Max|mum-leterrarium 0 Posté(e) le 22 mars 2012 Dominique Lafage : au chevet des tortuesCréée en 2006, l’association Bwärä Tortues marines poursuit son objectif : préserver les tortues Caretta caretta, dites grosse tête, qui viennent, tous les ans, pondre à la Roche-Percée. Explications de son président.La saison d’éclosion des œufs s’achève dans quelques semaines. Quel bilan en tirez-vous ?Dominique lafage : Cette saison a été particulière puisque la plage de la Roche a été rechargée en sable de rivière, un projet qui s’est déroulé en deux temps (en 2010 et 2011). Le problème c’est que ce sable contient des cailloux mais surtout de la glaise qui, en étant soumise en alternance à la pluie et au soleil, finit par devenir aussi dure que du ciment. C’est devenu problématique pour les tortues qui n’arrivaient pas à pondre ou, si elles y arrivaient, ne réussissaient pas à creuser un nid assez profond pour assurer la sécurité des œufs.Quelles en ont été les conséquences ?Nous avons dû intervenir pour déplacer les nids, une bonne cinquantaine au total. C’est une manipulation dangereuse mais si nous ne l’avions pas faite, la plupart des petits n’auraient pas survécu. Dans les nids peu profonds, par exemple, les œufs auraient cuit en raison de la chaleur.Comment ont réagi les tortues face à ce nouveau « terrain » de ponte ?Plutôt bien, à notre grande surprise. A force de buter sur le sable de la Roche, pas mal de tortues sont allées pondre à la baie des Tortues. Au final nous avons dénombré 220 nids sur les deux sites, sachant que la moyenne varie habituellement entre 180 et 300.Quelles sont les principales menaces qui pèsent sur ces tortues ?Déjà, il y a les menaces naturelles dans l’eau, et puis celles qui surviennent au moment de la naissance avec d’autres prédateurs terriens comme les crabes, les oiseaux, etc. En Calédonie, le danger vient aussi de l’homme puisque certains continuent à consommer leur chair, et que d’autres braconnent les œufs. Sans oublier la pollution qui les impacte directement. Je pense aux sacs plastiques, qu’elles confondent avec des méduses, et aux mégots de cigarettes, qu’elles prennent pour des crevettes. Cette année, hélas, nous avons également connu une attaque de tortue adulte par des chiens. C’était une première.La plage de la Roche-Percée est le premier site de ponte de Calédonie et le deuxième du Pacifique après les plages de Bundaberg,en Australie. Comment l’expliquez-vous ?C’est le seul spot en Calédonie à disposer d’une plage située juste en face de la passe, là où les tortues s’accouplent sur le tombant, avec un lagon peu profond qui permet aux femelles de se reposer et une plage à proximité pour pondre. Les sites de la Roche et de la baie des Tortues constituent deux spots idéaux. Toutes les conditions requises y sont remplies.Propos recueillis par Nathalie VermorelSource Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites