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Max|mum-leterrarium

Le tort tue

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Le tort tue


Publié le mercredi 01 février 2012 à 01H00
Voilà que le conseil économique, social et culturel de la Polynésie française doute de la menace qui pèse sur la tortue marine. Alors que l’institution devait donner un avis concernant le projet de loi du Pays portant modification du livre Ier du code de l’environnement, le CESC note dans ses observations : “L’interdiction absolue de la pêche et de la consommation de tortues de mer, le niveau de sanctions prévues, outre qu’ils ne reposent pas sur la démonstration chiffrée d’une réelle menace pour l’espèce en Polynésie française, méconnaissent la tradition polynésienne (notamment dans les archipels éloignés) et plus encore la difficulté de se nourrir à laquelle sont confrontées certaines populations des îles isolées”. Si c’est la tradition, mangeons de la tortue ! Non seulement, c’est une mauvaise excuse, mais c’est aussi la preuve d’une grande ignorance puisque ce plat était réservé aux chefs, aux ari’i. Pas question que le manahune se régale de ce mets délicat. Autre mauvaise excuse : l’isolement des îles. Comment continuer à penser que les habitants des îles éloignées n’ont pas d’autre choix que de manger de la tortue ? En plus, ils risquent une intoxication alimentaire, devront être évasanés, et finiront par coûter cher à la CPS. Déjà en novembre 2010, Miri Tatarata, alors chargée de la biodiversité marine à la direction de l’Environnement, avait fait une annonce stupéfiante parlant de l’ouverture prochaine de quotas de pêche à la tortue. Les communiqués s’étaient ensuite succédé afin de préciser qu’il n’était pas question de toucher aux tortues. Il est vrai qu’aucun recensement n’existe sur l’espèce, mais les observations des lieux de pontes de ces dames permettent de comprendre que la tortue est menacée. Certaines îles ont été complètement désertées par les animaux. En 2011, à Maupiti, la seule tortue qui s’est aventurée sur la plage pour y pondre ses œufs a été tuée par des braconniers. À Maiao, cinq sont venues pondre mais tous les œufs ont été mangés. Par contre, à Tetiaroa, grâce à la présence des ouvriers sur le chantier de l’hôtel, ce sont les braconniers qui ont disparu et presque 300 tortues sont venues s’installer pour la ponte. Satisfaire les besoins des populations et protéger les espèces, c’est le défi de demain, pas seulement pour la Polynésie et pas seulement pour les tortues.

Lucie Rabréaud

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