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Max|mum-leterrarium

Serpents, entre fascination et incompréhension

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Serpents, entre fascination et incompréhension

Le serpent. Un animal qui ne laisse personne indifférent. Fascination, phobie, il provoque les réactions les plus extrêmes dès qu’on le voit. Récemment, la découverte d’un python vert, animal de compagnie, a alimenté pendant plusieurs jours les appels sur les radios et les commentaires sur les forums. Angoisse, angoisse, quand tu nous tiens !
Il y a quelques semaines, un Saint-Louisien a fait une rencontre surprenante. Alors qu’il est en voiture, il croise sur son chemin un python vert (voir édition précédente). L’animal avait réussi a échappé à la vigilance de son propriétaire. L’anecdote déchaîne les passions sur les ondes locales : “Ils vont détruire l’écosystème”, “et s’ils se reproduisent ?”, ou encore “et si un jour, ils attaquent un homme”. Le fait que le conducteur assure qu’il ait roulé dessus sans le tuer n’a pas dû rassurer les plus inquiets.

Espèces venimeuses interdites

Les propriétaires d’animalerie et les passionnés, eux, en ont plus qu’assez de ces attaques contre les reptiles. “J’ai lu beaucoup de choses complètement fausses sur les forums. Par exemple, qu’un jour, un serpent mangera un bébé. C’est n’importe quoi”, affirme Joan, responsable reptile à l’animalerie Koi au Tampon. La principale crainte des Réunionnais est que ces petites bêtes s’échappent et se reproduisent dans la nature. “La probabilité pour qu’un serpent retrouve un autre serpent du même sexe est extrêmement faible. Et si par hasard c’est le cas, les conditions climatiques ne seraient pas forcément idéales”, continue le jeune homme. Nous voilà donc rassurés, les forêts de l’île ne risquent pas d’être envahies par des familles de python ou de boa. Aucun risque non plus que des propriétaires, lassés de s’occuper de leur animal, le relâchent dans la nature. “Les amateurs mettent beaucoup d’argent dans un serpent. Un bébé python royale coûte environ 49 euros et un bébé boa 200 euros”, explique le spécialiste. Les prix s’envolent en fonction des couleurs, que l’on appelle les phases.

Plus elles sont rares, plus c’est cher. Dans l’animalerie tamponnaise, les terrariums accueillent différentes espèces. Mais aucune vipère en vue. “Contrairement à ce que les gens pensent, les serpents et autres reptiles sont soumis à des autorisations. Les espèces venimeuses et les serpents de plus de trois mètres sont interdits”, tient à rassurer Patrick Garcia, responsable du pôle production primaire service alimentation à la DAAF. Celles qui sont autorisées, sont soumises à des contraintes : justificatif de provenance, contrôle ponctuel pour les animaleries, et être titulaire d’une capacité pour certaines espèces. “La fraude peut exister mais nous faisons en sorte d’être toujours très vigilant. Les gens doivent bien comprendre que pour qu’un serpent mange un bébé, il faut qu’il soit très grand et ce type de bestiole n’existe pas dans l’île”, insiste le responsable. Autorisation, contrôle, tout est mis en œuvre pour que les reptiles ne causent aucun dégât. Ce qui n’a pas empêché ce python vert de quitter son domicile pour visiter les champs de canne de Saint-Louis. “Normalement, les serpents vivent dans un terrarium. Ils ne se promènent pas en liberté dans les maisons. C’est sûrement un oubli de la part du propriétaire”, explique Clémence. La jeune femme est passionnée par les reptiles de tout genre. Chez elle, pas de python ni de boa mais des élaphes. Ces petits serpents se rapprochent des couleuvres. “Ils peuvent mesurer 1m 50 au maximum et ne sont absolument pas dangereux. Honnêtement, il y a plus de risque de morsures en jouant avec un hamster, qu’en manipulant un élaphe”. La jeune femme n’élève pas des serpents par effet de mode ou par caprice, mais parce qu’elle est fascinée par ce type de reptile. “Ce n’est pas comme un chien ou un chat. Je ne leur fais pas de bisou ou de câlin. Je les observe se déplacer dans un terrarium. C’est très beau”, déclare la jeune femme. Un peu comme un poisson dans son aquarium. Pas sûr que les plus réfractaires apprécient la comparaison

Fabienne Fontaine

Une vie de serpent...


Les serpents sont des animaux mal-aimés. Même les vétérinaires ne veulent pas s’en occuper. “Quand je faisais mes études de vétérinaire, ce n’était même pas au programme”, se souvient Emeline Froment. La jeune femme est l’une des seules “véto” de l’île à s’en occuper. “Les gens s’imaginent beaucoup de choses. Par exemple, ils pensent qu’un serpent tue pour le plaisir. Alors qu’en réalité, il ne tue que pour manger, et il ne s’attaque uniquement qu’à des proies qu’ils peuvent consommer”. Un python même adulte mangera donc au maximum un lapin de 500 grammes. De là à ce qu’il s’attaque à un homme ou même un bébé… La journée d’un serpent “domestique” est toujours la même : enroulé dans son terrarium. “Ils n’ont pas vocation à se balader dans la maison. Ce n’est pas leur environnement. Comme ils cherchent de la chaleur, ils vont souvent se loger sur les néons ou dans les prises et finissent par se tuer”, continue la vétérinaire. Leur terrarium doit être sain, toujours à bonne température. Sinon cela peu entraîner des pathologies : champignons, parasites… “Ce n’est pas plus contraignant qu’un chien ou un chat. Ça mange une souris ou deux par semaine selon la taille de la bête”, indique Emeline Froment. Economique mais pas très glamour

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