Max|mum-leterrarium 0 Posté(e) le 17 décembre 2011 Araignées. Dans la toile de Christine RollardSpécialiste des araignées au Muséum national d'histoire naturelle, Christine Rollard cherche à réhabiliter l'invertébré «inoffensif» à travers un livre et une exposition, «Au fil des araignées», qui se tient à Paris, dans la Grande Galerie de l'Évolution.Un peu fébrile derrière sa moustache martiale, le douanier tend son colis, une boîte à chaussures percée de quelques trous, à Christine Rollard, spécialiste des araignées au Muséum d'histoire naturelle de Paris. Cette dernière ouvre la boîte. Le verdict tombe: «Heteropoda venatoria. Totalement inoffensive». Fréquemment, les douaniers des aéroports d'Orly ou de Roissy viennent au prestigieux établissement scientifique, créé en 1793, pour y faire expertiser des spécimens d'animaux exotiques trouvés dans des bagages ou des containers. Mais l'arachnologue explique «que, de toute façon, il n'existe, sur terre, aucune araignée mortelle. Et même quand elles mordent, elles ne lâchent pas systématiquement leur venin. C'est l'une des très nombreuses idées fausses qui circulent sur elles». Une foule de préjugés que vise à tuer dans l'oeuf l'exposition «Au fil des araignées», dont Christine Rollard est la commissaire scientifique, et qui se tiendra jusqu'au 2juillet 2012, au Muséum national d'histoire naturelle. 42.000 espèces dans le monde À deux pas de la Grande Galerie de l'Évolution où se tient l'exposition, dans une rue dérobée, se trouve l'espace réservé aux scientifiques. Un spectacle étonnant que ces immeubles bas duXIXesiècle, aux murs décrépits, aux couloirs interminables où se succèdent les bureaux restés dans leur jus. Dans celui de l'arachnologue, charmant capharnaüm, la Nazairienne explique sa passion accidentelle pour les araignées. «Je voulais être institutrice! Je suis allée à la faculté de biologie un peu par hasard. Ça m'a plu et j'ai décroché un DEA à Rennes sur les parasites d'araignées. Puis j'ai fait une thèse sur la Biocenose associée aux aranéides en landes armoricaines», explique celle qui, aujourd'hui, arbore boucles d'oreilles, broches et autres bijoux en forme d'araignées. En 1988, elle entre au Muséum d'histoire naturelle comme maître de conférence, fait une croix sur la vie rêvée à la campagne et devient l'une des rares spécialistes des araignées en France. Elle se retrouve aussi à devoir gérer l'une des trois plus grandes collections au monde, initiée auXVIIIesiècle: 25.000 araignées sur 42.000 espèces connues qui baignent dans des bocaux remplis d'alcool. «Il est très probable que le double reste encore à découvrir», explique la chercheuse. Christine Rollard elle-même a pu, lors d'expéditions menées partout sur la planète, trouver de nouvelles espèces. Soigner les phobiques Prochainement, elle publiera dans un magazine du Muséum un article décrivant une nouvelle espèce d'araignée trouvée lors d'une mission en Mélanésie, en 2006. «C'est super de décrire une nouvelle espèce même si, comparé aux vertébrés, c'est bien moins rare et donc moins spectaculaire. Chaque année, il y a cent à deux cents espèces d'araignées décrites». Une fois accompli ce travail déjà titanesque, une fois dispensé ses cours de master et ses conférences, elle accepte volontiers de venir parler des araignées à des élèves de la maternelle au secondaire et ce, dans toute la France. Plus étonnant, alors que rien ne l'y oblige, cette mère de deux enfants reçoit aussi les phobiques: «Environ40% des gens disent en avoir peur mais moi, je reçois uniquement des gens pour qui c'est paralysant, qui ne peuvent pas regarder une photo! Cela fait partie de ma mission de réhabilitation des araignées». [TIT-NOTE_B]Pratique [/TIT-NOTE_B]«Arachna, les voyages d'une femme araignée», coécrit avec Vincent Tardieu. Éditions Belin/Muséum national d'histoire naturelle. Exposition: http://araignees.mnhn.fr. Muséum d'histoire naturelle, Grande Galerie de l'Évolution, jusqu'au2juillet 2012. 9€.Source Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites