Max|mum-leterrarium 0 Posté(e) le 16 novembre 2011 SSSSSS… 4 millions de serpents pour l’hôpital de demainBienvenue à Zisiqiao. Habitants : 800. Animaux de compagnie : 0. Animaux sauvages restants : très peu. Serpents extrêmement venimeux : 4 millions. Pour certains, ce petit village chinois de la banlieue de Hangzhou est un véritable film d’horreur. Mais pour les Chinois Zisiqiao est une usine de produits pharmaceutiques à la pointe de la science qui donne espoir aux malades et aux mourants. Et ses restaurants servent une soupe de serpent ratier très correcte. Le village, qui compte un être humain pour 5 000 reptiles, est le centre d’élevage de serpents le plus intensif de la planète. Et il va bientôt gagner en notoriété, assure Yang Hongchang, président de Moganshan Top Foods. Sous peu, Zisiqiao accueillera le premier hôpital au monde à ne proposer que des traitements à base de serpent. Une forte odeur de reptile plane dans le bureau directorial. C’est l’odeur de la bonne santé et des traitements miracles, déclare M. Yang – l’odeur de l’hôpital du XXIe siècle. La clinique s’étendra sur 3 hectares. Financée par des investissements massifs venus de Hong Kong, elle exploitera le venin, la vésicule biliaire, les excréments et les organes sexuels des habitants à la langue fourchue de Zisiqiao. Les patients pour qui la médecine conventionnelle n’a rien pu faire afflueront ici, assure M. Yang. A l’en croire, les rhumatismes et l’artrite ne résistent pas à ses gélules de “poudre de trois serpents”. Cancer, sida, thrombose cérébrale, maladie d’Alzheimer – les grands défis de la santé moderne – finiront tous par céder devant quelques gouttes de poison prélevées sur les 8 millions de crochets du village. Pour beaucoup, M. Yang et les autres éleveurs du village sont des charlatans qui ont un stock énorme de poudre de perlimpinpin à fourguer. Le venin de serpent ouvrira peut-être des perspectives insoupçonnées à la médecine – M. Yang fournit du venin à toute une série de laboratoires respectables d’Europe et d’Asie. Pour autant, ses arguments ne sont pas des plus fiables. Pendant une consultation à laquelle nous avons assisté, il a convaincu un malade que, s’il avait mal au dos, c’était parce que ses vertèbres devenaient épineuses et qu’il serait rétabli en dix jours grâce à des “pilules de serpent”, moyennant 290 yuans [33 euros] seulement. Mais s’il y a des doutes sur les vertus réelles de ces traitements, ceux-ci ne freinent en rien la demande pour les produits à base de serpent en Chine. Elle a même augmenté de près de 75 % par an au cours des quatre dernières années. Les tarifs pratiqués à Zisiqiao constituent des signaux inquiétants pour l’économie chinoise à l’heure où Pékin est confronté à l’inflation et à la possibilité d’une récession rapide. Selon M. Yang, le prix de la vésicule de cobra – le fin du fin – a augmenté de 100 % au cours des trois derniers mois, du fait de l’émergence d’une classe moyenne riche. En revanche, le prix du bébé serpent loup chinois mariné dans de l’alcool de riz, panacée des pauvres, a chuté de 20 % au cours de la même période. “C’est l’économie, soupire M. Yang. Tout va bien pour les riches mais les serpents nous disent que les autres vont mal.” La ferme est une illustration spectaculaire de la production de masse à la chinoise. Dans des enclos de béton brut, chacun de la taille d’un ring de boxe, grouillent 3 000 serpents dont personne ne connaît vraiment le nom mais qui “tuent rapidement”. Derrière des portes cadenassées ondulent des kraits (Bungarus) et des couleuvres de jade (Euprepiophis mandarinus). On nous ouvre une porte qui donne sur une batterie de cages où sifflent et crachent 2 000 couleuvres de l’amour (Elaphe schrenckii). Un des employés arrive cigarette aux lèvres, deux téléphones portables dans une main et tenant de l’autre un sac en plastique rempli de cobras. Pour M. Yang, il n’y a pas vraiment de rapport entre l’absence d’animaux de compagnie et la présence de 4 millions de serpents dans le village. “On fait très attention”, assure-t-il. Un serpent qui s’échappe, ajoute-t-il, c’est moins un tueur potentiel en liberté que de la marchandise perdue.Source Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites