que conduisent actuellement deux cents scientifiques brésiliens en partenariat avec l’Institut national de recherche amazonienne (INPA). Baptisé « Adapta », leur projet consiste à fabriquer trois grandes salles qui doivent reproduire les conditions climatiques prédites par les climatologues dans la forêt amazonienne d’ici respectivement 25, 50 et 100 ans et servir à jauger la résistance des espèces ayant élu domicile dans le premier poumon d’oxygène de la planète.

Il ne sera pas non plus de trop pour tenter de sauver ceux qui peuvent encore l’être.

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