Max|mum-leterrarium 0 Posté(e) le 4 janvier 2012 Des vers à soie transgéniques imitent les fils de l'araignéeLes meilleures fibres produites en laboratoire sont jusqu'à deux fois plus élastiques et résistantes que la soie traditionnelle. Des débouchés militaires, notamment pour la fabrication de gilets pare-balles, sont envisageables.Cela fait des siècles que les hommes souhaitent utiliser la soie des araignées. Les fils qu'elles produisent sont plus solides et bien plus souples que le kevlar. Une simple tresse de la taille du pouce permettrait de soulever une dizaine de bus. La nature solitaire et cannibale des araignées n'a toutefois jamais permis d'envisager leur élevage massif à des fins industrielles. Une équipe sino-américaine vient peut-être de réussir à contourner le problème en parvenant à introduire une partie du patrimoine génétique arachnéen à de simples vers à soie. Ces derniers ont alors produits des fils jusqu'à deux fois plus souples et solides, rapportent-ils mardi dans la revue PNAS.Pour parvenir à ce résultat, les chercheurs ont copié des morceaux d'un gène codant pour la synthèse d'une protéine-clé: la spidroine. «Les fils de leurs vers à soie modifiés en contiennent 2 à 3% à la place de la fibrosine traditionnelle», décrypte Pierre Couble, directeur du laboratoire de génétique moléculaire et cellulaire de l'université de Lyon qui a travaillé sur cette question. «Ce qui est surprenant, c'est que cela a suffi à augmenter de façon significative les propriétés mécaniques de leur soie.»Un intérêt industriel clairement identifiéJusqu'à présent, les travaux similaires n'avaient jamais donné de résultats probants. «On ne copiait que trois petites séquences du gène. De toute évidence, cela ne suffisait pas», note Pierre Couble. En multipliant les transgénèses, l'équipe formée de chercheurs des universités du Wyoming, de Notre-Dame et de Zheijiang, est finalement parvenue à ses fins. Mais il reste encore du chemin à parcourir pour obtenir un fil de pure spidroine. «Il faudrait inhiber le gène qui code la synthèse de la fibrosine», explique Pierre Couble. «Personne n'a encore réussi cette manipulation qui semblait pourtant simple. Un mécanisme mystérieux fait encore obstacle.»Une autre alternative s'offre aux chercheurs désireux d'améliorer les propriétés mécaniques de la soie: immobiliser les vers. En temps normal, ces derniers font des «huit» lorsqu'il excrète leurs fils par la bouche. Une équipe chinoise a montré en 2002 qu'en bloquant leur tête et en soutirant le fil de manière rapide et continue, sa structure est plus homogène. Sa qualité se rapproche alors de celle des fils arachnéens. Reste aux ingénieurs à mettre au point la structure ad hoc permettant l'industrialisation du procédé. Un tout autre défi que personne ne semble avoir encore tenté de relever.L'intérêt industriel est pourtant clairement identifié: des tissus d'une grande solidité pouvant résister à des coups de couteaux et des gilets pare-balles révolutionnaires pouvant arrêter les balles les plus perçantes.Source Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites