Max|mum-leterrarium 0 Posté(e) le 18 avril 2012 UNE VIE DE REPTILEImportés illégalement en Suisse, détenus dans la clandestinité puis abandonnés dans une déchetterie tessinoise, Pepe et Tequila sont arrivés jeudi dernier au Tropiquarium de Servion (VD). Récit du parcours de deux lézards hors du commun.Imaginez la scène: un dimanche après-midi ensoleillé, une pile de vieux papier à débarrasser, une déchetterie de commune. Là, au loin, un carton attire votre regard. Il semble bouger tout seul. On entend, dedans, comme un grattement. Vous approchez, hésitez un instant, entrouvrez le couvercle. Et, à l’intérieur, vous découvrez deux longues queues écaillées turquoise, deux paires d’yeux globuleux qui vous observent.Cette mésaventure burlesque, un habitant de Riva San Vitale (TI) l’a vécue, terrifié, le dimanche 1er avril. Depuis, le destin de ces deux reptiles captive les amis des bêtes.D’abord pris pour des serpents, les deux bestioles, un mâle et une femelle d’environ 2 ans, sont identifiés par Bruno Zala, un bénévole de la société protectrice des animaux de Bellinzone appelé à la rescousse. «Sur place, je me suis rendu compte que c’était deux iguanes verts, raconte le retraité, pour qui c’était une première. Comme on en trouve beaucoup au Mexique, je les ai baptisés Pepe et Tequila.» Embarqués dans leur carton d’origine, les deux sauriens passeront leur première semaine à la Casa Orizzonti, un refuge pour animaux maltraités du Tessin.«Celui qui les a abandonnés s’en est bien occupé»Philippe Morel, propriétaire du Tropiquarium, travaille avec son fils, Thomas, 20 ans, qui achève son CFC de gardien d’animaux en parc zoologique Au Tropiquarium de Servion, Philippe Morel reçoit alors un coup de téléphone lui demandant s’il est prêt à accueillir ces deux sans-abri, comme il le fait de plus en plus souvent pour des animaux saisis lors de contrôle douanier. «Comme aujourd’hui n’importe qui peut plus ou moins acheter n’importe quoi, ça arrive de plus en plus», déplore ce passionné, qui a récemment refusé 200 mygales, 30 serpents venimeux, une poignée de varans et deux crocodiles interceptés par les douanes. Cette fois, il a de la place et les deux bêtes sont en bonne santé: Pepe et Tequila seront donc Vaudois. Et comme le parc tropical met un point d’honneur à accueillir des animaux sauvages et non de compagnie, ces deux sauriens retrouveront l’anonymat.ESPÈCE PROTÉGÉEMais comment ces deux reptiles se sont-ils retrouvés à vivre pareille galère? Les iguanes verts, espèce de lézards arboricoles et herbivores, font partie de la liste des animaux dont le commerce est régulé par la CITES, une convention commerciale internationale signée par plus de 130 Etats afin d’interdire, de limiter ou de contrôler le commerce international de certaines espèces de faune et de flore. Les iguanes, communs en Amérique centrale et latine, ne sont pas encore en voie d’extinction mais sont une espèce protégée. «Là-bas on les mange, et ici on les adopte comme nouveaux animaux de compagnie», résume Philippe Morel. Légalement, pour obtenir la garde d’un animal d’une espèce protégée, il faut que son futur propriétaire dispose d’une autorisation du vétérinaire cantonal. Or, au Tessin, seuls quatre permis ont été délivrés pour des iguanes. Leur propriétaire, «qui s’en était très bien occupé», concède Philippe Morel, les a probablement achetés petits et au noir. Mais il n’a plus pu assumer leur entretien. «Ces iguanes peuvent vivre près de quinze ans et mesurer jusqu’à 2 m 50. Un terrarium adapté coûte cher et prend une place folle», explique le propriétaire du Tropiquarium. Alors, trop souvent, leur maître s’en sépare, en les lâchant dans la nature. Mais le climat suisse ne laissait aucune chance à ces deux lézards du sud, qui doivent vivre dans une atmosphère humide, chaude et constante.Au Tropiquarium, ils retrouveront Marguerite, la tortue trouvée dans un coffre de voiture à la douane de Bardonnex il y a un an. Son compagnon d’infortune, Félix le caméléon, est, lui, mort à Servion il y a quelques mois. Leurs passeurs en avaient été quittes pour une amende de 500 francs. «Ce n’est pas assez dissuasif», remarque, un peu désabusé, le nouveau propriétaire de Pepe et de Tequila.Tropiquarium de Servion, route des Cullayes 7, Servion (VD). www.parc-tropical.comSource Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites