Max|mum-leterrarium 0 Posté(e) le 31 octobre 2011 Un cobra dans le frigo!CHÂTEAU-THIERRY (Aisne). QU'EST-CE que ce bébé cobra faisait au niveau du moteur du frigo ? La question était dans tous les esprits, hier. Lorsque les pompiers sont appelés, vendredi soir, vers 20 h 30, ils pensent qu'il s'agit d'une vipère ou d'une couleuvre.Dans cette maison avenue de Montmirail de Château-Thierry, les habitants semblent bien embarrassés d'avoir dû appeler à l'aide. Ils auraient un clandestin dans la maison. Un serpent qui s'est logé derrière le frigo de la cuisine. Comment est-il arrivé chez eux ? Mystère. Les habitants ont expliqué aux secouristes qu'ils venaient d'acheter le frigo et qu'il devait s'y trouver déjà… Chose étrange, des souris mortes ont été retrouvées à proximité de l'animal exotique.Un sérum rareAprès de longues minutes d'efforts et de précaution, les pompiers à l'aide de matériels spécifiques, une sorte de pince télescopique, ont réussi à capturer le serpent. Et là, il leur a bien fallu admettre qu'il ne s'agissait d'un cobra déployant sa coiffe ! L'animal est aussitôt déposé dans une boîte en plastique rectangulaire. « Les pompiers me l'ont apporté ce samedi matin. J'ai reconnu immédiatement qu'il s'agissait d'un naja, un cobra chinois », explique le patron de l'animalerie Iguana à Château-Thierry. Un cobra monocle pour être plus précis, reconnaissable à son « œil » ou « cible » de couleur dessiné derrière la tête. « C'est un bébé parce qu'il fait 40 cm. Adulte, il fait 1,60 m environ. Je ne sais pas comment il s'est retrouvé dans cette maison, mais le bloc-moteur était l'endroit idéal pour lui qui recherche un coin sombre et chaud. »Il ne faut pas se fier à sa petite taille, son venin peut déjà tuer. Le cobra possède un venin parmi les plus virulents au monde. Le patron de l'Iguana confirme : « Une morsure et en six heures vous pouvez mourir. Le sérum est rare, très spécifique. On en trouve à l'institut Pasteur à Paris et au CHU d'Angers, c'est tout. »Un pompier spécialisé dans les animaux dangereux et, en particulier, les serpents du département de l'Essonne, est venu au cours de l'après-midi récupérer le résident encombrant, en présence du délégué départemental de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). Un peu agité par les événements de ces dernières heures, le serpent est resté dans sa petite boîte pour le transport. Il sera confié à une personne habilitée à détenir ce type d'animal.Détention encadréeEn France, pour posséder un tel serpent, il faut obtenir un certificat de capacité pour espèces venimeuses auprès de la DDSV, « très difficile à obtenir ! ». En revanche, acheter ce type de serpent, dit « grand venimeux » comme un cobra ou un crotale, « c'est très facile mais interdit sans certificat ». Les bourses ou salons aux reptiles se multiplient à l'étranger et en France. « En Allemagne ou en Hollande, on peut acheter sans contrainte un cobra. Le problème en France, dans les salons ou les bourses, les vendeurs ne peuvent vérifier si leurs acheteurs sont bien détenteurs d'un certificat de capacité. C'est aberrant mais c'est comme ça, c'est la loi. »Pour devenir capacitaire, « il faut passer devant une commission. On s'assure que vous avez fait des stages de sensibilisation, que vous avez une bibliothèque bien fournie sur l'espèce que vous souhaitez détenir, que l'endroit où vous souhaitez accueillir l'animal est bien adapté, un sas d'entrée, etc. »Détenir un serpent venimeux sans l'autorisation nécessaire entraîne la confiscation de l'animal, une forte amende avec, à la clé, un procès devant un tribunal correctionnel.En dix-huit ans d'expérience dans les animaux exotiques, c'est la première fois que le patron de l'Iguana voit un cobra arriver dans sa boutique. « On m'apporte, trois ou quatre fois par an, des vipères françaises ou des couleuvres pour que je les identifie ainsi que leur dangerosité. Quand vous trouvez un serpent, la seule chose à faire, c'est d'appeler les pompiers. »Les nouveaux animaux de compagnies (NAC) ou les animaux dangereux ont toujours la côte. « Aujourd'hui, les personnes adeptes de ce type d'animal se les procurent illégalement mais comme ils connaissent davantage les risques encourus, ils se font plus discrets. »Aurélie BEAUSSARTet Isabel DA SILVASource Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites