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Max|mum-leterrarium

Le boa, serpent sans venin, partisan du moindre effort pour tuer sa proie

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Le boa, serpent sans venin, partisan du moindre effort pour tuer sa proie

Le boa est partisan du moindre effort quand il s'agit de tuer sa proie: capable de détecter ses battements de coeur, il limite son étreinte pour l'étouffer au strict nécessaire et ainsi éviter de gaspiller son énergie, révèle une étude publiée mercredi.

Pour les serpents dépourvus de venin comme le boa, la constriction est un moyen très efficace de tuer leur proie. Le boa attaque en s'enroulant autour de sa victime et en resserrant progressivement ses anneaux pour l'étouffer. Mais la pression phénoménale qu'il exerce entraîne une grande dépense d'énergie et le laisse particulièrement vulnérable aux attaques d'autres prédateurs.

La constriction demande au métabolisme du boa sept fois plus d'énergie environ que lorsqu'il est au repos et elle dure entre neuf et seize minutes en moyenne, relève l'étude publiée par la revue Biology Letters de l'Académie des Sciences britannique.

Le boa dose instinctivement son effort

Le boa a développé une technique qui lui permet de doser son effort. Grâce à un sens tactile très fin, il parvient à déterminer précisément à quel moment sa proie est incapable de se défendre en se fondant sur les battements de son coeur et donc d'adapter son étreinte, ont démontré les expériences réalisées par Scott Boback et son équipe de biologistes du Dickinson College (USA).

Soucieux d'éliminer tout autre stimulus pouvant influer sur leurs tests, ils ont présenté à des boas des rats morts, donc totalement immobiles, maintenus à 38°C et équipés d'un "coeur artificiel" simulant les battements cardiaques.

Tous les serpents testés modulaient leur constriction en fonction de l'activité du coeur de leur proie: resserrant fréquemment leur étreinte lorsque le coeur artificiel battait en continu mais pratiquement pas en l'absence de battement.

La pression et la durée de la constriction était en outre environ deux fois plus importante dans le cas des battements de coeur simulés qu'en leur absence.

Même les serpents nés en captivité, et qui n'avaient donc jamais été exposés à une proie vivante, adoptaient la même technique, tout en modulant leur constriction moins finement que leurs congénères sauvages.

"Nos résultats suggèrent que la capacité à réagir au rythme cardiaque est innée mais que sa magnitude est dictée par l'expérience", résument les chercheurs.

L'étude soulève toutefois d'autres questions

Pourquoi les serpents ont-ils développé un sens tactile aussi pointu alors que les oiseaux et petits mammifères, qui constituent l'essentiel de leur régime, sont très vulnérables à la constriction et succombent en quelques minutes?

Pour Scott Boback, cette capacité a pu être développée très tôt dans l'histoire de l'évolution des serpents constricteurs, à une période où ils s'attaquaient à de grands reptiles. Les lézards, serpents et autres crocodiliens sont en effet "ectothermes", c'est-à-dire que leur température corporelle est la même que celle de leur milieu extérieur, ce qui leur vaut parfois d'être qualifiés à tort d'animaux "à sang froid".

AFP

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