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Max|mum-leterrarium

La sécurité routière, c'est aussi l'affaire des amphibiens, près du marais

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La sécurité routière, c'est aussi l'affaire des amphibiens, près du marais

Quand un crapaud traverse une route, c'est au petit bonheur la chance. Beaucoup terminent éclatés sous les pneus des voitures. Pour éviter un nouveau carnage, en période de reproduction, des naturalistes du CPIE Villes de l'Artois ont installé une barrière à amphibiens, le long de la D33, entre la peupleraie et le marais. Les populations « piégées » chaque jour sont récupérées et envoyées dans la zone humide en toute sécurité.

PAR BENOÎT FAUCONNIER


arras@lavoixdunord.fr PHOTO « LA VOIX »

Vous connaissez l'histoire de Scroutch la grenouille ? Elle décide de traverser la route entre la zone boisée et le marais, une voiture passe, et Scroutch la grenouille. Ce n'est pas drôle. Mais ça illustre le carnage observé par les naturalistes, en période de reproduction d'amphibiens.

À Roeux, au sud de la commune, le phénomène est observé chaque année : pour se reproduire, les amphibiens passent de la peupleraie aux marais, en franchissant la D33. Et ça se termine parfois en purée de crapaud. « Ils prennent un couloir de migration », décrit Michael Brunnner, du CPIE Ville de l'Artois. L'association déploie, depuis quatre ans, à cet endroit, une barrière piège à amphibiens. Une bâche est dressée sur une longueur de cent cinquante mètres, suffisamment haute pour que les crapauds ou tritons ne puissent sauter par-dessus. « Les amphibiens bloqués sont récupérés dans des seaux, et on les fait traverser », signale Michael Brunner.

L'opération de ramassage et de traversée a lieu chaque matin, entre 8 h et 8 h 30, jusqu'au début du mois d'avril. « On protège la population existante », résume Michael Brunner, accompagné de quatre autres naturalistes du CPIE pour le montage de la barrière. « On fait un comptage tous les jours, on relève le nombre d'individus mâles et femelles, comment ils sont positionnés dans les seaux, par exemple si le mâle est sur la femelle... Un schéma montre les pics de migration », détaille Michael Brunnner.

L'an dernier, une centaine d'amphibiens ont traversé la D33 en toute sécurité. La quantité de bêtes récupérée dépend largement du climat. « Les animaux sont nocturnes. Ils se déplacent pour se reproduire surtout quand la température est supérieure à six degrés, avec de l'humidité ambiante », décrit Michael Brunner. En cas de grand froid, l'amphibien reste dans sa zone d'hibernation... « Une zone boisée d'un côté, et une zone humide de l'autre, c'est vraiment le milieu typique », observe le naturaliste. Dans l'Arrageois, c'est pour l'instant la seule zone recensée par le CPIE, où l'aide aux amphibiens est vraiment pertinente. « Nous n'avons pas connaissance d'endroit où on peut poser une barrière piège. Peut-être les gens connaissent des sites où il y a de l'écrasement en nombre », explique Michael Brunner, qui remarque constamment une baisse des populations d'amphibiens.

Dans le secteur de Roeux, la présence d'étangs à poissons ne joue pas forcément en faveur des amphibiens. « Les poissons dévorent les têtards de grenouilles rousses ou les larves de tritons », observe Michael Brunner. Si les populations de crapauds communs, de tritons ponctués ou palmés restent fortes, c'est parce que le goût de leurs oeufs ne convient pas aux poissons. Tout est question d'équilibre... •

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