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Aux Galápagos, l’Homme transmet ses bactéries aux reptiles

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Aux Galápagos, l’Homme transmet ses bactéries aux reptiles

Des maladies peuvent passer de l’Homme à l’animal et vice-versa, on les appellent des zoonoses. Aux Galápagos, des chercheurs ont utilisé des bactéries résistantes aux antibiotiques pour démontrer l’existence de transferts de micro-organismes potentiellement pathogènes de l’Homme aux reptiles.

Les Hommes et les animaux cohabitent en de nombreux lieux et à plus ou moins grande échelle. Selon l’OMS, cette situation serait favorable à l’émergence de zoonoses, des maladies naturellement transmissibles de l’animal à l’Homme et vice-versa. La grippe aviaire H5N1 représente un exemple marquant. Plus de 70 personnes entretenant des contacts étroits avec des volatiles en sont mortes.

L'OMS lance régulièrement des campagnes d’informations pour lutter contre ce phénomène. Mais comment identifier et quantifier les contacts à hauts risques pour l’Homme et… l’animal ? Emily Wheeler et son équipe de l’université de l’Illinois ont proposé un marqueur permettant de mesurer la connectivité microbienne entre l'humain et les animaux sauvages : la résistance aux antibiotiques de certaines bactéries.

Des analyses ont été effectuées aux Galápagos pour différents reptiles vivant soit au contact de l’Homme, soit au sein de sites protégés.

Les iguanes et tortues côtoyant des zones urbanisées ou des lieux touristiques hébergent tous des bactéries résistantes. En revanche, aucune trace de ces micro-organismes n’a été trouvée chez des reptiles vivant sur une île peu fréquentée. Ces résultats ont été publiés dans Journal of WildLife Desease.

L'Homme disperse ses bactéries résistantes

Les bactéries récoltées à proximité des sites urbanisés sont soit totalement résistantes (Escherichia coli), soit moins sensibles que la normale (Salmonella enterica) à l’ampicilline, à la doxycycline, à la tetracycline et au complexe trimethoprine/sulfamethoxazole. Aucune résistance clinique n’a néanmoins été observée.

Trois espèces précises de reptiles ont fait l’objet d’analyses : l’iguane terrestre (Conolophus sp.), l’iguane marin (Amblyrhynchus cristatus), la tortue géante (Geochelone nigra). Elles abritent les bactéries incriminées dans leurs intestins. Mais comment réaliser l’échantillonnage sans blesser l’animal ? Aucun contact n’est requis avec les sujets d’études. Les chercheurs ont simplement effectué leurs prélèvements dans les fèces.

De l’eau a également été récoltée en mer. Une fois encore, des bactéries résistantes ont uniquement été observées dans des zones proches de sites urbanisés.

Mécanisme de transfert méconnu

Selon les auteurs de l’étude eux-mêmes, les résultats sont intéressants mais ne désignent pas la source d’exposition aux antibiotiques. Il n’est pas encore possible de caractériser précisément le transfert des bactéries de l’Homme à l’animal. Est-ce par contact direct ? Par une contamination de l’eau ?

La présence de bactéries résistantes chez les reptiles montre en tout cas qu’un transfert d’organismes potentiellement pathogènes existe. L’utilisation de la résistance aux bactéries comme marqueur permettrait d’établir une liste des espèces animales vulnérables qui sont les plus exposées à cette contamination.

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