Max|mum-leterrarium 0 Posté(e) le 9 février 2012 Porto Rico veut se débarrasser de ses iguanesAfin de mettre un terme à l’invasion des iguanes sur l’île, les autorités portoricaines envisagent de les abattre et de revendre leur viande aux Etats-Unis.Si la plupart des iguanes sont menacés en Amérique Latine, ils proliférent à Porto Rico. A tel point que leur population, de l’ordre de quatre millions d’individus, dépasse même celle des êtres humains ! Une situation qui ne devrait toutefois plus durer bien longtemps au vu des projets des pouvoirs publics… « C’est un grand problème, auquel nous devons nous attaquer », a ainsi déclaré vendredi dernier Daniel Galan Kercado, secrétaire au Département des Ressources Naturelles, en évoquant l’invasion des reptiles.Car ce qui constitue une attraction pour les touristes est le plus souvent perçu comme une contrainte par les résidents de l’île, quand bien même ce sont les Portoricains qui ont introduit les iguanes dans le pays. Alors qu’il existe depuis toujours une espèce endémique à l’Isla Mona, l’invasion des iguanes sur l’île principale de Porto-Rico a en effet commencé dans les années 1970, lorsque des particuliers ayant pris ces lézards exotiques comme animaux domestiques les ont ensuite relâchés dans la nature après qu’ils soient devenus trop gros. Car un iguane est loin d’être un petit lézard et peut mesurer jusqu’à 1m80…Aujourd’hui, donc, les iguanes de Porto Rico sont accusés pêle-mêle de détruire les fondations en se terrant sous les immeubles, de provoquer des coupures d’électricité en faisant leurs nids près des centrales ou encore d’envahir les aéroports. Il y a quelques années, ils étaient du reste tellement nombreux à prendre des bains de soleil sur les pistes que certains pilotes ont dû se résoudre à dérouter leur appareil… Actuellement, près de 60 000 euros sont dépensés chaque année pour chasser les iguanes dans le seul aéroport international de Luis Munoz Marin, à San Juan. « Ils nous coûtent cher, très cher », constate Daniel Galan Kercado.La viande d’iguane se revendrait 10 euros le kiloCe n’est pas la première fois que le gouvernement portoricain tente de s’attaquer au problème. Las ! Malgré l’interdiction des importations d’iguanes en 2004, leur population n’a cessé de croître. C’est qu’en plus d’avoir une espérance de vie longue d’une vingtaine d’années, cette espèce de reptiles se reproduit rapidement et n’a que très peu de prédateurs. Si ce n’est l’Homme donc, qui pense aujourd’hui avoir trouvé un bon moyen de se débarrasser de ce « nuisible », qui plus est en améliorant sa situation économique (NDLR: Porto Rico subit en effet une récession depuis cinq ans).Le projet du Département des Ressources Naturelles consiste ainsi à entraîner des volontaires à capturer les iguanes vivants pour ensuite les diriger vers un abattoir et finalement revendre leur viande aux Etats-Unis moyennant dix euros le kilogramme, sachant que la demande y est de plus en plus forte en raison de l’augmentation du nombre de ressortissants hispanophones et asiatiques. « C’est bien plus que le poulet », remarque Daniel Galan Kercado, selon lequel la viande d’iguane à « un excellent potentiel économique ».Ce projet est néanmoins loin d’être soutenu par tous. Javier Laureano, qui dirige un programme de conservation dans l’estuaire de la Baie de San Juan, considère par exemple que les Portoricains maltraitent déjà suffisamment les iguanes en les brûlant, en les rouant de coups, ou en leur roulant dessus avec leur voiture. Pour lui, traquer cette espèce reviendrait à franchir la ligne jaune. « Des mesures doivent être prises pour diminuer leur population, mais nous ne devrions pas transformer le problème des iguanes en une véritable chasse aux sorcières », estime-t-il. Il semblerait que le gouvernement voit les choses différemment.Source Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites