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Max|mum-leterrarium

De nouvelles espèces protégées s'invitent sur le chantier

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De nouvelles espèces protégées s'invitent sur le chantier

Une tulipe ? Une grenouille agile ? Un bruant des roseaux ou une thymélée hirsute ? Impossible à ce jour de savoir quelle nouvelle espèce de bébête ou de plante a été découverte sur le site du Réaltor. Mais la rumeur fait rêver les détracteurs de l'élargissement de la RD9, au premier rang desquels l'ADSR (association de défense du site du Réaltor) : n'est-ce pas une vilaine écrevisse à pieds blancs qui avait, en son temps, remis en cause l'intégralité du dossier porté par le Conseil général, le contraignant à tout reprendre à zéro? Le préfet a arrêté l'utilité publique du projet du Département, en charge de cette artère reliant le bassin de Vitrolles aux zones d'activités d'Aix, en février. Le passage à deux fois quatre voies sur une portion de 3,5km au niveau de Cabriès de cette route qu'empruntent quotidiennement 40 000 véhicules doit sécuriser la circulation et améliorer un flux au bord de l'asphyxie.

"En aucun cas, cette nouvelle espèce ne remettra en cause le projet", assure André Guinde, conseiller général PS, qui avance de premiers terrassements fin 2012 et une mise en service qui pourrait être effective en 2015-2016, la durée des travaux (d'un montant de plus de 50M€) étant estimée à deux ans et demi. Des évaluations ont été lancées en amont du chantier par le maître d'ouvrage pour réactualiser l'étude d'impact datant quelque peu.

Or, chaque année, la liste des espèces à protéger s'allonge. Le site, à quelques encablures d'une zone Natura 2000, regorge d'une végétation d'une remarquable diversité que peuplent oiseaux d'eau et faune aquatique. Forcément, dans leur recensement, les techniciens ont dû intégrer dans un inventaire déjà long de nouveaux arrivés. "Pas de nouvelles espèces spontanément apparues, donc, précise un technicien, mais des animaux et plantes récemment introduites dans les nouvelles listes d'État."

Et maintenant, qu'est-ce qu'on fait? On attend le travail des naturalistes qui observent toute une année durant l'évolution ; les orchidées s'ouvrant au printemps, certains oiseaux nichant l'hiver ici pour choisir tel arbre plus tard, les experts suivent le cycle des saisons sur douze mois. Entamée cet été, l'oeuvre se déroule jusqu'au prochain. Alors, un rapport sera établi. En fonction duquel les décisions seront prises. Il y aurait peu de chances qu'une écrevisse à pattes blanches -"dégénérée", selon un proche du dossier- vienne mettre un grain de sel irréversible.

"En général, nous mettons en oeuvre des mesures compensatoires", soupire cet ingénieur. Et de citer l'aventure de l'édification d'un pont à Pertuis, qui a buté sur une chauve-souris riveraine : il a fallu construire un gabarit adapté, déplacer l'éclairage pouvant attirer l'animal dans sa faim d'insectes et le mettre en danger des voitures, prévoir des garde-corps facilitant son déplacement par ultrasons, lui aménager un bosquet pour qu'il ne perde pas ses repères. "Et pour ne pas déranger la période de reproduction des poissons dans le lit de la Durance, on a concentré les travaux sur deux mois en mettant les moyens financiers." À la Dreal, l'information semble ne pas encore être remontée. Tout dépendra à l'arrivée des nouvelles espèces à protéger: peut-on les détruire, les déplacer, modifier leur environnement sans dérogation ? Cette dernière exige une procédure demandant consultation d'une commission régionale puis nationale, ce qui prend six mois, indique-t-on à la Dreal, au final, le préfet décide. Alors, retard ou pas, dans le dossier de la RD9 dont la genèse remonte à… 1990? "Les études techniques se poursuivent, explique-t-on au Conseil général. À cette heure, le calendrier reste jouable".

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