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Max|mum-leterrarium

Aux Galapagos, Georges est mort... et son espèce avec lui

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Aux Galapagos, Georges est mort... et son espèce avec lui

Le petit monde des adorateurs de tortues est en deuil. Georges le solitaire - El Solitario Jorge -, unique survivant connu de l'espèce Geochelone abigdoni, est mort dimanche 24 juin, aux îles Galapagos. Les causes du décès restent inexpliquées, a indiqué le service du Parc national de l'archipel qui précise qu'une autopsie serait pratiquée ultérieurement. Cette tortue géante de 90 kilos, dont l'âge est estimé entre 80 et 100 ans, ne laisse aucune descendance.
Charles Darwin avait-il croisé ses lointains ancêtres, en 1835, lors de son séjour aux Galapagos ? Quoi qu'il en soit, l'espèce, endémique de cette région du monde, est sans doute bel et bien éteinte. Une extinction d'autant plus désolante qu'elle survient après quarante ans d'espoir de la voir renaître. Georges le solitaire avait été découvert en 1971 sur Pinta, une île de l'archipel dont la végétation était alors ravagée par les chèvres et les cochons.

Comment le reptile parvint-il à survivre dans ces conditions ? Toujours est-il qu'un chercheur d'escargots en provenance de Hongrie buta par hasard sur sa carapace (les tortues géantes des Galapagos possèdent un art du camouflage hors du commun). Révélant, divine surprise, que l'espèce n'avait pas disparu comme on le croyait.

TENTATIVES D'ACCOUPLEMENT

Promptement transféré dans le centre d'élevage de tortues géantes Charles Darwin, sur l'île de Santa Cruz, Georges devint aussitôt la tortue la plus précieuse du monde aux yeux des naturalistes, qui s'empressèrent de favoriser sa reproduction. L'espérance de vie moyenne de l'espèce étant de 150 à 200 ans, l'animal, sur ce plan, était dans la fleur de l'âge.

Mais comment trouver une partenaire quand on est le seul représentant de son espèce ? De nombreuses tentatives d'accouplement furent tentées avec des femelles de sous-espèces voisines, également géantes et endémiques des Galapagos. En vain. En juillet 2008, deux d'entre elles donnèrent pourtant treize beaux œufs. Mais ceux-ci, placés en incubation, se révélèrent tous infertiles. Fin d'une espèce, donc.

Alors que les Galapagos étaient autrefois le refuge privilégié des tortues géantes - on en dénombrait au moins quinze espèces distinctes -, l'introduction d'animaux concurrents dans leur écosystème les a aujourd'hui quasiment décimées. Mais si Geochelone abigdoni fait partie du passé, ses gènes, eux, survivent peut-être ici ou là.

En janvier 2012, une étude parue dans la revue Current Biology révélait ainsi que la signature génétique de Chelonoidis elephantopus, une autre tortue géante des Galapagos que l'on n'a plus revue depuis cent-cinquante ans, était présente dans l'ADN de ses descendants hybrides. Qui sait aujourd'hui où sont les gènes de Georges ?

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