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Max|mum-leterrarium

« Pour protéger les tortues, mieux vaut garder l’anonymat »

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« Pour protéger les tortues, mieux vaut garder l’anonymat »

l veut bien qu'on sache qu'il est anesthésiste à Marseille. Qu'il détient un hectare de terrain en pleine garrigue aussi. Mais son nom, il préfère qu'on ne l'écrive pas. "Pour protéger les tortues, mieux vaut garder l'anonymat. Cela se vole et cela se vend très bien, des tortues". L'homme est bien placé pour le savoir: il y a quelques jours, il en a adopté 101 d'un coup.

Destinées, sans doute, à être vendues au marché aux puces, ces tortues terrestres de l’espèce Testudo graeca, protégée par la Convention de Washington, ont été saisies, le 13 juin, par les agents de la brigade des douanes de Port Bouc. Ces derniers les ont découvertes à l’intérieur d’un véhicule en provenance de Tunisie, qui transportait également une importante quantité de tabac de contrebande.

A chaque saisie d'animaux vivants - et il y a beaucoup dans cette ville ouvrant sur l'Afrique - les Douanes confient leur prise au Muséum d’histoire naturelle de Marseille. Celui-ci se charge d'identifier les bêtes, de les requinquer, de vérifier leur état de santé en liaison avec les services vétérinaires départementaux. De leur trouver, enfin, un lieu d'accueil moins provisoire.

Anne Médard-Blondel, directrice du Muséum, est donc plus que rodée à voir arriver ces créatures dans son établissement.

"Plusieurs centaines sont saisies chaque année sur Marseille. Surtout des tortues grecques, mais aussi des tortues d'Hermann, qui appartiennent à une espèce encore plus menacée, précise-t-elle. L'année dernière, on a en accueilli 150 d'un coup, c'était terrible. Elles sont arrivées par bateau, en très mauvais état."

Rien de tel cette fois-ci: les 101 nouvelles venues étaient en bonne santé. Mais cette impressionnante tribu n'a guère eu le temps de goûter les joies du Muséum. "En 24 heures, nous avions trouvé leur nouveau lieu d'accueil: un record!", souligne sa directrice. Et il n'a même pas été nécessaire pour cela de passer par l'association La Tortue Soleil, qui regroupe les personnes intéressées par la maintenance en captivité des tortues terrestres et aquatiques. L'anesthésiste anonyme a tout de suite accepté de les prendre en charge. Comme il l'a déjà fait maintes fois auparavant.

"Le trafic de tortues de jardin en provenance d'Afrique? Il ne s'est jamais si bien porté. Une bête achetée 1 ou 2 euros là-bas, vendue 50 euros ici, ça fait une belle culbute!", observe-t-il. Passionné de ces animaux depuis l'âge de douze ans, il résiste rarement au plaisir de récupérer les rescapées que lui propose le Muséum.

"Cela arrive environ trois fois pas an, mais en général, il s'agit de cinq ou six tortues... Pas une centaine!", constate-t-il avec flegme. Au fait, combien en héberge-t-il au total? "Avec les nouvelles, cela doit faire environ 300..." Dans leur hectare de garrigue bordé de grillage, j'imagine qu'elles vivent comme des reines. Mais leur propriétaire ne veut prendre aucun risque: à l'arrivée des beaux jours, il leur fournit quelques salades supplémentaires. Histoire de pallier le petit coup de mou de la sortie d'hiver.

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