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Réunion : Les évasions de serpents se multiplient

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Réunion : Les évasions de serpents se multiplient

Un python royal dans la nature saint-joséphoise depuis hier matin, un serpent des blés récupéré par les pompiers ce week-end à l’Etang-Salé, un python vert retrouvé à la Rivière Saint-Louis en septembre dernier... Considérés comme des nouveaux animaux de compagnie, les serpents et autres reptiles font de plus en plus parler d’eux à la Réunion. Une mode face à laquelle les autorités et les pompiers ont dû s’adapter.


On les appelle les Nouveaux animaux de compagnie (Nac). Depuis quelques années, les pythons, lézards, iguanes, mygales et autres scorpions connaissent un véritable engouement. La Réunion n’est pas épargnée par ce phénomène de mode, ce qui n’est pas sans poser quelques problèmes. Compte tenu de son climat, l’île connaît une réglementation spécifique qui interdit notamment l’introduction d’espèces venimeuses (lire par ailleurs). Ce qui n’empêche pas les serpents de faire beaucoup parler d’eux ces derniers temps. En quelques semaines, notre île a déjà connu trois évasions dans le Sud. Depuis hier, c’est un python royal d’1,20 m qui s’est fait la malle à Saint-Joseph. Samedi dernier, un serpent des blés - une couleuvre originaire des Etats-Unis - était découvert dans une cage à oiseaux à l’Etang-Salé. Sans oublier le python vert retrouvé dans la rue à la Rivière Saint-Louis en septembre dernier. Ces spécimens ne présentent pas de danger pour l’homme. Ce qui ne les empêche pas de susciter un certain émoi dans la population.

Des chiens spécialement formés

Du côté des pompiers, ces Nac sont aussi pris au sérieux. "Nous devons nous adapter à cette recrudescence. Les interventions autour du sauvetage ou de la récupération des animaux font partie de nos missions", confirme le colonel Dominique Fontaine, chef du groupement de gestion des secours au Sdis 974. Habitués aux chats et chiens, les secours sont désormais sensibilisés à ces nouveaux animaux de compagnie. Ensuite, la procédure d’intervention reste la même. "On se base tout d’abord sur l’alerte, poursuit le colonel. Si c’est le propriétaire qui nous prévient (comme le python royal de Saint-Joseph), on lui demande si son animal est potentiellement dangereux. En revanche, si on est appelé par une tierce personne, les pompiers analysent la situation sur place". Dans le cas du serpent des blés de l’Etang-Salé, dont on ne connaissait pas l’origine, le reptile en cavale venait de manger deux oiseaux et était manifestement dans la torpeur de la digestion. Les secouristes ont donc décidé de le capturer immédiatement. "De nombreux centres disposaient déjà de filets et de cages.

Désormais, il y a aussi des pinces pour les serpents. Mais en cas de doutes, on ne prend aucun risque, souligne l’officier. Nous faisons appel à un vétérinaire, M. Rèche de la Possession, qui est également pompier volontaire. En attendant, un périmètre de sécurité est mis en place". En cas de recherches, les secours peuvent aussi compter sur l’équipe cynotechnique. "Ces six chiens sauveteurs sont également formés à détecter ces Nac qui ne sont pas toujours faciles à repérer", décrit Dominique Fontaine. Au final, les pompiers sont donc prêts à opérer face à ces animaux. "Cependant, ce type d’intervention reste exceptionnel. En fait, on est toujours surpris de tomber sur ces animaux, on se demande d’où ça vient, conclut le colonel. L’idéal serait qu’on soit informés de leur présence, notamment quand ils sont dangereux". Pour l’heure, aucune règle n’oblige un propriétaire de reptile à se faire connaître


Etienne Mvé et Ludovic Robert
(Source : Le Journal de l’île de la Réunion)

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