Une tortue marine dans les bassins de Gérard Carrodano

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Une tortue marine dans les bassins de Gérard Carrodano

Capturée involontairement par un pêcheur, elle s'y est refait une santé

C'est un animal qu'on n'a pas l'habitude de croiser par ici. Pourtant il y a quelques jours, le pêcheur et premier prud'hommes ciotaden Marc Gastaud a retrouvé, du côté de l'île Verte, une tortue marine dans ses filets : une magnifique tortue caouanne femelle de quelque 70 cm de long et presque 20 kilos, qui avait dû s'aventurer au fond pour se nourrir et s'est emmaillée.

"Sans doute un peu choquée, la tortue n'était pas très en forme quand il l'a trouvée, et du coup, il a préféré me la confier pour que je la garde en observation, explique Gérard Carrodano, pêcheur lui aussi mais spécialisé dans la capture de spécimens vivants pour ses aquariums et bassins tactiles. Le risque avec ces animaux, c'est qu'ils aient de l'eau dans les poumons : on le voit vite parce que ça perturbe leur équilibre horizontal."

Hier, la belle tortue baptisée Chance a regagné le large

Le pêcheur l'a donc installée dans un de ses bassins, et a contacté le CestMed (Centre d'Études et de Sauvegarde des Tortues marines en Méditerranée) au Grau-du-Roi, le seul centre de soins de tortues marines en Méditerranée française, avec lequel il est en contact toute l'année, pour avoir son avis. "Ils m'ont dit que si elle se remettait à manger rapidement, je pouvais la relâcher, précise Gérard, et c'est ce qui s'est passé : au bout de deux jours, elle s'est jetée sur un calamar !" La tortue caouanne, ou caretta caretta, bien qu'espèce protégée, est de plus en plus nombreuse dans les eaux de Méditerranée : "Depuis 3 ou 4 ans, on en observe de plus en plus, souligne Gérard Carrodano, et le CestMed en suit cinq, au moyen de balises Argos, d'un bout à l'autre des mers du globe. Le gros problème des tortues marines, ce sont les sacs plastiques, qu'elles ingèrent parce qu'elles les prennent pour des méduses…"

Bien sûr, il reste interdit de capturer ces tortues, mais cela peut arriver accidentellement à des pêcheurs : ces apnéistes hors pair pouvant rester sous l'eau jusqu'à une heure pour se nourrir sont, en effet, susceptibles, comme c'est arrivé à Marc Gastaud, d'être prisonnières d'un filet ou de s'accrocher à un hameçon. "Si l'animal présente un signe de détresse, pêcheurs ou plaisanciers peuvent le récupérer et me l'apporter ou faire appel au Seaquarium du Grau-du-Roi, précise Gérard. Le plus important, si la tortue est maintenue hors de l'eau, c'est de l'hydrater régulièrement. Le mieux est de la recouvrir avec une serviette qui doit rester mouillée." Hier, après 12 jours dans le bassin du pêcheur, la belle tortue baptisée Chance a regagné le large, pour de nouvelles aventures sous-marines.

Pour contacter le CestMed, 04 66 51 57 37 ou 06 24 47 51 55. www.cestmed.org

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