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Max|mum-leterrarium

Libérée, la queue des geckos léopards vit sa propre vie

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Libérée, la queue des geckos léopards vit sa propre vie

Comme de nombreux animaux, le gecko léopard peut abandonner une partie de son corps, en l'occurrence sa queue, pour survivre à l'attaque d'un prédateur. Mais chez lui, étonnamment, cet appendice bouge pendant une demi-heure et, même, réagit à des stimuli. Il a véritablement une vie propre...

Les amputations volontaires de parties non vitales du corps (ce que l'on appelle l'autotomie) sont fréquentes dans le règne animal. L’exemple le plus connu est celui de la queue des lézards. D’autres organismes possèdent aussi cette capacité : des serpents, des araignées, des pieuvres et même quelques mammifères. L’objectif de cette opération est de détourner l’attention du prédateur ou de se libérer de son emprise.

Généralement, les parties du corps abandonnées meurent rapidement, mais ce n’est pas une règle systématique. L'appendice caudal du gecko léopard par exemple, Eublepharis macularius, continue à bouger jusqu’à 30 minutes après sa libération. Une étude réalisée en 2009 par Timothy Higham, de l’université de Californie, et Anthony Russell, de l’université de Calgary, a même décrit deux types de mouvements. Après l’amputation, la queue est capable de sautiller jusqu’à 3 cm du sol pendant quelques minutes. Des mouvements d’oscillation (gauche-droite) peuvent quant à eux être observés pendant plusieurs dizaines de minutes.

Ces mêmes chercheurs ont utilisé des techniques d’électromyographie pour comprendre les mécanismes responsables de ces mouvements. Deux circuits neuronaux indépendants sont impliqués mais ils peuvent agir simultanément. Plus surprenant, l’un d’eux serait sensible à des informations sensorielles provenant de l’environnement. Le fait de toucher la queue pourrait la faire sauter. Ces résultats sont publiés dans la revue Journal of Experimental Biology.

La queue amputée du gecko réagit à des stimuli

Quatre électrodes ont été placées sur l'appendice caudal de plusieurs geckos endormis. À leur réveil, des stimuli ont provoqué l’amputation volontaire de leur queue, dont l’activité électrique a ensuite été enregistrée jusqu’à ce qu’elles cessent de bouger.

La queue des geckos léopards oscille grâce à des activités électriques s’opérant alternativement à gauche et à droite de l’appendice, avec régularité. Les sautillements de la queue sont causés par la contraction simultanée de tous les muscles. Les deux mouvements résulteraient donc de mécanismes différents. Mais sont-ils gérés par un seul et unique circuit neuronal pouvant produire deux types d’activités ?

Les contractions musculaires donnant naissance aux mouvements d’oscillation, étant régulières, ont pu être caractérisées et quantifiées. Le système des oscillations serait automatique. En revanche, l’activité électrique causant les sauts ne suit pas de règle précise ; leur survenue est plus erratique. Deux systèmes neuronaux seraient donc impliqués dans la vie postamputation de la queue. Sur la base de leurs observations, les chercheurs ont émis l’hypothèse que le second système, celui provoquant les sautillements, devait être relié à des récepteurs sensoriels de la queue.

La queue des geckos a donc une vie propre pendant plusieurs minutes après sa séparation. Les sautillements provoqués par les stimuli, peut-être le contact avec des prédateurs, peuvent certainement les déconcerter et les leurrer, permettant ainsi aux geckos d’augmenter leurs chances de fuite et de survie.

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